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Un peuple n’a pas à justifier son histoire [L’Agora]

Puisse la campagne présidentielle aider le peuple français à sortir des doutes dans lesquels certains se complaisent à l’enfermer. Alors que cela devrait être un moment privilégié pour débattre, entre gens de bonne volonté et uniquement préoccupés par l’avenir de notre pays, certains sujets viennent,d’une manière récurrente, compromettre la sérénité des échanges.

Il est devenu quasiment rituel d’attaquer ceux qui prétendent vouloir défendre l’idée même de la nation, (dont de Gaulle lui-même disait « Les seules réalités internationales, se sont les nations ! ») en les traitant de « nationalistes ». L’allusion, sans être directe, est suffisamment claire pour que, telle une image subliminale, elle conduise un certain nombre de Français à y associer le national-socialisme. Et cela n’est pas un hasard.

Une seule sanction : la peine capitale

Depuis des décennies, on veut imposer à notre pays l’idée que, sous l’occupation, un certain nombre de fonctionnaires français auraient commis des fautes inexpiables et que notre nation devait les réparer par sa propre disparition, n’ayant plus le droit de survivre après de tels crimes.

Oser émettre le moindre argument qui pourrait faire douter d’un tel bien-fondé, comme n’importe quel avocat de la défense le fait lors d’un procès réputé « équitable » suffit à déchaîner sur soi la haine vengeresse d’un véritable terrorisme intellectuel. Il y a des sujets dont on ne doit parler que d’une seule façon.

Pourquoi vouloir affaiblir notre pays ?

Grave question. Issu de par mon père d’une famille juive, mais française avant tout, un certain nombre de membres ce celle-ci ont vécu cette période abominable. Pour autant, nous continuons à aimer ce pays pour lequel mon grand-père est mort, tué en 1915 et mon père, qui avait choisi de rejoindre la France libre, a été condamné par Vichy. Le nom de mon grand-oncle figure sur le mémorial de la Shoa. Devrions-nous demander une quelconque réparation à la France ?

Assurément non car, quelque soit la conduite des fonctionnaires français, eût elle modifié un tant soit peu le sort des victimes ? Peut-on imaginer que, dans un élan d’humanisme qu’ils auraient probablement payé de leur vie, ils aient refusé d’accomplir une telle besogne ? Certains l’ont probablement fait, mais on n’en parle pas, ou très peu. Il est plus facile de crier avec les loups.

Des conséquences redoutables

Mais il y a un autre aspect qui peut devenir désastreux. Porter une part de la culpabilité induit une déculpabilisation pour d’autres. Si la France est coupable, l’Allemagne nazie l’est d’autant moins. Et cela est inacceptable. La conduite des fonctionnaires français, pour regrettable qu’elle soit, ne procédait pas d’un sentiment personnel, dans l’immense majorité des cas. Elle était dictée par l’occupant, et c’est lui, et lui seul, qui doit en porter la responsabilité.

Car, et il ne faut pas s’y tromper, derrière tout ceci se cache un autre procès.

Le discours du Vel d’Hiv

Alors que les présidents successifs depuis de Gaulle n’avaient jamais voulu s’engager, pour ne pas rouvrir des plaies mémorielles qui risquaient de diviser la nation sans, pour autant, atténuer la peine ou le sort des victimes, Un mouvement, appelé « Comité Vel d’Hiv » avait vu le jour en 1992 pour demander que soit « reconnue la responsabilité de la France dans le génocide »

La réponse de François Mitterrand fut cinglante, lors d’un entretien avec JP Elkabach le 10 octobre 1992 :

«  » La France n’est pas responsable. La France n’a pas d’excuses à donner, ni la République. À aucun moment je ne l’accepterai. Je considère que c’est une demande excessive, de gens qui ne sentent pas profondément ce que c’est que d’être français, l’honneur d’être français et l’honneur de l’histoire de France. […] C’est l’entretien de la haine. Et ce n’est pas la haine qui doit gouverner la France. Je ne me laisse pas impressionner par ce genre d’arguments ; et j’ai le plus grand mépris pour ceux qui les expriment. »

C’est , peu de temps après son élection, que Jacques Chirac prononcera le discours dit « du Vel d’Hiv » dans lequel il dira notamment :

« Il est, dans la vie d’une nation, des moments qui blessent la mémoire et l’idée que l’on se fait de son pays. Ces moments, il est difficile de les évoquer, parce que l’on ne sait pas toujours trouver les mots justes pour rappeler l’horreur, pour dire le chagrin de celles et ceux qui ont vécu la tragédie. Celles et ceux qui sont marqués à jamais dans leur âme et dans leur chair par le souvenir de ces journées de larmes et de honte. Il est difficile de les évoquer, aussi, parce que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français. »

Par ces paroles, dont on peut se demander s’il avait réellement conscience de la portée, il allait réouvrir la voie qu’attendaient avec impatience d’emprunter certaines personnes qui, sous prétexte de rétablir une vérité historique, allaient plutôt réveiller des doutes dont l’unité de notre nation n’avait guère besoin. Car si l’Etat français était coupable, pourquoi avait-on laissé en place les fonctionnaires français de Vichy ? Le procès intenté à Maurice Papon, un des rares survivants de cette pénible  époque, à la carrière duquel de Gaulle avait rendu un hommage appuyé, allait mettre en lumière, en était l’instrument.

Donc, par transitivité, de Gaulle était complice.Et il ne pouvait même plus répondre. Cela accrédite l’idée que, finalement, peut-être que, sans l’appui de l’Etat français, la « folie criminelle de l’occupant » » eut été moins efficace, ce qui est proprement absurde.

Eric Zemmour, dans son récent ouvrage « La France n’a pas dit son dernier mot », a fait cette analyse d’une manière limpide et éblouissante. Il cite, à l’appui de ses propos, le texte écrit par Philippe Seguin  qui, mieux que tout autre, résumera l’inanité et le contre-sens de ces actions : 

Le procès de Maurice Papon n’est qu’un prétexte, écrit-il dans le Figaro Il y a bien un autre procès dans le procès. Que dis-je, il y en a deux… Le premier procès, c’est celui du gaullisme. Et du général de Gaulle. Le général de Gaulle, coupable de n’avoir pas révoqué en masse les hauts fonctionnaires de Vichy. Le général de Gaulle, donc complice de Vichy… Quant au second procès, c’est, en toute simplicité, celui de la France. La France coupable en bloc, solidairement, des crimes de Vichy ; et complice, à travers Vichy, de toutes les abominations ennemies. La boucle est bouclée, et la réussite du projet nazi – qui était avant tout de compromettre, de transférer les responsabilités sur le pays vaincu – une réussite complète… C’est décidément un révisionnisme d’un nouveau genre qui se développe : celui qui nie que le général de Gaulle, la Résistance, les Français libres, l’armée de la Libération aient jamais existé… 

Pourquoi remettre aujourd’hui un coup de projecteur sur ces sujets, sinon pour abaisser encore notre pays déjà tombé bien bas ?

La candidature d’Eric Zemmour effraye-t-elle à ce point ses détracteurs qu’ils en soient réduits à interpeller l’opinion publique pour tenter de le faire passer pour un soutien de Vichy, ce qui confine au summum du ridicule et de la mauvaise fois ?

Jean Goychman

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Une réponse à “Un peuple n’a pas à justifier son histoire [L’Agora]”

  1. patphil dit :

    sauf s’il est blanc donc raciste, xénophobe, sexiste, homophobe, des virus , de la peste brune etc.

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