La Lettonie a elle aussi engagée une « chasse » contre les non vaccinés. Qu’il s’agisse des salariés refusant l’injection que les entreprises ont désormais le droit de licencier, ou des députés lettons non vaccinés qui se voient privés du droit de voter les lois et de participer aux débats parlementaires.
Lettonie : les députés non vaccinés privés de leur droit de vote au Parlement
S’il est parfois tentant pour certains de caricaturer la situation sanitaire en Europe entre des pays de l’Ouest aux mesures très restrictives voire tyranniques et des pays de l’Est où les libertés individuelles seraient restées préservées (notamment en raison d’un passé communiste douloureux), les choses sont en réalité plus nuancées.
La Lettonie, qui fut une république socialiste soviétique de 1940 à 1990, fait partie de ces contrées qui ont emboîté le pas aux États de l’Ouest. Ainsi, le parlement letton a voté vendredi 12 novembre la privation, pour les parlementaires refusant de se faire injecter le vaccin contre le Covid-19, de leur droit de voter les lois et de participer aux débats.
Ces restrictions imposées aux députés lettons refusant de se faire vacciner comprennent également une réduction de leur salaire. Elles ont été approuvées par 62 des 100 députés siégeant dans l’hémicycle et doivent entrer en vigueur lundi 15 novembre pour durer « jusqu’à la mi-2022 » selon l’agence de presse Reuters.
Selon le député Janis Rancans, auteur de ce texte à l’encontre des parlementaires non vaccinés, celui-ci aurait pour but de donner confiance à l’opinion publique lettone vis-à-vis des vaccins. Il faut dire que la population locale, éprouvant visiblement une certaine méfiance à l’encontre de ces vaccins, n’est pas la plus prompte d’Europe à se ruer sur les injections… À l’heure actuelle, selon les informations communiquées par la télévision d’État lettone et reprise par Reuters, neuf députés auraient refusé de se faire vacciner.
Les employés lettons non vaccinés peuvent être licenciés
Par ailleurs, la Lettonie fut le premier pays européen à mettre en place un confinement strict en cet automne 2021 puisqu’il fut instauré par les autorités le 20 octobre dernier et prend fin le 15 novembre. Au programme, couvre-feu de 20 heures à cinq heures, fermeture des cafés, cinémas, théâtres et salles de concert et obligation pour les restaurants de ne proposer que des plats à emporter. Quant à la question de l’obligation vaccinale, tous les employés du secteur public letton doivent être vaccinés au 15 novembre. Au début de ce mois de novembre, la Lettonie a décrété un état d’urgence sanitaire pour une durée de trois mois.
Concernant le sort des employés lettons tenus de se faire vacciner mais refusant l’injection, le Parlement letton n’a pas non plus fait preuve d’indulgence à leur égard puisqu’il a autorisé, via une modification de la législation, le licenciement de ces salariés par leurs employeurs en cas de refus.
En pratique, les entreprises lettones peuvent suspendre les travailleurs qui ne sont pas vaccinés s’ils ne sont pas en mesure de s’adapter. Et, si le refus de se faire vacciner persiste après trois mois, les travailleurs peuvent être licenciés. Maigre espoir pour les salariés concernés : les employeurs doivent d’abord déterminer s’il existe un autre poste approprié ou si le membre du personnel peut effectuer ses tâches de travail depuis son domicile.
En définitive, à l’Est aussi l’étau se resserre sur les libertés fondamentales des Européens.
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