László Toroczkai est une figure politique atypique du paysage politique hongroise, y compris dans sa famille politique de toujours qu’est le « nationalisme radical » (en hongrois : nemzeti radikalizmus). S’il est surtout connu en Europe occidentale pour être le maire qui a stoppé l’immigration illégale à la frontière entre la Hongrie et la Serbie lors de la crise migratoire de 2015, son parcours antérieur n’en est pas moins riche.
Né en 1978, il a commencé son parcours politique à la fin des années 1990 en rejoignant le parti politique nationaliste de l’époque, le MIÉP, dont il fut le candidat aux élections législatives de 1998. Par la suite, il est correspondant de presse hongrois pour suivre le conflit au Kosovo. En 2001, retiré de la vie électorale, il fonde un mouvement politique de jeunes, le HVIM, qui rassemble des jeunes nationalistes hongrois en Hongrie, mais aussi au-delà, en raison de la présence d’importantes minorités hongroises dans les pays voisins (Roumanie, Serbie, Slovaquie, Ukraine), ce qui lui vaut plusieurs interdictions de territoire dans les pays voisins de la Hongrie. En 2006, il est le meneur des émeutes nationalistes contre le gouvernement de gauche libérale qui secoue la Hongrie à l’automne [à ce sujet, revoir le documentaire de nos confrères de TV Libertés].
En 2010, Toroczkai devient élu départemental dans le comitat de Csongrád, sous les couleurs du parti nationaliste Jobbik (qui a émergé dans le sillage des événements de 2006), tout en ne prenant pas sa carte au parti. Fin 2013, il conquiert la mairie de Ásotthalom, commune de près de 4000 habitants frontalière avec la Serbie. À cette période, les vagues de migrants en provenance des Balkans s’intensifient, et il se retrouve en première ligne des événements, gagnant en visibilité à l’échelle nationale [notamment via un clip spectaculaire ayant été vu près de deux millions de fois sur YouTube] pour avoir été le premier à demander la construction d’un grillage frontalier.
En 2016, il rejoint finalement officiellement le parti nationaliste Jobbik, dont il devient vice-président. Il se retrouve rapidement en opposition avec le président du parti qui souhaite orienter vers le centre le Jobbik, qui finira par s’allier en vue des législatives de 2022 à la gauche dans le but de former une coalition contre le Premier ministre Viktor Orbán [à ce sujet, relire l’article de nos confrères du Visegrád Post].
László Toroczkai quitte alors le Jobbik et fonde un nouveau parti nationaliste, Mi Hazánk Mozgalom (Mouvement Notre Patrie), qui recueille 3,3% des suffrages lors des européennes de 2019. En 2021, ce parti est par ailleurs devenu la principale force politique de contestation des mesures prises au nom du Covid.
Candidat aux prochaines législatives du printemps 2022, le parti de László Toroczkai a un espoir raisonnable de franchir le seuil des 5% et d’obtenir ainsi des élus dans la prochaine Assemblée nationale hongroise. Breizh Info était en Hongrie, à Ásotthalom, pour l’interroger (NDLR : nous tenons à remercier nos donateurs, sans qui ce genre de reportage nous serait tout simplement impossible à mener).
Breizh-info.com : Vous êtes le maire de Ásotthalom, commune frontalière avec la Serbie. Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs français ?
László Toroczkai : Je suis le maire de la commune de Ásotthalom depuis 8 ans, élu à trois reprises [en décembre 2013 lors d’une élection partielle, en 2014 et 2019 lors des élections générales, NDLR], président du parti Mi Hazánk Mozgalom (Mouvement Notre Patrie), et élu départemental dans le comitat Csongrád-Csanád depuis 11 ans.
Je suis père de trois enfants, je vis dans une ferme à la frontière serbo-hongroise, je suis le tout premier du territoire de l’Union européenne à rencontrer dans sa propre maison, son propre jardin, les migrants qui entrent dans l’UE.
