En général, les grands médias font de leur mieux pour cacher les protestations massives contre l’imposition du passeport vert qui ont lieu partout en Europe. Cependant, à travers les réseaux sociaux et certains médias libres, nous avons vu ces derniers jours des manifestations en Espagne, en Belgique, en Italie et en Roumanie. Cette dernière a fait l’objet d’une certaine attention de la part des médias, qui ont utilisé les actes violents d’un groupe minoritaire pour évoquer les sirènes de l' »extrême droite« , ou encore « l’assaut sur le Parlement » (très à la mode depuis Trump) et pour lier les violences aux manifestations contre le Pass Sanitaire.
La manifestation, qui s’est déroulée mardi 21 décembre dernier à Bucarest devant le Parlement roumain, était chargée de symboles, puisque ce même jour était célébré le 32e anniversaire des manifestations de masse dans la capitale qui ont permis la fin de la dictature du Parti communiste roumain de Nicolae Ceaușescu. La manifestation contre l’introduction du « Green Pass », que le gouvernement roumain entend rendre obligatoire pour l’accès aux lieux de travail, a été organisée par le parti AUR et certaines organisations civiques orthodoxes et patriotiques.
Le parti AUR (Alliance pour l’Union des Roumains) a été la grande surprise des élections générales de décembre dernier, remportant plus de 11 % des voix et devenant la quatrième force politique du pays. Dirigé par les coprésidents George Simion, économiste et historien, et Claudiu Târziu, journaliste, l’AUR se définit comme un parti national-conservateur et souverainiste et appartient au groupe européen ECR (Conservateurs et Réformistes).
Plusieurs milliers de manifestants, quatre mille selon certains médias, se sont rassemblés près du Parlement tôt dans la matinée et se sont dirigés vers le bâtiment, brandissant des drapeaux nationaux et criant « Liberté », « Liberté sans certificats » ou « Non à la dictature ». La foule a bloqué la circulation devant et autour du bâtiment du Parlement, mais aucun incident n’a eu lieu. Cependant, vers 11h30, un groupe de 200 à 300 personnes a réussi à accéder aux grilles du Parlement et a tenté de forcer l’entrée, mais il a été repoussé par les forces de l’ordre.
Pour éviter tout incident, Claudiu Târziu s’est adressé aux manifestants et a demandé à tous les partisans de l’AUR de partir. « L’AUR ne soutient pas la violence« , s’est exclamé le coprésident de l’AUR devant la foule. Son appel a eu un effet immédiat et plus de 80% des personnes présentes ont commencé à se retirer, seules quelques dizaines de personnes turbulentes sont restées, criant toujours pour entrer dans le Parlement. La manifestation s’est terminée de manière pacifique, bien que plusieurs manifestants se soient installés devant le bâtiment du gouvernement roumain et aient continué à crier contre l’imposition du Pass sanitaire.
Les « incidents » se sont terminés sans faire de blessés, avec deux personnes arrêtées et quelques manifestants condamnés à une amende pour avoir peint à la bombe.
Après la manifestation, Târziu a rappelé la chute du régime communiste : « Il y a 32 ans, les Roumains ont défendu leur liberté dans le sang. Espérons que nous n’aurons pas à le faire à nouveau. Le Pass Sanitaire est une nouvelle tentative d’instaurer une dictature ».
Concernant les incidents, le leader de l’AUR n’a pas mâché ses mots : « Forcer l’entrée du Parlement était une manœuvre de provocateurs qui voulaient compromettre une manifestation pacifique ».
George Simion, quant à lui, a qualifié le Pass sanitaire d' »anticonstitutionnel » et a encouragé la population à « prendre le parti de l’AUR, prendre le parti de ceux qui ont raison, qui veulent la justice ».
Pour l’instant, l’approbation du Pass sanitaire est en suspens au Parlement en raison de la forte résistance de la société civile. La Roumanie a un taux de vaccination très faible, 40 % de la population roumaine ayant reçu les deux (premières) doses du vaccin et un peu plus de 10 % ayant reçu la troisième dose de rappel. Le gouvernement a déjà renforcé les restrictions en octobre, en imposant un couvre-feu aux personnes non vaccinées le week-end, soit 60 % de la population, et l’apparition de la nouvelle variante « Omicron » a suscité ce projet de loi visant à rendre le Pass sanitaire obligatoire sur les lieux de travail. Une mesure visant à imposer la vaccination et qui se heurte à une forte opposition au Parlement et dans la rue.
Álvaro Peñas, el coreo de espana (traduction breizh-info.com)
Illustration : DR
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3 réponses à “Roumanie. Claudiu Târziu : « Le Pass Sanitaire est une nouvelle tentative d’instaurer une dictature »”
dans tout le monde occidental , et particulièrement en France , le passe sanitaire est vraiment l’événement révélateur , le fait marquant , de la montée du totalitarisme , de la dictature douce , dans les démocraties libérales libertaires du contrôle social .
comme partout en occident ! diktature par la peur !
les antillais qui ne sont vaccinés qu’à 30%, ont subit le virus chinois puis le variant brésilien, le variant indien dit delta et aujourd’hui le variant sudafricain dit ômacron, ne sont toujours pas fauchés par l’hécatombe attendue voire souhaitée !
Cela ne devrait pas beaucoup les changer en Roumanie où l’on a encore la nostalgie du « Taureau du Danube » et où l’on a conservé pieusement ce « palais mégalo » construit sur les ruines du quartier le plus ancien (et quartier religieux, en plus) de Bucarest.
Nicolae, « sors de ce corps » (assassiné).