Le surf en Bretagne, de l’ombre à la lumière
C’était au siècle dernier. À l’époque, lorsqu’il était question de surf, la Bretagne n’entrait pas dans l’équation. Hormis l’emblématique plage de La Torche, en Pays bigouden, et la côte sauvage de Quiberon, la pratique de ce sport de glisse devenu mode de vie pour certains demeurait confidentielle, « underground » disait-on. Les spots bretons étaient alors réservés aux puristes quand le quidam pensait naturellement Pays basque, côte landaise et Lacanau lorsque l’envie d’apprendre à dompter les vagues lui venait.
Puis ce fut l’avènement de la démocratisation du surf dans la péninsule. Le grand public découvrit alors que la Bretagne n’était pas seulement le paradis des amateurs de régates, des véliplanchistes et autres activités nautiques des générations précédentes. Au tournant des années 2000, les plages du littoral breton, de Saint-Lunaire jusqu’à la Vendée, ont vu le nombre de surfeurs se multiplier dès que les conditions étaient un tant soit peu correctes. Avec, comme sur tous les spots du monde ou presque, l’apparition de la notion de « localisme », à savoir une dégradation de l’ambiance à l’eau entre des locaux soucieux de rester maîtres sur « leurs » vagues et des surfeurs venus d’ailleurs toujours plus nombreux.
Désormais, les plages bretonnes propices à la pratique sont fréquemment bondées, y compris en avant et en après-saison, et, en raison des « embouteillages au pic », comprenez un trop grand nombre de surfeurs désirant prendre la même vague, les tensions ne sont pas rares. Ainsi, en à peine 20 ans, la Bretagne du surf paie déjà la rançon du succès. Et l’exode urbain généré par la crise sanitaire vers nos côtes a contribué à renforcer le phénomène avec l’arrivée de jeunes actifs amateurs de sports de glisse.
Notos, un film sur les surfeurs de la côte Nord
Si l’univers du surf peut paraître hermétique pour les néophytes, la sortie à venir d’un film sur les surfeurs de la côte Nord bretonne pourrait venir pallier cela. Intitulé « Notos », référence au nom du vent du sud dans la mythologie grecque, ce documentaire a été réalisé par Franck Manac’h, déjà rompu à l’exercice de la prise d’images des vagues et de ceux qui les domptent. Pour l’anecdote, le vent du sud est prisé chez les surfeurs de la côte nord pour sa capacité à aplanir le plan d’eau tout en creusant les vagues. Les caractéristiques du fameux vent « offshore », en somme…
Interviewé par le magazine Surf Session, le réalisateur explique : « Le projet du film Notos est née d’un constat : si j’avais pris ne serait-ce qu’une seule vidéo à chaque session que j’ai pu photographier lors de mes shootings photo, nous aurions aujourd’hui une superbe vidéo à regarder. C’est ainsi, que je me suis dit que faire un film serait une bonne idée. »
Particularité du film, il retrace une année au sein de l’écosystème surf de la Bretagne nord. À l’image, se succèdent des sessions de surfeurs, bodyboardeurs, bodysurfeurs entrecoupées de quelques interviews.
Cette volonté d’articuler le documentaire autour de 365 jours, Franck Manac’h en détaille la raison : « Le format d’un film d’une année entière vient d’une volonté d’aller à contre-courant de la tendance actuelle. En effet, de nos jours tout doit aller vite, les réseaux sociaux sont alimentés en permanence en photos et vidéos des sessions de surf. Après avoir été dans ce format il y a quelques années avec la photo, j’ai voulu prendre mon temps avec la vidéo et proposer autre chose. Prendre ce temps permet de mûrir les idées pour faire ressortir le meilleur. »
La bande-annonce de Notos est déjà disponible :
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Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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