Breizh-info.com : En France, vous êtes connu pour être le maire hongrois qui a fait arrêter l’immigration illégale en provenance de Serbie. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez voulu stopper cette immigration, et ce que vous avez fait avec la barrière frontalière ? Pensez-vous être un exemple pour la défense de l’Europe ?
László Toroczkai : J’ai rencontré pour la première fois en 2012 d’importants groupes de migrants. À l’époque, le gouvernement hongrois – tout comme les autres gouvernements des pays de l’UE – ne parlait pas de ce problème d’immigration illégale.
En 2013, c’est déjà pour cette raison que je me suis porté candidat à la mairie de ma commune, afin de pouvoir agir sur cette question, car je vis très concrètement à quelques mètres de la frontière, que je peux voir depuis mes fenêtres.
C’est pour cela que je suis devenu le maire de la commune, et je crois que c’est une bonne chose, car à partir de 2014 le nombre de migrants a considérablement augmenté, chaque jour des centaines de migrants traversaient cette seule commune. La frontière était alors totalement ouverte. D’une part, l’ancien gouvernement de gauche libérale [au pouvoir entre 2002 et 2010, NDLR] avait supprimé le corps des gardes frontières, il n’y avait donc plus personne pour protéger la frontière, et par ailleurs il n’y avait aucun obstacle physique [qualifiée parfois de frontière verte, la frontière serbo-hongroise a été tracée au milieu de la plaine pannonienne après la Première Guerre mondiale ; elle a été franchie par de nombreux réfugiés de Yougoslavie dans les années 1990, NDLR]
En 2014, en ma qualité de maire, j’ai entrepris seul de défendre la frontière en mettant en place une garde champêtre (en hongrois : mezőőrség ; à ce sujet, relire l’entretien de Breizh Info avec un garde champêtre en charge de la sécurisation de la frontière). Pour une collectivité locale hongroise, il s’agit de la seule possibilité légale de créer un corps armé sous autorité municipale. C’était alors le premier corps armé qui a commencé à défendre la frontière et arrêter les migrants.
À la fin de l’année 2014, j’ai constaté que cela n’était pas suffisant : ce n’était plus des centaines mais des milliers de migrants qui traversaient chaque jour la commune à partir du début 2015, cet afflux de migrants ne semblait donc pas s’arrêter, mais bien au contraire s’intensifier.
Ils venaient de partout : du Kosovo jusqu’au Moyen-Orient, d’Afghanistan, du Bangladesh, et des pays d’Afrique noire, de partout. Alors j’ai commencé à demander au gouvernement hongrois d’agir, et de construire un grillage frontalier ici, à la frontière serbo-hongroise. Au début, le gouvernement hongrois a rejeté cette idée, puis au début de l’été 2015, à ma plus grande satisfaction, a commencé à construire la frontière.
On me demande parfois pourquoi j’ai été le premier à lancer cette idée. Je pense que c’est la chose la plus naturelle et normale qui soit. Ce que je considère anormal, c’est que ceux dont ce serait le travail (à savoir les gouvernements européens et les communes frontalières) ne fassent pas la même chose. Si quelqu’un entre par effraction dans mon jardin ou ma maison sans y être invité, alors je construis un grillage et défends ma propriété. C’est cela la normalité. Celui qui n’agit pas ainsi est anormal.
Breizh-info.com : Maintenant, comment est la situation en 2021 ? Votre grillage semble fonctionner depuis plusieurs années, mais y a-t-il toujours des tentatives illégales de franchissement de la frontière ?
László Toroczkai : Cette migration de masse qui se dirige vers l’Europe ne va pas s’arrêter d’elle-même. Pour les 100-200 prochaines années, il est certains que cela ne va pas s’arrêter. Si elle s’arrête, ce sera parce que les extra-européens seront majoritaires sur les autochtones.
Donc, le seul moyen d’arrêter cela est de le faire par le biais de la force militaire, aux différentes frontières de l’Union européenne.
