L’Alliance souverainiste bretonne.. Un élan majeur pour la Bretagne [L’Agora]

Le bureau de l’Alliance souverainiste bretonne nous adresse un texte intitulé « un élan majeur pour la Bretagne », sorte de plateforme politique que nous publions ci-dessous, en tribune libre, pour le débat.

Ret eo dimp hiviziken bezañ Emglev an emouestl, nevezamzer Breizh… ur gwir  zibab gant ur raktres kempoell evit Breizh.

Nous devons dès maintenant être l’Alliance de l’engagement, du renouveau breton, véritable alternative avec un projet cohérent pour la Bretagne.

L’Alliance Souverainiste Bretonne n’est pas un parti politique avec un programme répondant à une doctrine ou à une foi déterminée. C’est une alliance qui respecte toute proposition, toute initiative, toute réalisation sérieuse et heureuse, une alliance qui cristallise l’opinion sur les grands problèmes actuels qui concernent la Bretagne et sur les mesures à prendre pour y remédier. Mais il est bien certain qu’une fois la Bretagne en possession du statut de large autonomie politique, l’Alliance Souverainiste Bretonne devra faire adopter les mesures sociales, économiques, environnementales et culturelles essentielles au plein épanouissement de la Bretagne et des Bretons.

L’union et la rencontre, au sein de l’Alliance Souverainiste Bretonne de femmes et d’hommes venus d’horizon souvent différents et parfois même opposés et qui ont délibérément accepté la responsabilité de conduire ensemble la Bretagne vers un renouveau, alors qu’avec l’optique d’hier ils pouvaient encore se combattre, prouvent que l’Alliance Souverainiste Bretonne n’est pas une  entente anachronique, mais une structure neuve et originale pleinement adaptée à la situation présente. 

Les propositions de l’Alliance Souverainiste Bretonne s’inscrivent dans une démarche de renouveau pour rendre l’espoir aux Bretonnes et aux Bretons, doivent incarner un impératif de sécurité et être porteuses d’idées fortes et simples qui permettront, demain, à la Bretagne de prendre un nouvel essor dans l’Europe qui se construit. 

Rappel historique

La Bretagne, héritière d’une histoire prestigieuse, s’est constituée très tôt en État indépendant et c’est véritablement le seul des peuples celtiques à avoir formé un État de structure moderne avant l’époque contemporaine. La Bretagne sort de la féodalité et de l’émiettement de l’autorité politique qu’elle implique bien avant la plupart des autres États d’Occident et notamment plus d’un siècle avant la France. 

Malheureusement au cours de l’histoire le processus de disparition du peuple breton, de son identité et de sa culture a été poursuivi avec obstination par l’État français, ses monarchies, ses républiques et leurs gouvernements successifs. Au cours de 1000 ans de souveraineté, la politique traditionnelle de la Bretagne fut toute de résistance aux entreprises de conquêtes françaises et anglaises. Quand la France eut réussi à soumettre la Bretagne à son royaume, (le traité d’union de 1532, traité d’annexion faudrait-il lire) la Duchesse Anne sut assumer, par ses successifs contrats de mariage avec deux rois de France, sa totale souveraineté. Ainsi la Bretagne conserva, tant bien que mal, ses libertés malgré les incessantes tentatives de la monarchie de les lui ravir une à une au mépris de la parole donnée. ( Les textes qui régissent les relations juridiques entre la Bretagne et la France sont et restent les traités régulièrement conclus le 7 janvier 1499 et le 19 janvier 1499 par Anne de Bretagne et Louis XII, lors de leur mariage à Nantes, les deux souverains exprimant dans ces textes, discutés, négociés, paraphés, la volonté de leurs peuples respectifs et en leur nom. Ces deux textes consacrent en fait la totale souveraineté du Duché de Bretagne).

Les dernières libertés de la Bretagne disparaissent malheureusement à la Révolution. Dans l’ivresse de la construction d’un monde nouveau, on fait table rase du passé, on raye la Bretagne de la carte… L’État nouveau prend alors naissance sur les ruines des nations qui composaient la France de la monarchie. Au lieu de les respecter au sein du nouvel État français, on s’évertue d’abord à les anéantir afin que ce que la monarchie n’avait pu réaliser jusqu’au bout, soit enfin accompli.

