Réflexions sur la dictature sanitaire et l’agonie du Léviathan, par Pierre-Antoine Plaquevent [Interview]

Interview de Pierre-Antoine Plaquevent, fondateur et animateur du site Strategika, au sujet de la tyrannie sanitaire et de ses conséquences.

Breizh-info.com : Quel regard portez-vous sur l’évolution de la gestion (ou de la perpétuation volontaire ?) de la crise Covid par les autorités occidentales, en France notamment ?

Pierre-Antoine Plaquevent : Les autorités savent où elles veulent nous conduire et y parviennent étape après étape. Derrière l’apparence de chaos et de désorganisation, le pouvoir valide ses objectifs les uns après les autres. Le chaos, la confusion et même la dépression sociale qui en résulte, participent de cette stratégie du choc initié depuis le début de ce que j’appelle l’opération Covid.

Nous vivons une forme de guerre hors limites entre les élites globalistes et les populations. Guerre où tous les coups sont permis mais une guerre où seulement un des deux camps possède une stratégie déterminée ; une guerre où l’autre camp prend des coups sans avoir quant à lui élaborer une quelconque contre-stratégie. Une guerre que seulement un des deux camps a la conscience claire et déterminée de mener (« nous sommes en guerre » nous a dit Macron dès le début). Une guerre furtive, inavouée et dissimulée mais qui a comme but, comme toute guerre, d’écraser son adversaire et de le soumettre à sa volonté.

Toute stratégie (militaire ou politique) est soutenue par une vision du monde et un projet qu’elle cherche à faire vaincre. Il s’agit donc déjà, pour tout opposant réel, d’essayer de sortir du brouillard de guerre dans lequel on cherche à nous maintenir depuis deux ans et de tenter de discerner les buts et manœuvres de l’ennemi. 

Il convient pour ce faire de comprendre la structuration réelle du pouvoir politique contemporain. Je l’avais déjà évoqué chez vous dès 2018, au moment de la sortie de mon livre, l’articulation du pouvoir politique réel est constitué par (dans l’ordre d’importance) : 1 — la finance internationaliste (la matrice du projet cosmopolitique) ; 2— les médias de masse (l’église de l’opinion public) ; 3— la technocratie globale : institutions internationales, organisations non gouvernementales, grandes fondations privées (le pouvoir politique réel et non-élu) ; 4— la politique spectacle du parlementarisme ; et enfin, 5 — les populations — le cheptel humain — c’est-à-dire nous, les sans-dents, les « gilets jaunes », le bétail à vaccins eugéniques.

C’est ce pouvoir réel qui constitue la hiérarchie véritable de ce que les globalistes désignent pudiquement comme la gouvernance globale mais qui est en fait un gouvernement mondial transhumaniste en gestation.

Si l’on ne peut sonder complétement les buts et l’agenda des puissances surplombantes qui dirigent cette gouvernance, on peut cependant discerner certains de leurs objectifs prioritaires qui nous concernent tous et nous affectent directement. 

Parmi ceux-ci on trouve : 

  • La centralisation bancaire et numérique universelle. Dont le passe sanitaire n’est que la première étape vers la constitution d’une identité numérique biopolitique pour chaque individu. Identité numérique biopolitique qui est amenée à remplacer progressivement l’état civil des personnes et donc leur identité politique étatique actuelle.
  • La volonté de réduction de la population mondiale de plusieurs milliards d’habitants à l’horizon 2050 sous prétexte de millénarisme climatique apocalyptique.
  • La construction par étapes d’une humanité génétiquement modifiée (transhumanisme). Une post-humanité organisée en castes biopolitiques comme décrit dans Le meilleur des mondes par Aldous Huxley et théorisé par son frère : le biologiste Julian Sorell Huxley, premier directeur général de l’UNESCO et père du terme transhumanisme. On nous habitue déjà à cette organisation en caste eugénique de la société par l’idée constamment répétée que l’on est plus ou moins libre selon le nombre de doses d’injection eugénique que nous sommes prêts (et capable physiquement !) d’accepter. Les « zéro-doses » vont devenir de vrais hors-castes contemporains. Mais peut-être que dans quelques mois leurs organes non contaminés par la protéine spike vaudront leur pesant d’or sur quelque marché aux animaux de Wuhan ….

Dans chacun de ces trois objectifs de la gouvernance mondiale (il y en a d’autres), la vaccination joue un rôle central. Aspects que j’étudie et développe au fur et à mesure de la publication de mes recherches sur Strategika. 

