Avec un score écrasant de 96,49% avoisinant celui obtenu par le parti d’un chef d’Etat nord-coréen à chaque élection, le « Non » à l’Indépendance de la Kanaky-Nouvelle Calédonie finit d’achever les accords de Matignon.
De quoi faire réagir Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires, fédération de partis autonomistes et régionalistes de l’hexagone, qui a adressé un communiqué à la presse dénonçant « un simulacre. La France n’est pas prête à décoloniser. Le scénario était écrit d’avance et le résultat connu de tous. Le maintien de la date du 12 décembre a été imposé par le Gouvernement français contre l’avis des populations kanaks qui, particulièrement touchées par la crise de la COVID, appelaient au report.
📄COMMUNIQUÉ• du COMITÉ STRATÉGIQUE INDÉPENDANTISTE DE NON-PARTICIPATION quant aux résultats de la 3e consultation du 12.12.2021⤵️@FlnksOfficiel @cpcflnkspt pic.twitter.com/7H1hgiMYaw
— Suport Internacional Kanaky (@KanakySuport) December 13, 2021
L’entêtement de Paris a conduit à la défaite de la démocratie. Moins de 44% des inscrits ont voté. C’est 42 points de moins que lors de la précédente consultation organisée un an plus tôt. Le boycott des urnes était la seule arme du peuple kanak pour faire entendre sa voix, démocratiquement et de façon pacifique. Avec seulement 3,5% des voix en faveur de l’indépendance, l’appel du FLNKS a été entendu.
Le résultat est insincère. Le satisfecit d’Emmanuel Macron après l’annonce des résultats est un bras d’honneur aux droits fondamentaux du peuple kanak, ceux-mêmes reconnus par les accords de Matignon aujourd’hui bafoués. Le processus d’autodétermination est gelé et même enterré du point de vue de l’actuel Président. Mais quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, il devra cependant reprendre car c’est aux habitants de la Kanaky-Nouvelle Calédonie, et à eux-seuls, de décider de l’avenir de l’archipel »
ll est certain qu’avec une telle abstention, et une telle fracture au sein de la société en Nouvelle-Calédonie entre indépendantistes et loyalistes (fracture géographique également), l’Histoire est loin d’être écrite…
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2 réponses à “Référendum en Kanaky – Nouvelle Calédonie : « une pantalonnade française »”
l’invasion des Vanuatu par les Chinois a forcément fait réfléchir…
La solution la plus sage eut été la partition. Que les communes qui ont voté pour l’indépendance deviennent indépendantes, que les autres restent françaises.
Il faut toutefois se méfier de la notion de peuple indigène en ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie, Les vrais indigènes de l’atol se furent les Lapitas qui, bien avant l’arrivée des Européens, furent exterminé par les Kanaks.
Quant au régionalisme, si je suis attaché au patrimoine local, notamment linguistique, et au fédéralisme, je n’ignore pas que, bien souvent, en France comme dans l’ex-Yougoslavie, l’autonomisme fut le fruit de la « bienveillance » de nos voisins d’outre-Rhin.