Stratégies marketing douteuses, lobbying agressif… : derrière les promesses d’une cigarette électronique moins nocive, enquête sur la réalité de ce nouveau produit phare et les dangers de la nicotine.
Si le nombre de fumeurs diminue, l’industrie du tabac parvient toujours à conquérir de nouveaux marchés. Présentée comme une aide au sevrage tabagique, la cigarette électronique a la réputation d’être moins nocive que la version classique. Mais qu’en est-il vraiment ? Derrière les discours publicitaires rassurants, ce produit plébiscité, qui contient de la nicotine extraite de plants de tabac, est aujourd’hui associé à une nouvelle pathologie pulmonaire, baptisée Evali, l’acronyme de « E-cigarette, or vaping, product use associated lung injury », signifiant pneumopathie liée à l’utilisation de produits de cigarettes électroniques ou de vapotage. Plusieurs décès sont déjà attribués à cette maladie aux États-Unis.
Malgré les risques déclarés, l’industrie de la nicotine, d’un redoutable cynisme, cible dès à présent les très jeunes, dont elle s’emploie à faire les fumeurs de demain, d’autant que plus l’addiction commence tôt, plus il est compliqué de s’en défaire – une réalité connue depuis les années 1960. Marketing intense dans les pays émergents, lobbies puissants, études douteuses : les marques d’e-cigarettes disposent d’un arsenal impressionnant pour promouvoir leurs produits.
Ni les procès ni les campagnes de sensibilisation ne parviennent à contrer leur offensive commerciale agressive. Banalisée à l’extrême et pourtant aussi addictive que l’héroïne, la nicotine a encore de beaux jours devant elle.
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Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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