C’est un nouveau projet qui, avant même son lancement, rencontre déjà un important succès (+ de 15 000 abonnés) : La Furia, tel est son nom, sera un magazine trimestriel dans lequel on retrouvera notamment Marsault, Papacito, Laurent Obertone, Laura Magné, ou encore Julien Rochedy, Stéphane Edouard et bien d’autres.
Le slogan de la revue : « Fort comme une bête, libre comme un dieu ».
Une revue qui, avant même sa parution, respire l’insolence, mais aussi la volonté de créer le débat, et surtout, d’offrir aux lecteurs une alternative satirique, politique, polémique aussi à ce qui se fait aujourd’hui en kiosques.
Pour en discuter, nous avons interviewé Laura Magné, rédactrice en chef de la revue.
Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, et présenter le projet « La Furia » ?
Laura Magné (La Furia.fr) : La Furia est un trimestriel satirique, humoristique créé par Marsault, Papacito, Laurent Obertone et moi-même qui réunira également d’autres contributeurs. Une revue dense de 144 pages que vous le retrouverez en kiosque le 20 janvier prochain.
Breizh-info.com : En moins de trois semaines, vous avez réussi votre pari, réunir plus de 15 000 abonnés. Comment expliquez-vous ce succès… qui de facto vous oblige ?
Laura Magné (La Furia.fr) : Les auteurs de ce projet étaient très attendus depuis plus de six mois d’absence, ils ont un public très important désireux de nouveautés et de nouveaux supports. En lançant le projet, nous ne pouvions pas imaginer un tel emballement et l’obtention des abonnés nécessaires en seulement trois semaines. Force est de constater que le public est clairement en demande de leurs productions en dépit de la censure et des shadow ban sur les RS.
Breizh-info.com : Le premier numéro de la revue est prévu pour janvier 2022. Pouvez-vous nous offrir un avant-goût de sa composition ? La revue a-t-elle vocation à être dans tous les kiosques, ou uniquement sur abonnement ?
Laura Magné (La Furia.fr) : Le premier numéro sera consacré aux élections. Il contiendra des chroniques politiques, culturelles, sociologiques, historiques, des interviews et le tout sera abondamment illustré par Marsault bien sûr et également par d’autres illustrateurs sélectionnés pour l’occasion.
Le pré-lancement a été fait par abonnement (je renvoie vos lecteurs au site : lafuria.fr) mais la revue sera également disponible en kiosques et en librairies, c’est là tout le principe de ce projet : une présence sur le terrain.
Breizh-info.com : Vous avez beaucoup cité « Hara-Kiri » dans la (rare) presse, qui vous a donné la parole. Est-ce une référence pour vous ? Qu’est-ce qui faisait l’intérêt de cette revue que finalement, les plus jeunes ne connaissent pas ?
Laura Magné (La Furia.fr) : Hara-Kiri, créé par le Professeur Choron et François Cavanna, était hautement cynique et satirique dont le ton était donné par cette première couverture « honni soit qui pense mal ». Rapidement, le magazine a été « interdit à l’exposition et à la vente des mineurs ». Au-delà d’une comparaison qui paraît difficile de nos jours – le journal a été créé en 60 – il s’agirait plutôt d’une ambiance commune. Une volonté de bousculer les codes actuels et venir à contre-courant des magazines bien-pensants d’aujourd’hui. Tout laisse supposer lorsque l’on observe la censure actuelle et la puissance de Big Brother qu’un journal comme Hara-Kiri ne pourrait pas voir le jour aujourd’hui.
Breizh-info.com : De Laurent Obertone à Papacito en passant par Marsault ou Stéphane Édouard, ou encore Julien Rochedy, les personnalités ayant répondu présentes à votre projet sont particulièrement diverses. Comment allez-vous faire, en tant que rédactrice en chef, pour maintenir une forme d’unité dans la revue et faire en sorte que cela ne parte pas dans tous les sens ?
