La Redadeg, course au profit de la langue bretonne, s’élancera pour sa huitième édition au mois de mai 2022. Elle sillonnera les cinq départements bretons, traversant plus de 300 communes. Son thème, « la Bretagne en tout genre », laisse toutefois songeur…
Quel parcours pour la Redadeg en 2022 ?
« La Bretagne en tout genre » : quand la course s’éloigne de la langue bretonne
Toutefois, cette belle initiative présente un bémol pour sa prochaine édition. En effet, le thème choisi pour cette dernière fait furieusement référence aux lubies progressistes du moment : « Breizh a bep reizh », « la Bretagne en tout genre ».
Mais que veulent mettre en lumière les organisateurs de la Redadeg avec un tel slogan ? Pour trouver un début de réponse, il suffit de se rendre sur le site de la course, où un texte explicatif nous conduit alors bien loin de la simple défense de la langue bretonne. On peut ainsi y lire qu’ « en Bretagne comme ailleurs persistent des inégalités de toutes sortes, entre peuples minorisés, entre classes d’âge ou genres, liées aux déterminations sociales ».
Pour l’association Ar Redadeg, « le sens du mot « genre » est très large en breton, aussi divers et riche que chacun d’entre nous sur cette terre. »
Avec quelques touches d’écriture inclusive au passage, on apprend également qu’en 2022, « la Redadeg souhaite sensibiliser à la notion d’égalité et du savoir vivre ensemble, montrer la richesse linguistique, sociale et de genre amenée par la mise en valeur de nos différences. »
Outre la sauvegarde breton, la course entend donc promouvoir « l’égalité entre femmes et hommes, une attitude tolérante en toutes circonstances, être en phase avec son identité, son genre, respecter la diversité des identités de genre, faire les choses de façon juste, savoir vivre ensemble, etc… ».
Cependant, si le « vivre ensemble » et la diversité semblent être des valeurs chères aux organisateurs, on notera que ces derniers ne se sont pas aventurés à faire passer la course dans les quartiers de Pontanezen, Maurepas, Bellevue ou encore Kercado. Voilà pourtant d’excellents laboratoires du « vivre ensemble » à la bretonne. Des quartiers où, par ailleurs, lorsque les habitants courent, c’est davantage pour échapper à la police que pour sauver le breton…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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