L’automne est une saison d’activité intense en forêt publique : balades, chasse, cueillette de champignons,… Tout le monde veut sa place en forêt. L’occasion de rappeler quelques règles éditées par l’ONF, lors des sorties en forêt, mais aussi de voir ce que l’ONF préconise en matière de chasse, pratique fondamentale pour demain, pouvoir espérer planter les forêts du futur en régulant les espèces qui les peuplent.
Quelques règles à appliquer en forêt
Pour que le plaisir reste entier et pour préserver la forêt, quelques règles s’imposent :
- Garez-vous sur les espaces appropriés. Ne bloquez ni les voies dédiées à l’intervention des secours, ni les voies consacrées au travail des forestiers. De même, ne vous garez pas devant un dépôt de bois, car un camion peut venir charger à tout moment.
- Optez pour une tenue voyante et ne pénétrez pas dans les zones d’exploitation forestière ni les zones de chasse.
- Les parcelles de jeunes semis ou en régénération sont interdites à la cueillette, vous écraseriez les jeunes pousses, l’avenir de la forêt.
- Limitez votre récolte aux seuls champignons identifiés comme comestibles et sûrs. Il est interdit de ramasser plus de 5kg (un panier) de champignons par personne lors d’une cueillette.
- Pour permettre l’identification du champignon, ramassez-le en entier, avec son pied. En cas de doute, rendez-vous chez un pharmacien mycologue.
La saison de chasse est ouverte jusqu’à mi-février. Pour connaître les jours chassés, on peut se renseigner en mairie, ou sur le site onf.fr. https://www.onf.fr/chasse/les-calendriers-de-chasse-en-foret-domaniale
Le saviez-vous ? Depuis 1973 la population de sanglier a été multiplié par 20 et par 11 pour les chevreuils et les cerfs !
La chasse, un prérequis pour planter les forêts de demain
Avec son plan de relance forestier, l’Etat prévoit de reboiser en deux ans 45 000 hectares de forêts françaises souffrant du réchauffement climatique. Pourtant, sans un équilibre entre forêt et grand gibier, le succès de ces plantations est menacé. Face à cette réalité parfois incomprise du grand public, les forestiers agissent aux côtés de leurs partenaires.
Scolytes, manque d’eau, chenilles processionnaires… La hausse des températures menace les forêts. Planter devient nécessaire pour les sauver. Grâce au plan de relance du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, les forestiers publics et privés planteront en deux ans près de 50 millions d’arbres, mieux adaptés au climat futur.
Malheureusement, sans chasse, ces jeunes plants risquent d’être la proie des dents des cerfs, des chevreuils et d’autres sangliers en surabondance dans les forêts. Car, oui ! Ces animaux sauvages sont trop nombreux en France : 39% des forêts domaniales présentent même un déséquilibre forêt-gibier, selon le bilan patrimonial 2020 des forêts de l’Office national des forêts (ONF), contre 34% en 2015. Cela représente près de 663 000 hectares sur 1,7 million que comptent les forêts propriétés de l’Etat.
Ce dossier est devenu national et environnemental. Même des régions jusque-là épargnées, comme l’Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont été rattrapées par le phénomène. Parmi les régions les plus touchées : le Grand Est. La situation s’est également dégradée en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. Le littoral landais n’est pas en reste. La Bretagne demeure l’une des régions les moins touchées.
La chasse, seule solution envisageable pour les plantations
A ce jour, la présence de grands prédateurs demeure insuffisante pour réguler les populations de grands ongulés et protéger les plantations qui aideront les forêts contre le changement climatique. La France comptait 580 loups sur son territoire en 2020, selon les derniers relevés de l’Office français de la biodiversité (OFB). Le développement des prédateurs n’est pas une alternative à la chasse mais un complément.
Seule la diminution des populations d’ongulés par la chasse permettra de résorber les situations de déséquilibre sylvo-cynégétique. Cette activité, parfois incomprise du grand public, est un acte de gestion forestière strictement réglementé de deux façons en forêt publique :
- Le bail de chasse d’une part, qui lie le chasseur et l’ONF par un contrat d’objectifs sylvicoles et d’orientations cynégétiques. Ce bail définit les droits et devoirs de chacun des contractants, notamment les modalités pour atteindre l’équilibre forêt-gibier. Cela passe forcément par le contrôle de la réalisation du minimum des plans de chasse. Le non-respect de ces consignes donne lieu à une verbalisation.
- La licence de chasse d’autre part, répond elle aussi à des critères très précis. D’une durée d’un jour à un an maximum, elle est beaucoup plus exigeante quant à l’atteinte des minimums de plans de chasse pour le licencié.
Vers la chasse en régie ?
Dans son plan stratégique 2021-2025 qui met la priorité sur la lutte contre les dépérissements forestiers, l’ONF se fixe dans un premier temps pour objectif de réduire de moitié le nombre de forêts domaniales en déséquilibre forêt-gibier. C’est-à-dire, de parvenir à 20% de déséquilibre d’ici 2025. Comment ? En augmentant les niveaux de réalisations des plans de chasse d’une part, mais pas seulement.
L’établissement déploie la chasse dite « en régie ». Concrètement, ce sont des forestiers de l’ONF, souvent accompagnés par des chasseurs, qui gèrent directement la régulation. Sur 3000 lots de chasse existant en forêt domaniale, une quinzaine est déjà gérée ainsi en France. Un chiffre qui devrait s’accroître ces prochaines années en raison de l’exigence accrue d’équilibre sylvo-cynégétique pour l’adaptation des forêts au changement climatique.
Crédit photo : https://www.flickr.com/photos/yvelines/49177701231
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3 réponses à “La chasse, une pratique fondamentale afin de planter les forêts de demain”
Désolé mais je n’adhère pas à cette analyse laquelle bien sûr montre que “la chasse” est utile. Le lobbying intense des chasseurs tend à prouver le nécessaire absolu de cette pratique rejetée par la grande majorité des Français…
Le sentimentalisme de « la grande majorité de Français » ne remplacera pas la réalité que trop de gibier va conduire à une véritable épidémie qui pourrait toucher l’ensemble de la population .. !; Voulez-vous rétablir l’équilibre par le s seul prédateur disponible : le loup ? Alors bonjour les dégats ! ; Laissez agir les vrais écolos ; les chasseurs , les forestiers , les agriculteurs …
une commune du grand est où les sangliers pullulent sert du sanglier dans les cantines scolaires
n’est ce pas préférable aux cordons bleus ou hamburgers?