Qu’en est-il aujourd’hui à l’heure, où, un peu partout en Europe la plupart des peuples recouvrent leurs libertés nationales ? Non seulement la situation est restée figée, aucune avancée significative, mais pire, l’État français s’est autorisé d’amputer la Bretagne, arbitrairement, d’une partie de son territoire historique en lui enlevant la Loire Atlantique…

Qu’entendons-nous par souveraineté ?

Il s’agit d’élaborer un projet sérieux consistant dans une « alliance », dans une « convergence » d’idées avec une proposition phare et originale : « Une souveraineté bretonne ! »

On ne peut refuser aux Bretons ce que l’on accorde aux autres peuples sans commettre une injustice grave et sans leur faire insulte. Des circonstances historiques malheureuses ne doivent pas peser éternellement sur le destin des femmes et des hommes de Bretagne.

Concrètement, ce processus d’accession à la souveraineté se traduira par la mise en place d’un statut de large autonomie politique comme cela s’applique déjà à des degrés divers en Corse, en Nouvelle-Calédonie ou plus spécifiquement en Catalogne, au Pays Basque, en Écosse en regardant chez nos proches voisins européens, sans oublier le Québec… en fait une notion originale entre simple autonomie de gestion et indépendance, ce que l’on pourrait appeler de la co-souveraineté.

L’idée est de mettre sur pied un nouveau courant politique breton, souverainiste de droite, ayant une vision équilibrée sur l’aménagement des territoires bretons dans le respect d’une économie productive et verte, porteuse d’emplois et de pouvoir d’achat, et non émanent d’une idéologie moraliste et punitive. Il nous faut inventer un projet économique harmonieux allant de pair avec un développement humain harmonieux. Nous devons penser l’économie autrement, sortir des schémas classiques, emprunter des voies novatrices. Prendre également en considération que, traditionnellement, en Bretagne, économie et culture ne sont pas antagonistes mais complémentaires. Cette tradition doit être respectée. En conclusion, le salut économique de la Bretagne viendra d’une prise de conscience des Bretons et tout projet économique doit recueillir une approbation majoritaire des populations concernées si l’on veut rester dans un système démocratique. La Bretagne gardera bien évidemment des rapports économiques privilégiés avec la France, en particulier avec les régions voisines, mais ces relations n’excluront pas des relations avec les autres régions européennes.

Comment, l’Alliance Souverainiste Bretonne, justifie-t-elle son positionnement à droite  ?

Avant d’entrer plus dans les détails, l’Alliance Souverainiste Bretonne place au premier rang de ses priorités le respect des valeurs, les traditions, la famille, l’ordre, le droit, la morale, le sacré comme jalons et repères forts de notre civilisation bretonne, celtique et européenne. Voilà ce qui nous sépare de façon drastique de la gauche ou des gauches, qui défendent encore les miasmes d’une idéologie matrice du totalitarisme, un prosélytisme universaliste, véritable imposture et absurdité idéologique.

L’Alliance Souverainiste Bretonne entend donc promouvoir des attitudes et des concepts qui, dans la situation d’urgence où se trouve la Bretagne, sont seuls capables de l’aider à se redresser et à s’épanouir pleinement.

Une droite conservatrice bretonne

Le conservatisme a souvent eu une connotation péjorative. Chez certains angéliques, soumis à l’attraction du socialisme, du multiculturalisme, c’est un véritable spectre politique, voire un gros mot. Pour nous, il s’agit d’un espoir, d’une réalité qui met en avant la défense des valeurs traditionnelles. S’il existe bien un esprit conservateur, il n’y a pas une doctrine conservatrice. Dans cette optique, le conservatisme est une manière d’être, non point une construction théorique autour d’une idée centrale et unique. C’est l’inscription dans la tradition, c’est voir dans le passé et la tradition une source de légitimité et de sagesse. Toutefois, le conservatisme doit être capable de conjuguer l’attachement à la tradition et au passé avec l’acceptation de la dynamique de la modernité. Une droite conservatrice bretonne ne devra ni célébrer la modernité pour elle-même, ni s’enfermer dans la nostalgie, mais faire en sorte que le neuf apparaisse comme un prolongement créatif de notre histoire et non pas comme une rupture avec elle.

