Depuis le premier confinement, le mouvement d’installation de Parisiens – souvent des familles – vers Nantes, son bassin d’emploi dynamique, son éléphant et son littoral, s’est accéléré. Mais Nantes attire aussi de plus en plus visiblement des délinquants venus de la région parisienne qui cherchent à se mettre au vert, ou au contraire à faire fructifier leurs affaires. Sauf qu’elles sont illégales, et prohibées…
Un bordel bien organisé…
Fin août, un riverain signalait à Saint-Herblain, dans le quartier dit « sensible » de Bellevue, un appartement qui connaissait des allées-et-venues incessantes d’hommes, qui venaient et repartaient seuls au bout de 15 à 30 minutes. La surveillance des policiers sur ce qui pouvait laisser penser à un point de deal fait apparaître une maison de passe, autrement dit un bordel bien organisé.
Parmi les divers protagonistes, des filles de joie et des clients évidemment, mais aussi une jeune femme nantaise connue de la justice pour avoir été condamnée pour proxénétisme à Meaux en région parisienne, ainsi que deux hommes issus de l’Essonne, défavorablement connus de la justice dans des affaires de violence et d’infractions à la législation sur les stupéfiants, qui ont loué une maison et trois appartements dans le quartier.
Jusqu’à quinze passes par jour…
Les filles aussi arrivent de région parisienne, restent une semaine puis repartent et sont remplacées par d’autres ; elles pouvaient assurer jusqu’à quinze passes par jour. Les arrestations ont lieu le 15 novembre au point du jour : trois prostituées d’une vingtaine d’années dans un appartement et une prostituée de 19 ans ainsi que les deux proxénètes supposés ont été appréhendés. Sur place, bien que les proxénètes affirment avoir fait des massages, aucune table de massage n’a été trouvée ; en revanche il y avait de l’argent, des préservatifs et des gels lubrifiants.
Les passes étaient réservées via un site internet, et tout se passait par SMS – les policiers ont aussi réalisé des écoutes relativement explicites des divers protagonistes. Si les prostituées ne risquent rien, le proxénétisme est prohibé, tout comme, depuis 2016, le recours à des prestations réalisées par des prostituées. Cependant la pénalisation des clients – jusqu’à 1500 € d’amende – n’a un effet que très limité, d’après les acteurs associatifs et les autorités publiques elles-mêmes, avec 1300 clients verbalisés par an, à peine.
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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Une réponse à “Nantes. Un réseau de prostitution démantelé dans un quartier « sensible »”
taxer les clients rapporte gros, enfermer les proxénètes est plus difficile donc ça se fait une fois tous les dix ans?