Anne Hidalgo se repent certainement d’avoir choisi Johanna Rolland comme directrice de campagne pour l’élection présidentielle de 2022. « L’absence de dynamique autour de la candidature de l’actuelle maire de Paris, officialisée il y a bientôt un mois, inquiète certains socialistes, qui s’interrogent sur sa stratégie de campagne », écrivent Les Échos. « Anne Hidalgo a mis en avant son équipe de maires de France mais ils n’animent pas la campagne, on ne les entend pas », déplore un responsable du Parti socialiste cité par le quotidien. Les sondages, catastrophiques à ce jour, situent la candidate dans une fourchette de 4 à 6 % des intentions de vote.
Le Parti socialiste doit désigner officiellement son candidat à la présidentielle le 14 octobre. Voici quelques jours encore, le verdict ne faisait pas de doute : Anne Hidalgo serait préférée à l’autre candidat, Stéphane Le Foll. Rien n’est moins sûr à présent. Certains évoquent même un ralliement du P.S. à la candidature de l’écolo Yannick Jadot ! La maire de Paris assure que sa campagne va enfin décoller. La seule « arme secrète » dont elle dispose pour cela serait de débarquer la maire de Nantes. En lui trouvant un placard honorable, bien entendu.
La première erreur catastrophique du quinquennat de François Hollande avait été de choisir Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre en 2012. Il est un peu étonnant qu’Anne Hidalgo ait choisi de confier sa campagne à sa disciple et continuatrice Johanna Rolland.
Le mauvais œil
Celle-ci a le mauvais œil, diraient les superstitieux. Depuis plusieurs mois, les problèmes s’enchaînent.
Johanna Rolland vient d’être mise sous statut de témoin assisté dans l’« affaire Steve » – la noyade d’un jeune Nantais lors de la Fête de la musique 2019. Autrement dit, elle est soupçonnée d’avoir participé « comme auteur ou complice, à la commission des infractions dont le juge d’instruction est saisi » en laissant une partie de la fête se dérouler sur un quai de Loire non protégé.
Presse Océan, immédiatement suivi par Médiacités, a révélé le 6 octobre que le chantier du CHU de Nantes, n’a plus d’architecte depuis six mois. Il s’agit pourtant d’un projet énorme à plus d’un milliard d’euros, voulu par Jean-Marc Ayrault et dont Johanna Rolland a repris le flambeau. Le désaccord entre l’architecte et la direction de l’hôpital fait déjà mauvais genre, mais avoir dissimulé la situation pendant six mois a tout de suite un parfum de scandale. Le projet était dénoncé depuis longtemps par l’opposition municipale et par le Groupement d’études et d’analyse de Loire-Atlantique (GAELA), une association citoyenne très pointue vouée à l’étude des grands projets locaux (il avait précédemment établi une analyse très critique du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes).
Le P.S. en déclin
Moins colossal mais tout aussi symbolique, le dossier de l’Arbre aux Hérons semble aussi mal parti. Retardée de plus d’un an par l’épidémie de covid-19, une décision définitive est annoncée pour la fin de l’année. Mais les financements ne sont pas au rendez-vous. Johanna Rolland avait annoncé que Nantes Métropole ne supporterait pas plus d’un tiers de l’investissement. Si elle veut que l’Arbre se fasse, elle devra se contredire. Mais s’il ne se fait pas, on lui reprochera les quelque 4,5 millions d’euros déjà dépensés en maquettes et frais d’études. Et comme ce projet date de 2004, ses créateurs, Pierre Orefice et François Delarozière ont eu tout le temps de se constituer un fan club qui se ferait sûrement entendre.
Nantes et la Loire-Atlantique sont réputés solidement tenus par le Parti socialiste. Mais celui-ci a vu son nombre d’adhérents divisé par trois en dix ans. Les échecs de Johanna Rolland risquent d’accélérer son déclin. Un grand nombre de sièges d’élus mais aussi de situations dans des organismes tenus par les collectivités locales seraient menacés. La maire de Nantes devra-t-elle se défendre contre ses propres amis ?
E.F.
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Une réponse à “Rien ne va plus pour Johanna Rolland, maire de Nantes et directrice de campagne d’Anne Hidalgo”
qui se ressemblent s’assemblent
l’une laisse le crack, l’autre les kalachnikov s