Pour l’amour de la Bretagne et de notre civilisation, conserver ce qui vaut et réformer ce qu’il faut, voilà notre ligne de pensée et d’action.

Conclusion

La Bretagne, loin d’être un « bout du monde » limitée par une frontière naturelle océanique et hors des grands axes économiques continentaux, demeure bien au contraire au centre géographique, humain et économique, des communications de l’Axe Atlantique, de Cadix à Édimbourg, avec des débouchés maritimes importants. La Bretagne peut nourrir son peuple, elle pourrait même, avec la maîtrise de son économie, nourrir sans peine le double de sa population actuelle. La Bretagne peut, avec un statut de souveraineté, devenir une grande région européenne entreprenante et riche par son agriculture, sa pêche, ses industries et sa flotte marchande. Objectifs réalisables à condition que la Bretagne se dote d’une économie moderne dans des secteurs porteurs d’avenir et en rapport avec les traditions et aspirations des Bretons en tenant compte de sa formidable situation géographique.

Notre objectif, cette souveraineté bretonne, doit nous permettre de retrouver la voie de la prospérité, du bien être et de la culture de l’époque, où une Bretagne fière et florissante rayonnait sur l’ensemble de l’Europe. Voguons vers un idéal de liberté bretonne … 

Enfin, les femmes et les hommes de l’Alliance Souverainiste Bretonne ne laisseront pas à d’autres le soin de les définir ou d’être les sujets de l’histoire. Ils veulent par contre faire leur histoire, c’est-à-dire faire rentrer les Bretons dans l’histoire en leur rendant la possibilité d’agir pour eux-mêmes et d’être les acteurs de leur avenir, dès à présent.

Ce projet politique proposé par l’Alliance Souverainiste Bretonne plonge ses racines loin dans l’histoire de la Bretagne. Cette toute première étape devra permettre aux Bretons de se réapproprier leur conscience historique, de contrer et réfuter les mystifications inculquées pour anesthésier leur volonté d’émancipation… de recouvrer une partie de leurs libertés arbitrairement confisquées et de connaître enfin un début de vie nationale propre. Cette souveraineté bretonne sera une façon de parachever un vieux combat pour demeurer ce que nous sommes. 

Un projet audacieux diront certains, sage voire timide pour d’autres… plus modestement un projet moderne et contemporain prenant en considération l’évolution géopolitique de l’Europe et des peuples qui la composent.

À l’heure où certains doutent, où d’autres n’y croient plus, nous, femmes et hommes de Bretagne,  nous qui aimons la Bretagne, pensons la Bretagne, rassemblons une majorité du peuple breton autour de nos valeurs.         

Le Programme

Quatre domaines d’autonomie de gestion :

Société, institutions et organisation de la Bretagne

Économie, environnement et qualité de vie

Culture, traditions et identité

Civilisation et sécurité.

Le bureau de l’Alliance Souverainiste Bretonne.

Contact : [email protected]

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

Crédit photo : DR

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Une réponse à “L’Alliance souverainiste bretonne.. Un élan majeur pour la Bretagne [L’Agora]”

  1. Ric Wald dit :

    C’est l’honneur des Bretons, de n’avoir jamais défendus l’honneur de la Bretagne, au
    détriment de celui de la France. La liste des Bretons morts pour la France, est
    vraiment impressionnante. C’est leur honneur aussi de n’avoir pas de sang sur les
    mains.
    Dans beaucoup de communes bretonnes, il y a souvent plus de personnes inscrites sur
    le monument aux morts pour la France, que de personnes vivants pour la Bretagne,
    dans la dite commune.
    C’est certainement aussi le cas pour d’autres régions, mais je manque de
    documentation (voilà qui est réparé…!!

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