Actuellement, ce que nous voyons, c’est une nouvelle augmentation de la pression migratoire sur cette année 2021. Il y a beaucoup de causes potentielles à cela, mais les événements d’Afghanistan n’en sont qu’une partie. Nous voyons des Afghans, mais pas seulement. La principale raison à cela est qu’il y a déjà des dizaines de millions d’extra-européens au sein de l’Union européenne, qui organisent en permanence la venue en Europe de leurs proches, de leurs connaissances, de leurs amis (par exemple de leur ville ou village d’origine).
Breizh-info.com : Avez-vous vu des exemples concrets de cela?
László Toroczkai : Dès le premier instant! Nous avons pu intercepter des milliers de messages, d’enregistrements vidéo. Je reviens à l’instant de Szeged [grande ville du sud de la Hongrie, à 30km de Ásotthalom, NDLR], où j’étais en discussion avec le chef départemental de la police, je dispose d’informations claires que l’immigration entre les frontières serbe et hongroise est organisée par des groupes criminels afghans et marocains se trouvant côté serbe.
Dès lors, nous observons désormais un phénomène qui s’auto-alimente. Il n’y a plus besoin de libéraux, d’organisations des réseaux Soros, ils s’organisent désormais eux-mêmes, de façon mafieuse.
Breizh-info.com : Vous affirmez que l’immigration se poursuivra durant des siècles si nous continuons ainsi. Actuellement, le nouveau point chaud migratoire se trouve à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Mais, de votre point de vue de maire, que faire concrètement ? Faut-il faire usage de la force et des armes à feu ? En effet, une protection frontalière ne constitue pas une solution ultime : certains essayent toujours de la traverser, de l’endommager, etc… Au final, que faut-il faire ?
László Toroczkai : Ce qu’il faut bien voir, c’est que c’est exclusivement une question politique. Par conséquent, s’il y a une volonté politique, alors il est possible d’arrêter cette immigration et de protéger les nations européennes.
En revanche, si il y a cette volonté politique actuelle des dirigeants de l’UE, de détruire les peuples européens et de ne créer que des populations mélangées et sans identité au sein de l’Union européenne, alors l’immigration se poursuivra.
Ce que nous voyons actuellement à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie est l’exemple idéal, puisqu’il y a là-bas une volonté politique. Là-bas, deux choses se sont rencontrées : d’un côté la volonté des dirigeants de l’UE, qui poussent en permanence pour la venue de ces migrants, qui peuvent bon an mal an faire ce qu’ils veulent. Ils peuvent entrer sans document et illégalement, franchir des frontières, ce que nous, nés ici, ne pouvons pas faire [la Hongrie se trouvant aux frontières de l’espace Schengen, les Hongrois doivent franchir une frontière contrôlée pour se rendre dans certains de leurs pays voisins tels la Croatie, la Serbie, la Roumanie et l’Ukraine, qui ne font pas partie de Schengen, NDLR].
Lorsque je me trouvais en Italie, durant ces dernières années, je voyais bien ces immigrés africains qui vendaient sans autorisation des objets contrefaits dans la rue ; dans le même temps, un Italien, un Hongrois ou un Polonais est soumis au sein de l’UE à toute une série de procédures et d’autorisations, en ce qui nous concerne nous devons nous soumettre à toute une série de règles.
La municipalité vient ici d’ouvrir un restaurant, nous avons passé six mois rien qu’à nous occuper de la paperasse administrative et des autorisations pour avoir le droit d’ouvrir un nouveau restaurant dans une commune de 4000 habitants !
Mais un immigré africain, en Italie ou en France (j’ai aussi vu cela dans les rues de Paris), peut vendre des produits de contrefaçon sans autorisation, sans facture, sans entreprise, sans fiscalité. Par conséquent, quand les migrants voient cela, c’est pour eux comme une invitation. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils viennent.