Laura Magné (La Furia.fr) : Mon rôle est effectivement de partir à la recherche de contributeurs et ma volonté est d’avoir une pluralité dans les tons donnés et les papiers publiés. Vous avez cité des personnalités ouvertement politisées, mais il y aura également des auteurs de littérature comme Ghislain Gilberti et Mattias Köping qui ne seront pas là pour politiser la revue mais pour agrémenter les pages de nouvelles littéraires.
Je tiens à ce que les auteurs, tous autant qu’ils sont, gardent une liberté totale dans ce qu’ils veulent écrire. C’est clairement ce qui manque aujourd’hui dans notre pays : les rédactions et les maisons d’édition censurent les auteurs à tour de bras. Beaucoup d’auteurs de littérature se plaignent de la censure opérée par les maisons d’édition. On note qu’il est très difficile pour eux d’obtenir gain de cause au détour d’une phrase. À titre personnel, mon raisonnement est tout autre, seule la liberté d’expression doit faire foi. Et pour que le magazine soit complet, il est important de retrouver des personnalités différentes, qui ne rassemblent pas nécessairement le même public mais qui sont toutes désireuses de faire bouger les lignes.
Breizh-info.com : Alors qu’aujourd’hui, le digital, la presse en ligne, semblent tout dévorer sur son passage, votre pari, pour le moment réussi, n’est-il pas le signe que finalement, il y a encore quelques niches et quelques ouvertures dans la presse papier permettant une réussite économique et un succès littéraire ?
Laura Magné (La Furia.fr) : Depuis sept ans que je fais ce métier, je constate que le lectorat préfère encore le papier au numérique. Que ce soit pour les livres ou pour la presse. Il y a une volonté de tenir l’objet entre les mains. Tous les auteurs cités et concernés par ce projet sont disponibles en version papier et tous vendent à grande échelle. Je suis convaincue que le papier a encore de beaux jours devant lui. Quelle que soit la maison d’édition, le gros des ventes se fait en version papier, les ventes numériques représentent une niche – environ 10 % du marché pour les livres. Bien sûr, il ne faut pas négliger qu’une part importante du lectorat consomme uniquement du contenu gratuit – dessins de Marsault, vidéo de Papacito, de Stéphane Édouard, de Julien Rochedy, etc. Mais cela fait partie du jeu, il faut donner un contenu gratuit de qualité pour amener les lecteurs à les soutenir financièrement en achetant leurs productions.
Breizh-info.com : Le mot de la fin pour nos lecteurs ?
Laura Magné (La Furia.fr) : Certains lecteurs se plaignent, au détour de commentaire, du prix des ouvrages ou de l’abonnement de la revue, s’imaginent que les auteurs roulent sur l’or et sont milliardaires. Comme je le précisais au-dessus, tous offrent un contenu gratuit de qualité qui ne leur fait pas gagner le moindre centime. Et produire de la vidéo sur YouTube ou du dessin gratuit demande des moyens financiers. Il ne faut jamais oublier qu’ils sont auteurs à temps plein et, comme tout un chacun, ont besoin de gagner leur vie. Alors, pour les auteurs qui les lisent en ligne, qui veulent que ce combat continue, pensez à vous abonner à La Furia et également à soutenir financièrement les auteurs en achetant leurs productions – ouvrages, conférences, bandes dessinées, etc. ! C’est le seul moyen pour qu’ils continuent le combat – je parle bien évidemment du combat intellectuel ;-).
Propos recueillis par YV
Crédit photo : DR
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2 réponses à “La Furia débarque en kiosques avec Laurent Obertone, Papacito, Marsault…Laura Magné : « Le premier numéro sera consacré aux élections » [Interview]”
La Furia pour permettre à tout un chacun de reprendre ses esprits hors de l’édredon asphyxiant, corruptif qui répand un prêt-à-penser qui sombre dans une démence tyrannique.
15.000 abonnés mais aucune subvention gouvernementale , c’est normal,
leMonde, l’humanité, l’obs touchent des millions d’euros, c’est normal, personne ne les achètent plus et leurs propriétaires, milliardaires ne doivent pas dépenser trop!