Airbnb. « Saint-Malo, j’y vis… j’y reste ! » et d’autres collectifs dénoncent les « dérives » des locations temporaires

Le sujet des locations courtes durées, notamment via la plateforme Airbnb, demeure toujours aussi brûlant à Saint-Malo comme dans d’autres zones touristiques de France. Plusieurs collectifs d’habitants ont dénoncé les « dérives » de ces locations temporaires à Paris il y a quelques jours.

« Airbnb partout, logements nulle part »

La société Airbnb, leader mondial de la réservation et de la location touristique de logements entre particuliers, a eu de la visite devant son siège parisien le 16 octobre dernier. Place de l’Opéra, plusieurs collectifs s’étaient donné rendez-vous pour y tenir une conférence de presse visant à dénoncer « les dérives des locations de courte durée ». Une banderole « Airbnb partout, logements nulle part » annonçait la couleur.

Parmi la quinzaine de participants ayant convergé afin de mettre en exergue les abus de la location temporaire, figuraient des représentants de collectifs parisiens et basques mais aussi d’une entité bretonne. Ainsi, le collectif malouin « Saint-Malo, j’y vis… j’y reste ! » était représenté sur la place parisienne par Véronique Deschamps et Franck Rolland. À noter que le collectif Ressac, fondé autour de la même question sur l’île de Groix, avait apporté son soutien au rendez-vous du week-end dernier.

Ces collectifs déplorent ainsi une série de dérives liées aux courts séjours via la plateforme Airbnb tout comme ils estiment que les habitants des villes et zones touristiques où ces offres sont nombreuses se retrouvent lésés par la réduction de l’offre de logement et la hausse des prix.

Location courte durée : dilemme à Saint-Malo

Le but de cette mobilisation était de réclamer la mise en place de mesures visant à contrer les « excès » de ces locations Airbnb.
Pour le collectif « Saint-Malo, j’y vis… j’y reste ! », il ne s’agit pas de lutter « contre les locations de tourisme, mais contre la massification » car le phénomène s’est transformé en « véritable spéculation immobilière ». Ce qui a contraint certains malouins à s’installer en périphérie faute de trouver un loyer accessible en ville. Un problème qui se pose aussi pour les saisonniers qui rencontrent également des difficultés de logement.
À Saint-Malo justement, ces locations de meublés pour des courtes périodes engendreraient un sentiment d’insécurité et de nuisance pour les voisins selon l’une des porte-paroles du collectif. Parmi les nuisances, elle cite les multiples allées et venues des touristes dans les bâtiments et le bruit occasionné par des groupes de jeunes organisant des fêtes dans les appartements loués.

Le conseil municipal malouin a déjà voté un encadrement des pratiques

Toutefois, face aux critiques de certains habitants, le conseil municipal de Saint-Malo a déjà réagi en votant un encadrement plus strict des pratiques de locations touristiques de courte durée le 17 juin dernier.
Depuis le 1er juillet 2021, Saint-Malo dispose ainsi d’une des réglementations les plus strictes de France en la matière puisqu’un quota maximal est dorénavant appliqué aux locations de courte durée type Airbnb. En effet, leur proportion ne doit pas dépasser les 12,5 % à Intra-Muros. En valeur absolue, cela représente un maximum de 362 logements. Dans le quartier de Paramé, cette proportion a été fixée à 8 %.
De plus, la ville a aussi limité à une seule demande par propriétaire tout en interdisant au passage les personnes morales comme les SCI de louer des appartements via les plateformes Abritel et AirBnB.

Enfin, face à une pression immobilière et touristique demeurant très forte à Saint-Malo, ce dossier des locations courtes durées risque de rester d’actualité encore un certain temps. Un dossier qui, de l’aveu même de Gilles Lurton, maire LR de Saint-Malo, au printemps dernier, est « compliqué ».

Car du côté des propriétaires des logements, l’aspect lucratif de ces locations via Airbnb et la grande souplesse de la gestion de leur bien présentent aussi bien des avantages par rapport à une location de longue durée. L’arbitrage sera donc délicat pour les élus.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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