Nous voyons la situation à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. La situation est que le gouvernement de la Biélorussie a concrètement donné aux migrants la possibilité de venir en leur ouvrant les voies aériennes. C’est organisé des deux côtés, d’un côté les dirigeants de l’UE, et de l’autre Loukachenko. C’est la raison pour laquelle les migrants sont apparus aux frontières de la Lituanie, de la Lettonie et de la Pologne.
Chez nous, en Hongrie, les migrants apparaissent car d’un côté nous nous trouvons géographiquement sur la route de leur voyage, de l’autre côté malheureusement en Serbie ils n’agissent pas assez sévèrement contre les organisations criminelles marocaines et afghanes.
Je le répète, la première question est de savoir s’il y a oui ou non une volonté politique d’arrêter les vagues migratoires. Actuellement, cette volonté n’existe ni au sein de la Commission européenne, ni chez les dirigeants de la plupart des pays de l’Union, ni chez les dirigeants des pays voisins de l’Union (comme la Serbie et la Biélorussie).
Pour répondre à la question : il est très simple de se renseigner sur les possibilités technologiques existantes. C’est d’ailleurs une preuve qu’il s’agit là d’une question de volonté politique. D’une part, il est parfaitement possible de protéger les frontières. Avec une garde-frontière militarisée, c’est possible, sur la mer, sur la terre ferme, par tous les moyens. Il y en a qui sont armés, en groupe, et qui attaquent les policiers – ici il arrive régulièrement qu’ils leur jettent des pierres… Je viens justement de parler avec le chef de la police du département… En général il arrive toutes les semaines des attaques sur la police et les garde-frontières hongrois. Qu’ils soient armés, en groupe, ou qu’ils jettent des pierres, quels que soient les moyens qu’ils utilisent pour attaquer les policiers ou les gardes-frontières à la frontière, il faut qualifier cela d’attaque armée. Et il faut donc abattre celui qui attaque un policier avec une arme. Aux États-Unis, si quelqu’un attaque un policier avec une arme, le policier l’abat. Alors pourquoi ne pourrions-nous pas faire la même chose aux frontières de l’Union européenne avec ces migrants armés agressifs, parmi lesquels il y a toujours eu un certain nombre de terroristes ? On le sait, qu’il y a eu des terroristes. Les terroristes ayant commis les massacres du Bataclan ont traversé la frontière hongroise ici, à Ásotthalom. Ils l’ont traversée ici, chez nous.
Donc des terroristes traversent la frontière, ils attaquent les policiers qui la protègent, et les policiers et les soldats ne peuvent pas répliquer ? C’est complètement absurde. Autre chose : ceux qu’ils ne peuvent pas arrêter, qui franchissent la frontière, se font attraper… L’Union européenne dépense des sommes folles pour les migrants, les migrations, et donne même à la Turquie des sommes gigantesques, aux frais des contribuables.
Pour une fraction de cette somme, on pourrait, dans un pays africain, hors d’Europe, trouver un pays dont il serait facile de convaincre le gouvernement, quelques euros à la clé, d’ériger un camp vers lequel seraient ramenés, depuis le territoire de l’UE, par le premier vol, les migrants illégaux arrêtés. C’est donc concrètement comme ça qu’il faut faire, renvoyer en Sierra-Leone ou au Libéria, n’importe où, où un gouvernement accepterait des millions d’euros de l’Union européenne, et les transférer là-bas, dans un camp provisoire, les migrants jusqu’à leur audition, et faire venir ensuite ceux qui s’avèrent être réellement des réfugiés politiques dans un pays européen disposé à les accueillir. Mais, en masse, c’est là-bas que doivent se rendre, et ensuite, de là, aller où bon leur semble, ceux qui, de toutes façons illégalement et de manière non réglementaire, souhaitent effectuer leurs demandes d’asile dans toute l’Union européenne.
