Zandile Christmas Mafe (49 ans), un sud africain noir, a été présenté au juge sud-africain pour sa première audience suite à l’incendie du parlement d’Afrique-du-Sud le 02 janvier dernier.
Selon les premiers éléments de l’enquête révélés par les médias sud-africains, ce sans-abri « a allumé intentionnellement l’incendie avec des explosifs dans le but de le détruire », ce qui a fait immédiatement réagir son avocat, Luvuyo Godla, militant pour les sans-abris dans la région du Cap qui a réussi a rallier des militants de gauche à sa cause. Selon la police, Zandile Christmas Mafe Mafe aurait été retrouvée avec des documents et des ordinateurs portables appartenant à l’État.
Or, aux dires du défenseurs du suspect, celui-ci n’est qu’un « bouc-émissaire », en clair un pauvre diable envoyé en mission pour de plus gros poissons.
Car c’est là où l’histoire prend une tournure inédite : Luvuyo Godla a été l’un des principaux avocats des Economic Freedom Fighters du leader noir marxiste et anti-boer Julius Malema. Cet avocat aurait représenté les EFF dans la fameuse affaire « pay back the money » (remboursez l’argent) impliquant les cadres de l’EFF. Se défendant de tout militantisme politique, Luvuyo Godla a déclaré à Weekend Argus qu’il avait décidé de défendre Mafe, bénévolement et de son propre chef, n’ayant reçu aucune instruction des EFF.
Depuis, Luvuyo Godla déroule allégrement le fil du complot : « comment quelqu’un qui a du mal à s’acheter du pain a-t-il pu se procurer des explosifs » martèle-t-il et la remarque est loin d’être infondée.
« Il est très clair qu’il y a quelqu’un derrière cet incendie criminel, et ce n’est pas mon client. » a claironné l’avocat.
Godla a également allégué que la personne derrière l’incendie avait un intérêt dans les documents qui ont été détruits dans le sinistre :« D’après ce que nous savons, il y avait des informations très importantes. Donc je dis que le responsable savait où étaient les documents et avait tout intérêt à les brûler. La police a dû arrêter quelqu’un pour garder la face, alors ils ont arrêté mon client. Et celui-ci se retrouve maintenant bouc émissaire. »
Dans un contexte de corruption généralisée et de « captation » de l’Etat Sud-Africain par l’ANC, les arguments développés par Luvuyo Godla sont à prendre en compte. Un règlement de compte entre certains secteurs de l’ANC et l’EFF party ne serait également pas exclu. Sur les réseaux sociaux sud-africains, la théorie du complot fait florès, personne ne croyant sérieusement à l’initiative d’un seul homme, pauvre hère des bas-fonds du Cap de surcroît.
L’État a indiqué qu’il s’opposerait à la libération sous caution.
Mafe doit revenir devant le tribunal le 11 janvier 2022.
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