Breizh-info.com : Certains observateurs pensent que le pouvoir va peut-être négocier une sortie de crise et qu’il prépare un possible changement dans la narration covidienne ? D’autres pointent les contradictions internes du récit covidien ?

Le professeur Neil Ferguson a expliqué l’été dernier que l’épidémie de Coronavirus pourrait être jugulée d’ici octobre. D’autres sources semblent indiquer la possible arrivée de nouveaux protocoles de traitements anti-covid cet automne. Rappelons que Neil Ferguson – que les anglais appellent « Professor Lockdown » – est à l’origine du célèbre modèle de l’Imperial College de Londres. C’est lui qui avait averti Boris Johnson que, sans un confinement immédiat, le coronavirus causerait 500 000 décès et submergerait le National Health Service. Ses projections amèneront la plupart des gouvernements occidentaux à suivre la même politique. Il préconisait aussi dès le départ un confinement de 18 mois en six étapes. Confinement qu’il avait d’ailleurs lui-même enfreint dès mars 2020. Les déclarations de Neil Ferguson ont même conduit Boris Johnson à mettre en garde la population contre des conclusions « prématurées ».

La gouvernance globale est un pouvoir métapolitique polymorphe qui possède de nombreuses strates ainsi que des centres de pouvoir et de décision de différentes natures qui exercent chacun leur influence à des niveaux spécifiques. Cette gouvernance constitue un ordre mondial doté de divers niveaux d’intégration et d’interaction qui varient selon la capacité d’influence et de puissance des acteurs de différents types qui la constituent. Aussi des différences de gestion, de perception ou d’agenda peuvent intervenir entre ces différents niveaux de pouvoir. Mais quand quelqu’un de l’importance de Neil Ferguson dans la gestion mondiale du Coronavirus fait des déclarations dans le sens d’un possible ralentissement de la pandémie en octobre on peut penser que quelque chose est prévue ou bien qu’il cherche à gagner du temps et à endormir l’opinion publique. Aussi il me semble logique que les pays qui sont en retard sur le calendrier vaccinal prévu par l’OMS et ses plus puissants contributeurs (dont le second est la Fondation Gates) voient leurs gouvernements cravacher plus durement leur population pour rattraper leur retard.

Dès le premier confinement Bill Gates expliquait que pour éradiquer le Coronavirus, il faudrait vacciner 60 pourcents de la population mondiale. Propos repris par l’épidémiologiste Bruce Aylward, conseiller du directeur actuel de l’OMS et responsable du programme international Covax. Ce dernier expliquait encore récemment « qu’il faut vacciner autour de 60 % de la population mondiale pour stopper l’épidémie de Covid-19 ». Rappelons que le programme Covax est piloté par l’organisation GAVI (GAVI pour Global Alliance for Vaccines and Immunization – Alliance Globale pour les Vaccins et l’Immunisation), le plus important organisme en charge d’établir une planification vaccinale internationale. L’UNICEF, l’OMS, la Banque mondiale et la Fondation Bill & Melinda Gates occupent des sièges permanents au sein du conseil d’administration de GAVI. La Fondation Gates en est l’un des bailleurs de fonds principaux de GAVI.

Une fois atteint ce taux de vaccinations dans la plupart des pays, les autorités lâcheront-elles prise ? Que feront-elles alors des non-vaccinés ? Vont-elles tenter de réduire ce bloc d’irréductibles sur le temps long afin d’atteindre une couverture vaccinale totale ou bien seront-elles forcées d’accepter qu’une partie significative de la population (30, 20 % ?) continue de vivre normalement sans être vaccinée ? En attendant la prochaine « plandémie » ?

Quoi qu’il en soit, les incohérences au sein de la narration covidienne seront toujours plus nombreuses et apparentes. En ce sens, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis publiait cet été un document qui venait démontrer que le test PCR pour le coronavirus de Wuhan a été mis au point non pas « avec des échantillons réels du virus chinois, mais plutôt avec ce qui semble être du matériel génétique provenant de virus de type grippal ».

Dans ce rapport de 80 pages on trouve par exemple à la page 40 une citation très significative : « étant donné qu’aucun isolat quantifié du virus 2019-nCoV n’était disponible pour l’utilisation par les CDC  au moment où le test a été développé et cette étude réalisée, les tests conçus pour la détection de l’ARN du 2019-nCoV ont été testés avec des stocks caractérisés d’ARN complet transcrit in vitro (gène N ; accession GenBank : MN908947.2) de titre connu (copies d’ARN/µL) injectés dans un diluant composé d’une suspension de cellules humaines A549 et d’un milieu de transport viral (VTM) pour imiter l’échantillon clinique » 

La FDA a donc sciemment utilisé du matériel génétique provenant de virus ordinaires de la grippe saisonnière pour produire des tests PCR ! Ce qui tend à démontrer la difficulté voire l’impossibilité de distinguer entre la grippe saisonnière et le coronavirus. Ce qui explique aussi la mystérieuse disparition de la grippe depuis l’apparition du Covid. 