Breizh-info.com : Quelle vision avez-vous de la presse occidentale ? La presse mainstream me semble jouer un rôle dans cette crise. Deux exemples me viennent à l’esprit : en vue de la Marche de l’Indépendance en Pologne du 11 novembre, l’AFP – qui influe sur la couverture médiatique de la plupart des médias français – a décrit cette manifestation dans des termes extrêmement péjoratifs, repris par la plupart des médias français. Et, il y a quelques années, lorsque la Hongrie a construit le grillage, elle a été très fortement diabolisée dans les médias occidentaux. Quels changements pourraient, devraient être apportés ? Lorsque les lecteurs français lisent des articles à propos de la Hongrie ou de la Pologne, pays que souvent ils ne connaissent pas, ils en obtiennent une vision particulièrement biaisée…
László Toroczkai : Il n’y a rien à faire. Il faut changer de médias mainstream et de dirigeants politiques, car sans ça il n’y aura pas de changement. Il faut donc commencer à les remplacer. C’est très simple. Et je constate avec joie que les Polonais et les Hongrois ont déjà commencé. Ici, il y a bel et bien un changement au niveau des dirigeants politiques et des médias mainstream. Il est évident qu’en Occident, et pratiquement partout, les médias mainstream sont financés par les forces globalistes (c’était le cas en Hongrie, et ça l’est toujours). Les médias et la politique sont toujours deux activités déficitaires, il faut donc que quelqu’un les finance. Il y a deux possibilités : soit l’État, et c’est donc, d’après moi, plus transparent, soit ces forces globalistes secrètes, fonctionnant de manière cachée, qui, disons-le, sont derrière le Forum économique mondial [souvent connu sous le nom de forum de Davos, NDLR]. Si ce sont ces derniers qui financent – c’est actuellement le cas en Europe – les médias mainstream, il est alors évident que ces derniers mentiront sur nous, car c’est exactement l’intérêt de ces forces globalistes que les États-nations disparaissent d’Europe et soient remplacés par des peuples sans visages, sans racines, des peuples d’esclaves, si possible métissés.
Et tout au plus, ajouterai-je, puisque vous êtes Français, que je pense que c’est facilement réalisable partout en Europe. Par facile, il faut comprendre que ça ne sera pas aussi facile que d’aller au magasin acheter un kilo de pain. Mais si des dirigeants politiques à la hauteur existent… je pense qu’il s’agit là d’une question importante, dans chaque pays, chaque personne, vous-mêmes, les téléspectateurs, les lecteurs, tout un chacun doit se mettre en quête de ces dirigeants politiques adéquats, capables. Une fois ces derniers dénichés, ce modèle sera alors réalisable dans toute l’Europe.
C’est peut-être votre situation à vous autres Français qui est la plus difficile, car c’est en France que le système électoral est le plus antidémocratique. De ce point de vue, c’est donc difficile, mais aujourd’hui, je peux voir, quand j’observe la situation politique française, que non seulement la situation politique polonaise ou encore hongroise, sont sources d’espoir, car les gens s’éveillent dans ces deux pays, mais je vois qu’en France aussi les gens s’éveillent, il reste encore aux Français à trouver les dirigeants politiques appropriés qui seront en effet capables de vaincre ce médiocre Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle.
Breizh-info.com : Vous parlez d’argent public, de soutien à la presse, de médias de service public. En France, les médias de service public ou privés sont nombreux, mais sont très orientés dans un sens de gauche, libéral. Nombreux sont les médias subventionnés en France qui sans soutien public feraient économiquement faillite. À titre d’exemple, le quotidien communiste l’Humanité n’a quasiment plus de lecteurs mais existe toujours via ces aides. Dès lors, je ne crois pas que cela change la situation, en tous cas en France.
