Canal+ propose actuellement à la diffusion une mini-série nommée Time, avec Sean Bean et Stephen Graham en acteurs principaux, sous la houlette de Jimmy McGovern (Accused).
Le synopsis :
Mark Cobden est rongé par la culpabilité depuis qu’il a accidentellement tué un innocent. Il accepte sa condamnation à quatre ans de prison et la séparation d’avec sa famille. En prison, il rencontre Eric McNally, un surveillant pénitentiaire attentionné qui fait de son mieux pour protéger ceux dont il a la charge.
Mais lorsque l’un des détenus les plus dangereux identifie sa faiblesse, Eric est tiraillé par un choix impossible entre ses principes et sa famille. Eric et Marc sont piégés par leur passé et incertains de leur avenir, trouveront-ils la force d’aller de l’avant ?
La série fait 4 épisodes, et il n y aura sans doute pas de suite (et parfois, c’est tant mieux, tant certains réalisateurs obsédés des suites veulent en faire trop, souvent pour l’argent, pour au final finir par se louper).
Elle témoigne de la dureté du système carcéral au Royaume-Uni (quel système carcéral n’est pas dur dans tous les cas ?) et surtout, le fait qu’un accident de la vie, ou un engrenage infernal (notamment lorsque l’on se lie de près ou de loin à la drogue, et à son trafic, ou que cela touche un proche), peut rapidement vous y faire plonger un jour.
Si la série est assez politiquement correct (le traditionnel couple mixte, la prison dirigée par une femme noire, la question de l’homosexualité abordée…) elle n’en demeure pas moins particulièrement prenante, et dresse un portrait sombre d’un univers dans lequel personne ne peut se retrouver. Certaines critiques expliquaient que le film ne serait pas, ethniquement, le reflet de la population carcérale dans le pays, c’est plutôt faux : les statistiques de 2021 font état de 72% de Blancs dans les prisons britanniques, les prisons nord irlandaises et écossaises faisant grimper ce taux (les Blancs représentaient 87% de la population lors du dernier sondage de 2011, ce chiffre ayant probablement baissé dans le dernier recensement dont les résultats seront publiés l’an prochain).
La série se déroule dans une prison du nord-ouest de l’Angleterre. Nous vous la conseillons bien évidemment comme d’habitude en version originale, même si vu les accents typiques de la classe ouvrière du nord de l’Angleterre, vous aurez besoin des sous-titres.
Y sont abordées les questions du remord face à un acte déviant ou criminel, de la repentance, de la descente aux enfers aussi lors de l’arrivée en prison. On y comprend aussi les ravages des réseaux de trafiquants de drogue qui, même au sein des prisons, continuent de nuire largement à la société.
Time est donc au final une excellente série sur l’univers carcéral, que les amateurs du genre, et notamment de séries comme Oz, El Marginal (version argentine..pas la piteuse copie Netflix), ou encore Wentworth, apprécieront sans aucun doute.
Photo d’illustration : DR
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