Et surtout, comment dès lors prétendre injecter un vaccin en rapport avec le virus de Wuhan si celui-ci n’avait pas pu être identifié auparavant ?

En ce sens, nous avons publié récemment sur Strategika une synthèse de trente arguments pour contrer la narration covidienne et « plandémique ».

Breizh-info.com : Que peut-on opposer à ce projet réellement « globalitaire » (globaliste et totalitaire) ?

Pour un auteur qui est un classique de la pensée stratégique, le Général A. Beaufre, la stratégie est d’abord une dialectique des volontés dans laquelle « la décision est un évènement d’ordre psychologique que l’on veut produire chez l’adversaire pour le convaincre qu’engager ou poursuivre la lutte est devenue inutile ».

Or, le problème pour les opposants – ou les simples réticents – à ce qui se déroule depuis maintenant presque deux ans, réside dans le fait que face à un adversaire indéterminé qui dissimule sa volonté même de nous nuire et la camoufle habilement en volonté de nous protéger d’une menace invisible (le virus), nous sommes dans une situation mortifère d’attente stratégique. Une situation qui nous empêche de réagir de manière consciente et coordonnée avec la force sociale physique nécessaire pour contrer ou au moins freiner la guerre éclair par étapes qui est menée contre nous. Ça n’est qu’avec la mise en place du passe « sanitaire » (et de la situation de discrimination manifeste qui en découle) et aussi la prise de conscience progressive de la dangerosité des vaccins ARNm, que les foules ont commencé à réagir de manière historique cet été. 

Sans compréhension claire de ce qui se passe et sans l’élaboration d’une contre-stratégie populaire, nous sommes condamnés à des actions sans lendemain ou, si le mouvement de manifestation continue, à une évolution du type gilets jaunes : stagnation du mouvement, mise à l’écart de ses animateurs non-alignés par une répression ciblée puis remplacement des meneurs dissidents par les habituels réseaux d’opposition contrôlée ou même récupération de certains de ses meneurs.   

Malgré cela, les manifestations sont très importantes, elles sont le seul outil véritablement à notre portée au stade actuel ; elles manifestent un reflex vital de survie tout autant qu’une étape dans la constitution d’un bloc populaire (encore acéphale et sans direction claire) face à la sécession des élites et à son bloc élitaire. Les manifestations ne sont pas une finalité en soi mais elles constituent un élément tactique très important de la guérilla politique que nous allons être obligés de mener sur le temps long. 

Pour arraisonner les possibles résistances ou réticences populaires face à la campagne de vaccination eugénique forcée, le pouvoir a adopté une stratégie de schismogenèse, selon la méthodologie globaliste que j’ai détaillée dans mon livre. Il cherche à scinder la population en deux groupes distincts, vaccinés et non-vaccinés, personnes libres de leurs déplacements et personnes entravées dans tous les aspects de leur vie et bientôt dans leur survie même, si l’obligation vaccinale en vient à être la condition pour accéder aux aides sociales par exemple. Par conséquent, les citoyens de seconde catégorie – les parias – que sont devenus les non-vaccinés doivent se réapproprier de force les lieux de vie d’où ils ont été chassés. Et cela marche si on a la force du nombre comme au mois d’août. 

Prenons un exemple concret : la ville de Nice, véritable laboratoire du globalisme depuis que Christian Estrosi est maire de cette ville. Depuis cet été, Nice est le théâtre de manifestations jamais vues dans son histoire. Même si elles tendent à diminuer en nombre, elles posent encore un vrai problème au pouvoir politique local. La semaine dernière encore, Estrosi appelait à des manifestations statiques, expliquant que par leur trajet toujours changeant, ces manifestations nuisent économiquement à la ville en bloquant Nice chaque samedi. Bien évidemment les manifestations nuisent moins à l’économie locale que la mise en place du passe sanitaire mais cela démontre que la population rétive aux mesures actuelles possède dans sa manche un atout énorme : le verrouillage économique de la vie des « pro-pass ».

