Le réseau Diwan avait appelé à la mobilisation le weekend dernier afin de garantir le versement du forfait scolaire tandis que certaines communes bretonnes refusent de jouer le jeu.
Diwan mobilisé pour le forfait scolaire
Le sujet du forfait scolaire continue de faire du bruit en Bretagne. Samedi 16 octobre, Diwan, le réseau d’enseignement en langue bretonne, avait lancé un appel à manifester dans plusieurs villes de la région afin de défendre l’application de ce forfait permettant de financer ses écoles.
Aussi, Diwan avait appelé, en début de semaine dernière, à se rendre devant les préfectures et sous-préfectures bretonnes afin d’obtenir de la part des préfets l’engagement de faire appliquer la loi Molac sur les forfaits scolaires; une loi promulguée le 23 mai 2021 et par ailleurs largement vidée de sa substance par le Conseil constitutionnel.
À Quimper, près de 300 personnes, comprenant des enseignants, du personnel, des parents d’élèves et des élèves ainsi que des sympathisants de la cause, avaient répondu à l’appel. En fin de matinée de samedi, des prises de parole se sont succédé au niveau de la place de la Résistance.
Rassemblements à Lorient et Saint-Herblain, celui de Rennes annulé
Du côté de Lorient, une centaine de personnes s’est réunie devant la sous-préfecture en cours de matinée ce même 16 octobre. Des manifestants demandant au préfet du Morbihan d’adresser un courrier rappelant aux collectivités, dont sont originaires des enfants scolarisés dans les écoles Diwan, « le caractère obligatoire du versement des forfaits scolaires » quand ces communes ne disposent pas d’écoles dispensant un enseignement en langue régionale.
Anne-Sophie Brats, vice-présidente du réseau Diwan citée par Ouest-France, explique : « Nos écoles sont laïques et gratuites, il y a une méconnaissance de certains élus. L’an dernier, la contribution était volontaire. Après la promulgation de la loi Molac, c’est devenu obligatoire. L’appui du préfet doit nous faciliter la tâche face aux communes récalcitrantes ». En effet, la loi en question oblige désormais « les communes de résidence, qui ne disposent pas d’écoles bilingues, à contribuer aux frais de scolarité des écoles privées sous contrat proposant un enseignement bilingue ».
Signe d’espoir en Ille-et-Vilaine, la manifestation de samedi a été annulée après la réception par Diwan d’un courrier provenant de la préfecture et envoyé aux mairies du département pour les forfaits scolaires.
En Loire-Atlantique, une soixantaine de personnes s’était rassemblée devant la mairie de Saint-Herblain samedi matin afin de demander le versement du forfait scolaire à l’école Diwan de Nantes. Un établissement où de nombreux enfants herblinois sont scolarisés.
Plus de 600 000 € de forfaits scolaires non perçus par Diwan
Que représentent ces forfaits scolaires non versés au plan financier ? Au titre de l’année scolaire 2020-2021, Diwan précisait au début de ce mois d’octobre que, sur 330 communes de résidence de ses élèves ne disposant pas d’école dispensant un enseignement de langue régionale, 103 communes ont octroyé le forfait scolaire directement ou par la commune siège. Dans le même temps, 154 communes n’ont pas répondu aux sollicitations quand 32 ont octroyé « un montant insincère, c’est-à-dire bien en deçà des moyennes départementales ». Par ailleurs, 48 communes ont refusé de verser le forfait scolaire et 17 ne furent pas sollicitées.
Au total, les écoles du réseau d’enseignement en langue bretonne n’ont ainsi perçu qu’à peine 150 000 € sur les 785 000 € potentiels. Une situation qui, de l’avis de Diwan, « ne permet pas d’enclencher sereinement la pérennisation des emplois non enseignants. » L’enseignement de la langue bretonne doit encore faire face à des élus réticents en Bretagne…
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