László Toroczkai : Même si je n’habite pas en France, je sais que les médias – c’est très intéressant ce que je vais vous dire – sont peut-être plus libres en France, j’ai vu à de nombreuses reprises qu’il n’est pas possible de faire là-bas à un tel niveau ce qu’on fait en Hongrie à un parti politique tel que le mien. Parti qui dispose de parlementaires, qui, lors de sa création a atteint 3,3% [lors des élections européennes de mai 2019, NDLR] et a depuis, lors des élections départementales [d’octobre 2019, NDLR] atteint plus ou moins 5%, dont le soutien croît constamment, qui dispose de maires, est présent dans les assemblées départementales, et qui dispose d’une visibilité dans les médias qui a été de zéro cette année, zéro. Je sais que cela serait impossible en France. Je ne connais pas les règles locales et les lois, mais ce serait impossible de faire comme si il n’existait pas. En Hongrie, il n’y a pas la moindre réglementation de ce type.
Il est clair que c’est une question compliquée, en même temps, le système électoral est bien plus antidémocratique en France qu’en Hongrie, il n’y a pas de scrutin de liste ; c’est donc ainsi très simple, dirons-nous, pour les forces antinationales, de faire front au deuxième tour de l’élection présidentielle, des communistes aux globalistes, tous font front commun quand il s’agit de questions antinationales. Il existe évidemment des difficultés, mais ce n’est pas sur ces dernières que nous devons nous focaliser, mais vraiment, il nous faut commencer le combat, la lutte, avec foi. Il nous faut donc trouver de tels dirigeants politiques, créer de telles organisations…
N’attendez donc pas qu’un miracle se produise, qu’un riche type débarque et finance tout cela. Commencez de vous-même, comme nous l’avons fait ici en Hongrie ou comme l’ont fait mes amis polonais, il faut partir de zéro en tant que jeunes, enthousiastes, ayant la vingtaine, tout comme nous, et nous comptons désormais des députés parmi nous, nous prenons part à la législation, et, ce qui d’après moi est encore plus important, nous avons de l’influence. Par exemple, ici, au début de la crise migratoire, j’ai pu avoir une influence telle que la clôture a été bâtie à partir de mon idée. Et c’est ça le plus important. Nous pouvons atteindre des résultats concrets en Europe. Il faut s’en donner la peine.
Breizh-info.com : En ce qui concerne la crise du Covid, le gouvernement hongrois semble mener des politiques très similaires à celles du gouvernement français ou allemand. Cela a pu surprendre un certain nombre d’observateurs occidentaux, habitués à voir la Hongrie dans une position plus rebelle. Quel regard portez-vous sur cette situation?
László Toroczkai : C’est très simple. Le président du Forum économique mondial, Klaus Schwab, l’a merveilleusement exprimé quand le coronavirus est apparu. En juin 2020, il a donné une conférence de célébration en Suisse, à Davos, où il a annoncé qu’ils célébraient les 50 ans du forum. C’était donc un forum de célébration, je ne comprends pas cela-dit pourquoi il était nécessaire de le convoquer, où Schwab a annoncé le Great Reset, la grande réinitialisation, qui soutient la formation d’un nouvel ordre mondial.
Et si nous y regardons de plus près, nous pouvons voir que des cercles politiques et économiques très sérieux ont profité du coronavirus, que leur pouvoir croît encore davantage, et que pendant ce temps les masses seront encore appauvries ; voici, de façon très simplifiée, ce dont il s’agit.
Le Forum économique mondial appelle le soi-disant futur le tomorrow, le lendemain, et donc les dirigeants du lendemain global, programme des années 1990, qui comptait en son sein : Emmanuel Macron, Viktor Orbán, Angela Merkel, les dirigeants actuels de la Commission Européenne, les antérieurs, tous étaient étudiants au Forum économique mondial lors de cette formation. Ce réseau de relations existe et fonctionne encore aujourd’hui.