Vous voulez nous mettre en quarantaine sociale ? Vous allez en payer le prix économique fort. Les bobos-collabos masqués et vaccinés qui acceptent le chantage inacceptable qui consiste à accepter de se mettre en danger eux et les autres (vu que les vaccinés propagent d’autant plus vite les nouveaux variants) pour gagner un sursis de quelques mois de vie sociale, ceux-là doivent comprendre qu’ils n’auront plus jamais une vie normale et qu’on ne peut pas vivre sa petite vie tranquillement sur le dos des dizaines de millions de personnes qui refusent de vivre comme des animaux. Qui plus est au mépris des catégories professionnelles soumises à la vaccination obligatoire comme les soignants ou les pompiers. 

Breizh-info.com : Mais les manifestations diminuent déjà ? N’est-ce pas un coup d’épée dans l’eau, voire le chant du cygne face au rouleau compresseur mondialiste, véritable « Talon de fer » contemporain ?

Il faut replacer ces manifestations dans une perspective politique plus large : les gens sont descendus dans la rue au moment où ils ont cessé de voter aux dernières élections qui leur étaient proposés. L’abstention massive aux dernières élections fut suivie par les plus grandes manifestations de l’Histoire de France, plusieurs millions de personnes chaque samedi (et pas 150 000 !). Il s’agit d’une séquence historique dont on mesure encore mal la portée mais qui constitue une rupture majeure. Elles ouvrent une nouvelle ère politique dans laquelle les multitudes (qui ne sont plus les masses du XIXème et XXème siècle) ont recommencé à se mouvoir. 

Les foules ont recommencé de se mouvoir au moment même où elles ne votent plus. La part de la population actuellement en révolte comprend que le contrat social n’est plus qu’une fiction et une narration qui la mène à l’abattoir vaccinal et vers une privation des libertés fondamentales inacceptables et sans retour possible. Le Léviathan étatique gît à terre et chacun attend et cherche le retour d’une forme politique à même de restaurer la défense du bien commun.

Faisons ici une digression historico-politique qui permettra de mieux situer le contexte politique actuel.

A l’époque médiévale du politique fondé sur la loi naturelle et sur l’idée de l’homme fondamentalement créé pour la vie communautaire (l’homme animal politique d’Aristote), succéda à partir du XVII -ème siècle l’époque de l’homme en guerre contre lui-même, de l’homme qui, à l’état de nature, est un loup pour son prochain. Selon cette idée de l’homme et de la cité, dès lors que vient à s’affaisser le pouvoir politique chargé d’encadrer la vie de la polis (« civitas »), se manifestent immédiatement les tendances prédatrices individualistes les plus exacerbées. Cette vision pessimiste (mais réaliste) du politique se développera à la suite et en parallèle de la doctrine de la Réforme qui poussera jusqu’à son apogée la doctrine augustinienne de la déchéance de la nature humaine consécutive à la chute du couple humain primordial, Adam et Eve. La nature humaine n’y est plus seulement blessée mais bien meurtrie irrémédiablement, avec pour conséquence politique immédiate la nécessité pour l’État de devoir mettre un frein à la libido de pouvoir, de passion et même de vice que porte ontologiquement en lui tout être humain. L’expérience de la guerre civile anglaise – poussée justement par les suites théopolitiques de la Réforme en Angleterre – poussera le philosophe anglais Thomas Hobbes à concevoir une théorie politique (au sens de vision politique) qui soit de nature à pouvoir réfréner ces tendances régressives et même catagogiques de l’homme à l’état de nature. L’homme à l’état de nature, c’est-à-dire l’homme hors de la Polis, hors de l’État, l’homme à l’état d’homme sans État, cet homme-là, est un loup pour l’homme, prédateur potentiel de son prochain. 

A l’ordre intégré et corporatiste du Moyen-âge qui voyait l’humanité s’organiser naturellement de la terre vers le ciel et depuis ce ciel vers la terre ; à la symphonie des pouvoirs portée par le monde traditionnel de la chrétienté orthodoxe et catholique intégrale, allait succéder un ordre plus froid, détaché et réaliste ; voire même cynique. Du monde-cosmos organisé et habité par un Esprit supérieur servi par les hiérarchies angéliques au ciel et théopolitiques sur terre, voilà que pour réfréner les passions d’une humanité où avait commencé à s’immiscer le serpent du doute sur l’ordre du monde et sur la nature de son Créateur que, désormais, s’affirmait de manière grandissante la nécessité de fonder l’ordre de la cité non plus sur l’harmonie humano-divine – image vivante de la double nature du Dieu fait homme, sauveur/rédempteur de toute l’humanité – mais sur celle du rapport de force permanent de tous contre tous, de chacun contre chacun, cela afin de contenir la guerre comprise comme nature réelle de l’homme pré-politique. Une nature problématique et polémologique ontologique de l’homme qui ne pouvait être contenue et retenue (l’État comme frein cf Schmitt) que par un état civil implacable, cela pour le bien et surtout pour la paix de tous et de chacun. C’était en quelque sorte, éloigner un Dieu devenu inconnaissable des hommes et faire descendre et transférer ses attributs au souverain terrestre puis à l’État.  

