Situé dans le département du Lot, au coeur de la Vallée de la Dordogne et à deux pas de Rocamadour, le Gouffre de Padirac est le premier site du patrimoine naturel souterrain en France. Cette Cavité naturelle de 33 mètres de diamètre et de 75 mètres de profondeur ouvre les portes d’un voyage souterrain pédestre et navigable de 2 km.
Découvert en 1889 par Edouard-Alfred Martel et ouvert au public il y a plus de 130 ans, le Gouffre de Padirac a émerveillé plus de 26 millions de visiteurs. 3ème site le plus visité d’Occitane après le Pont du Gard et le Château et remparts de la cité de Carcassonne, le Gouffre de Padirac a accueilli en 2019 (année ante crise sanitaire) le chiffre record de 503 000 visiteurs.
Si le Gouffre de Padirac émerveille les visiteurs depuis plus 130 ans, il inspira, en des temps plus anciens des légendes inquiétantes et intrigantes.
Il fut une époque où croyances religieuses et croyances mystiques se mêlaient, à tel point que le Gouffre de Padirac était associé aux bouches de l’Enfer ! Il était d’ailleurs surnommé le Trou du Diable.
Il faut dire que cette curiosité géologique de 35m de diamètre et 75m de profondeur s’ouvrait tout rond dans un champ sans aucun signalement. Des bêtes égarées y tombaient régulièrement, quand leur cadavre n’y était pas jeté par les paysans attirant ainsi les corbeaux, oiseaux charognards, annonciateurs de malheur… Le Gouffre de Padirac cristallisait alors non seulement les sels calcaires de la roche, mais aussi la peur profonde des villageois.
Le Diable et le Gouffre de Padirac
La légende raconte qu’un soir, le Diable, emportant les âmes des villageois de Padirac vers l’Enfer, se retrouva face à Saint Martin qui déambulait sur le dos de sa mule. Ce dernier décida de venir en aide à ces esprits esseulés et de les sauver.
Sur le point d’être rattrapé par Saint Martin, le Diable lui proposa alors un marché:
– « Saint de malheur, tu ne sauteras point mon fossé. Mais si tu réussis, tu sauveras ces âmes de l’Enfer » et d’un coup de talon, il ouvrit dans la terre le Gouffre de Padirac.
Saint Martin releva le défi. D’un saut miraculeux, sa monture franchit l’abîme, laissant l’empreinte de ses fers dans le roc calcaire comme ultime preuve de la présence du divin.
Les âmes damnées furent alors sauvées et le diable, fou de rage, englouti par le trou qu’il avait lui-même créé.
Le Trésor caché du Gouffre de Padirac
Une deuxième légende, tout aussi célèbre alimente la mémoire du Gouffre de Padirac. Celle-ci fait appel à l’histoire médiévale de la région.
À la fin de la guerre de Cent Ans, un groupe de soldats anglais dirigé par Édouard de Woodstock, fils aîné du roi Édouard III, plus connu sous le surnom de « Prince noir », aurait caché dans l’abîme un fabuleux trésor enveloppé dans une peau de veau. Les paysans ont toujours convoité ce mystérieux butin mais la peur les empêchait de descendre dans le gouffre.
Lorsque Édouard-Alfred Martel, le découvreur des galeries et de la rivière souterraine du Gouffre de Padirac, acheta les terrains aux alentours du site dans le but d’aménager le Gouffre au public; les propriétaires exigèrent qu’il ajoute au contrat une clause qui leur garantirait une partie du butin s’il venait à le retrouver.
Malgré ces légendes très présentes dans l’imaginaire collectif, Édouard-Alfred Martel a 30 ans lorsqu’il décide de partir à la découverte du Gouffre de Padirac en 1889. Ce jeune explorateur, intrépide et visionnaire, prépare depuis déjà plusieurs mois cette aventure inédite : descendre dans les entrailles de la Terre, l’un des gouffres les plus mystérieux jamais explorés.
Édouard-Alfred Martel ne sait sans doute pas alors que cette aventure signera l’une des plus importantes découvertes géologiques du monde et qu’elle participera à faire de lui le père de la spéléologie moderne.