Difficile de ne pas voir qu’il y a des cercles globaux financiers et économiques qui retirent une énorme utilité de ce qui se trame actuellement, alors qu’il est déjà apparu qu’ils nous ont menti sur les vaccins. N’oublions pas que pendant un long moment la propagande expliquait que le vaccin arrêterait ce virus. Nous savions, et disons depuis le début, que les vaccins ne peuvent arrêter ni la grippe, ni les coronavirus traditionnels, ni cette nouvelle forme de coronavirus, probablement créée en laboratoire. En dépit de cela, ils imposent les vaccins, ce qui est encore une fois un immense business pour les fabricants de médicaments et de vaccins. Par exemple pour Bill Gates, qui a, de façon intéressante, investi dans BioNTech, dans le vaccin Pfizer-BioNTech, le 4 septembre 2019. Sacré hasard n’est-ce pas, que Bill Gates ait investi dedans pile à ce moment-là, ce qui a été présenté par les médias du monde entier comme de la charité n’est-ce pas, que sa fondation à lui et à son épouse Melinda, leur fasse don d’argent, alors que sur le site du gouvernement allemand il apparaît en réalité comme investisseur.
Breizh-info.com : Vu de Hongrie, pensez-vous que désormais le mur de Berlin (et le rideau de fer) sont désormais inversés? Vous avez vécu (et combattu) le communisme, qui a fini par tomber. En Europe occidentale, nous n’avons pas à proprement parler de communisme, mais nous avons le wokisme et l’immigration de masse. Voyez-vous l’Europe occidentale comme un nouveau « bloc de l’Est » ? Qu’avez-vous à dire à nos lecteurs français ?
László Toroczkai : Je ne pense pas qu’il s’agisse ici d’échange, pour une seule raison, d’une part les racines du communisme sont les mêmes que celles du libéralisme actuel, qui amène des immigrés en Europe. Nous parlons de la même façade, mais qui emploie des moyens différents. Le communisme employait l’outil totalitaire, et maintenant, je fais ici allusion au coronavirus, nous nous dirigeons vers un monde totalitaire, mais différent du communisme de notre enfance [M. Toroczkai est né en 1978, il est désormais âgé de 43 ans, et avait donc 11 ans à la chute du communusme, NDLR]. Il s’agissait en effet d’une dictature totalitaire, mais ce soi-disant monde occidental se dirige vers la dictature totale, à la tête de laquelle se trouvent les compagnies high-tech globales, les réseaux sociaux, avec cette censure et ces interdictions, elle dispose donc de beaucoup de moyens.
Ce que je dis, c’est que nous parlons d’une seule et même force, qui a simplement changé d’outil. D’autre part je ne considère pas qu’il s’agisse d’un changement, car peut-être que depuis l’Occident, il apparaît que nous autres Hongrois, Tchèques, Slovaques, ou Polonais, ne faisons pas face à ces problèmes, mais en réalité si, nous luttons contre les mêmes, il y a exactement les mêmes problèmes, c’est juste qu’ici, au mieux, il y a moins de migrants, mais s’il en vient moins, c’est parce que les salaires sont bas.
Les salaires sont ici affreusement bas, les gens sont pauvres, voilà pourquoi les migrants ne restent pas. Mais au moment où les salaires occidentaux dégringoleront et où les nôtres augmenteront quelque peu, nous nous retrouverons submergés de migrants, car nous vivons dans la même Union européenne, dans une seule et même entité. Les millions d’Africains vivant en France pourront très bien venir en Hongrie si un jour cela en valait la peine. Il s’agit exclusivement des salaires, de la situation économique à l’instant donné.
Mais nous nous trouvons exactement face au même problème, nos jeunes aussi sont confrontés à TikTok, à Facebook, aux ordures se déversant de partout, des réseaux sociaux, et chez nous aussi il y a RTL Klub, la majorité regarde les infos sur RTL Klub. L’audience des journaux télévisés de toutes les autres chaînes n’atteint pas l’audience de RTL Klub, chaque soir, ils sont un million en Hongrie à regarder RTL Klub, dont le siège se trouve en Europe occidentale, mais il n’est pas occidental, il s’agit d’une force globaliste, il s’agit donc de la même force qui nous opprime nous aussi.