Cette idée d’un État-dieu-sur-terre, d’un État-père, culminera au XX -ème siècle avec les totalitarisme socialistes et fascistes. A l’ère de la géopolitique totale que fut le XX -ème siècle de fer avec ses millions de morts, succèdera celle du cosmopolitisme biopolitique dans laquelle nous sommes déjà entrés. Époque où l’État ne se caractérise plus par sa capacité d’ôter du sein de la cité, la vie de celui qui menace son ordre mais plutôt à se porter garant des besoins essentiels et les plus intimes de chaque individu. L’État-père géopolitique qui fait la guerre et prélève son impôt de sang en échange du maintien de l’ordre, de la sécurité et de l’intérêt général et collectif devient l’État-mère cosmopolitique qui veille ou promet de veiller au bien-être du sociétaire sous tous ses aspects, y compris et d’abord les plus fondamentaux et intrusifs comme ceux de sa santé physique, émotionnelle et mentale. C’est l’ère de la biopolitique totale, l’État, devenu mère universelle – big mother – devient en quelque sorte totalement totalitaire et ne connait plus de freins ni de limites. Il étouffe alors le sociétaire infantilisé par son « amour » envahissant comme le ferait une mère abusive et empêche ainsi pour toujours le développement naturel normal et l’autonomie du citoyen. Pire, dès lors que le sociétaire manifestera une quelconque volonté d’émancipation, celle-ci sera refoulée sans ménagement par un atroce chantage psycho-affectif culpabilisant et castrant (anti-racisme, culpabilité climatique, wokisme etc.). C’est le retour et le recours à la figure de Gaïa, la terre mère primordiale, chère aux mondialistes naturalistes. Le retour à la déesse-mère et à ses rites cruels, comme l’infanticide (avortement de masse) ou à la castration volontaire chez ses adeptes (la publicité tapageuse qui est faite autour de la vasectomie) etc.

Breizh-info.com : Certes mais quelle réponse politique apporter pour juguler ou échapper au chaos qui se répand partout et à la dictature globaliste ? 

Il faut revenir ici au Léviathan de Thomas Hobbes, texte qui ouvrait cette époque de la politique moderne qui est désormais supplantée par la biopolitique cosmopolitique. Pour le philosophe Giorgio Agamben (un schmittien de gauche, très critique de la dictature sanitaire), Hobbes théorisait dans le Léviathan, l’idée que l’homme en foule – qu’il appelait une « multitude désunie » (disunited multitude) – ne devient réellement un corps politique constitué et véritablement un peuple que lorsqu’il délègue son pouvoir de décision au souverain.

Le peuple désigne ainsi « les citoyens en tant que ceux-ci règnent dans la cité, alors que la multitude désigne les citoyens en tant qu’ils sont les sujets du pouvoir souverain. Le peuple règne et est souverain à condition de n’avoir qu’une seule volonté et une seule action propre ; il ne le peut qu’à travers la figure du roi. « Le roi est le peuple ». Le Léviathan d’abord incarné par le roi deviendra par la suite l’État moderne lui-même. Si l’on suit cette logique hobbesienne, on peut se demander alors qui incarne de nos jours ce peuple-État souverain ?

Justement, pour nous la montée dans l’Histoire de la forme-cosmopolitique globale (désignée comme gouvernance mondiale) est en train de vider complètement de sa substance le Léviathan étatique classique. Cette gestation d’une forme d’État mondial vient dissoudre les formes politiques classiques et reconnues de la légitimité politique constituées par les États-nations. Il résulte de cette situation inédite, cette forme de guerre civile latente généralisée que l’état d’exception sanitaire (devenu permanent) vient tenter de masquer par la contrainte.

C’est depuis cette situation critique entre toutes qu’il convient de penser et de tenter d’agir politiquement. 

