Une étude menée à Bruxelles auprès d’un jeune public composé majoritairement de musulmans révèle que ces derniers s’identifient avant tout au « Monde islamique », loin devant l’Europe ou l’Occident. Pour autant, les trois quarts d’entre eux se sentent « chez eux » à Bruxelles et n’ont pas l’intention d’aller vivre dans leur pays d’origine.
Bruxelles : la religion passe avant « l’Occident » pour les jeunes musulmans
Il n’y a pas qu’en France que la réalité se rappelle au bon souvenir des partisans de l’immigration extra-européenne. En Belgique, les résultats d’un rapport de recherche intitulé « Entre Sécularisation et Rupture. Jeunes musulmans bruxellois : pratiques, identités et croyances » ont été publiées le 25 octobre.
Ces travaux ont été menés conjointement par l’Université Libre de Bruxelles et la Vrije Universiteit Brussel, une université de langue néerlandaise, établie elle aussi dans la capitale belge. Ils ont consisté à questionner 124 jeunes pour une étude qualitative tandis qu’un questionnaire a aussi été envoyé à 1 800 individus âgés de 16 à 25 ans, quelle que soit leur religion afin d’avoir un comparatif.
Dans le cadre de l’enquête quantitative, il a notamment été demandé aux interrogés de confession musulmane à quelle entité – nationale, religieuse ou géographique – ils s’identifiaient. Il est frappant de constater que la plupart d’entre eux (76 %) se décrivent comme étant étroitement liés au « monde islamique », suivis de près par une identification à Bruxelles et la Belgique. Seule une petite proportion (21%) se sentait liée aux autres régions ou à « l’Occident » en général.
LGBT et immigration : équation insoluble
Autre enseignement à retenir de cette étude, on note (sans surprise) un sentiment d’appartenance assez fort de la part des individus d’origine extra-européenne avec leur pays d’origine. C’est chez les jeunes Turcs que ce sentiment est le plus développé. Ceci étant, les jeunes soulignent systématiquement un certain nombre d’arguments pour expliquer que ce lien ne remet pas en question leur attachement ou leur présence en Belgique et que le pays des parents ne représente pas un idéal de vie pour eux.
Par ailleurs, les auteurs de l’étude soulignent l’apparition « de nouvelles formes de religiosités qui montrent que les jeunes musulmans penchent vers une forme d’islam plus »authentique » et plus »pure » que celle de leurs parents. »
Parmi les autres données qui risquent de faire réfléchir les « progressistes » et autres promoteurs de la cause LGBT à Bruxelles, le tableau suivant :
Des musulmans se sentant « chez eux » à Bruxelles…
Enfin, et c’est peut-être là l’information clé de l’étude, il s’avère que les jeunes musulmans, dans leur très grande majorité (73 %), ont exprimé un attachement particulièrement fort à Bruxelles en s’y sentant « chez eux ».
D’autre part, les jeunes issus des écoles francophones se sentent plus à l’aise à Bruxelles que ceux issus des écoles néerlandophones.
Mais ce qui retient également l’attention est la corrélation entre l’augmentation de la population d’origine extra-européenne à Bruxelles durant les dernières décennies et la hausse de ce sentiment d’appartenance bruxellois chez les jeunes musulmans au cours des 20 dernières années.
En effet, le rapport précise que cette même question de l’appartenance avait déjà été posée en 2001-2002 à un échantillon similaires de jeunes issus de l’enseignement francophone et néerlandophone. À l’affirmation « Je me sens chez moi à Bruxelles », 58% des jeunes étaient alors d’accord. Un sentiment qui a gagné plus de 13 points entre temps.
Cette corrélation est implicitement évoquée par les rédacteurs de l’étude lorsqu’ils écrivent que « le sentiment d’appartenance à la ville que ces jeunes nous ont exprimé se mesure aussi au fait que les jeunes perçoivent à Bruxelles, en tant que ville multiculturelle et diversifiée, une certaine tolérance à l’égard de ce qu’ils représentent. »
Des jeunes musulmans qui « expliquent notamment cette tolérance par le fait que de nombreuses personnes d’origine étrangère et musulmanes vivent à Bruxelles, ce qui contribue à leur visibilité et permet par ailleurs la mise en place d’une sorte d’habitude vis-à-vis de l’altérité développée par les »Belges de souche » ».
En langage décrypté, cela revient à dire que le Grand remplacement à l’œuvre dans la capitale belge offre donc un rapport de force démographique désormais favorable aux musulmans.
Sur la question du Grand remplacement en Belgique :
Immigration et grand remplacement en Belgique. Les chiffres parlent
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