Tout ce que je peux transmettre comme message aux Français, c’est qu’ils luttent eux aussi, comme nous autres Hongrois avons lutté contre le communisme en 1956 et comme nous luttons aujourd’hui pour l’arrêt de la migration ainsi que contre les autres déviances, contre le libéralisme. Il faut se battre et utiliser tous les moyens possibles. S’il le faut, il faut avoir recours aux réseaux sociaux, ou lancer des portails d’information telles que le vôtre, et il nous faut y croire, que nous devons parvenir à un changement, et il faut comprendre, quand un meneur politique en France n’est pas assez efficace, car je suis les activités des politiciens français sur les réseaux sociaux, et je me suis d’ailleurs fait bloquer de Facebook, tout comme Donald Trump, c’est la raison pour laquelle j’attaque Facebook en justice.
Je me suis pris en main, je n’ai pas abandonné le combat après que Facebook ait supprimé ma page [en mai 2019, à quelques jours des élections européennes, NDLR], qui était une des pages politiques les plus actives et les plus regardées de Hongrie, et qu’ils ont fait disparaître d’un claquement de doigts. J’ai persisté et je suis passé sur YouTube, ou je suis désormais le politicien hongrois le plus populaire. Mais je regarde aussi des politiciens français, qui pourraient avoir bien plus de suiveurs, étant donné qu’il y a bien plus de francophones que de magyarophones dans le monde et je vois qu’ils n’obtiennent qu’une fraction de visibilité et d’activité, que ce soit sur YouTube ou sur les autres réseaux sociaux. Je pense donc que s’ils sont mauvais, il faut alors les remplacer.
Les Français, le peuple français, doit reprendre son gouvernail en mains, et ils ont toujours été bons à cela. Les Français sont les meilleurs d’Europe en révolutions, grèves, manifestations, il est temps qu’il se mettent en branle au nom de leur nation, et pas seulement parce qu’on augmente les impôts. Qu’ils sortent au nom de leur patrie, car dans 20-30 ans, il est certain qu’il n’y aura plus d’espoir que la France reste française.
Propos recueillis par YV
Crédit photo : Breizh-info.com
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3 réponses à “László Toroczkai, maire d’Ásotthalom (Hongrie): « Les Français sont les meilleurs d’Europe en révolutions, grèves, manifestations, il est temps qu’il se mettent en branle » [Interview]”
toute l’europe de l’ouest est devenue autoflagellante, autoculpabilisée,
réagissez svp en allant voter
IL suffirait d’un homme ou femme…pour que le découragement redeviennt colère, ety la colère révolution. C’est comme un passage à l’acte, il faut un déclencheur.
« Les salaires sont ici affreusement bas, les gens sont pauvres, voilà pourquoi les migrants ne restent pas. »
C’est tout le problème pour son camp politique : l’Europe centrale est pauvre, c’est pourquoi elle persiste à rester au sein de l’UE alors qu’elle en désapprouve les valeurs fondamentales. Lorsqu’un pays devient très avancé, l’immigration devient incontournable, car la société aura besoin de compétences hautement qualifiées. Bien entendu les migrants sont loins d’être tous des inventeurs et des savants.
Pour l’Europe de l’Ouest au fur et à mesure que les populations se mélangeront, qu’elles se métisseront, il n’y aura plus aucun recul possible. La Hongrie est peu concernée par la société multiculturelle et la mondialisation car elle est encore rurale. De la même façon que les métropoles françaises votent le camp mondialiste, la capitale hongroise, Budapest, vote également mondialiste. La différence entre la France et la Hongrie est que la partie rurale en Hongrie est beaucoup plus importante. Enfin dernier point : les polonais sont amusants à dénoncer l’immigration… compte tenu de la quantité importante de polonais qui a migré !