Pour Giorgio Agamben, la guerre civile correspond précisément à la tentative, pour cette « multitude dissoute » mécontente de son roi, de revenir à l’état d’une « multitude désunie » précédent l’état civil, ceci afin de recomposer une nouvelle souveraineté politique. « Elle signifie donc l’échec du pouvoir mis en place, et celui-ci, pour se conserver, aura tendance à tout faire pour l’empêcher » . En quelque sorte, lorsque la foule descend dans la rue, elle revient à une sorte d’état de nature pré-civique. Elle ne le fait pas pour se maintenir ou revenir à ce stade régressif pré-politique (comme le pensent certains conservateurs à écharpe à l’égard des gilets jaunes) mais au contraire parce-que cette multitude affolée cherche à combler le vide politique qui menace de l’engloutir faute de politique. La foule de manifestants anti-pass lutte de tout son être contre le néant globaliste post-politique qui nous menace tous en tant que Français. Fait significatif, cette multitude dissoute (dissoluta multitudo) qui « habite la cité sous la domination du Léviathan »  est assimilée, selon la lecture qu’Agamben donne de l’œuvre de Hobbes, « à la masse des pestiférés, qu’il faut soigner et gouverner », qu’il faut éloigner de toute idée de révolte. Agamben y voit les prémices de la biopolitique moderne. »  

Dans la phase historique que nous traversons où nous sommes tous les pestiférés du mondialisme, il faut repenser intégralement les réponses politiques à apporter au bio-totalitarisme qui se met en place partout sur terre et en premier lieu, le plus durement, en Occident. Pour ce faire il faut chercher à comprendre réellement ce qui est en cours et être ouvert à l’inédit et à l’imprévu et s’y préparer, car réellement la situation politique et métapolitique qui s’offre à nous est inédite dans l’Histoire humaine de par son ampleur. On ne peut espérer y apporter une quelconque réponse avec les lunettes politiques du passé même récent. 

En ce sens, face à cette crise métapolitique ontologique, nous ne pensons pas que les partis politiciens actuels constituent une solution à l’effondrement organisé de l’État et à la déréliction de la société française qui en découle. Bien au contraire, les partis font pour nous partie intégrante du problème et pas de la solution. Selon nous, l’effondrement politique en cours ne pourrait être éventuellement jugulé – si cela est encore possible – que par la convergence des forces encore saines issues de ce que nous appelons l’État stable (par opposition à l’État profond globaliste) avec les forces saines issues de la société civile actuellement en dissidence avec l’autoritarisme biopolitique. 

La politique politicienne misérable des petits partis politiciens a dissous le politique tout comme le pseudo-journalisme de propagande des mass-médias a dissous l’information. L’alliance métapolitique du peuple profond et des forces de l’”État stable” pourra peut-être recréer un vortex de forces à même de juguler le chaos en cours et de recréer un pôle politique stabilisateur et peut-être même un jour, un nouveau Léviathan. Dans cette configuration, les restes flottants et cadavériques des vieux partis devront être écartés mais certains naufragés de ces partis pourront peut-être rejoindre l’arche de Noé métapolitique des survivants du globalisme. Ils pourront le faire après une certaine période de quarantaine et de décontamination de leur ancien habitus politicien dangereux pour les survivants …

D’aucuns pensent que la candidature de Zemmour pourrait servir à une telle recomposition politique d’un nouveau type. Je crains malheureusement, eu égard aux forces d’argent qui sont derrière lui, qu’il ne s’agisse que d’un énième écran de fumée du système qui avait déjà su magnifiquement muter pour se régénérer en se métamorphosant (au sens étymologique de « changer de forme ») avec le candidat Macron. Il est aussi fort possible qu’une fois la narration covidienne éventée, l’on réactive alors la narration du terrorisme islamiste, voire même du bio-terrorisme islamiste. Voire même pourquoi pas du bio-terrorisme islamo-gauchiste, pour mieux frapper la psyché conservatrice-identitaire au cœur ! Ce qui constituerait alors une dialectique parfaite avec la montée organisée du candidat Zemmour. Certains membres de l’État profond républicain hexagonal « planchent » surement déjà sur quelques hypothèses de travail en ce sens. 

Je rappelle au passage que le second confinement avait commencé justement par un atroce triple meurtre au couteau dans la basilique Notre-Dame toujours à Nice. Cela treize jours après la décapitation du professeur « Charlie », Samuel Paty.

Depuis les attentats de 2015, on passe ainsi alternativement de l’urgence terroriste à l’état d’urgence sanitaire, en attendant l’état d’urgence climatique ? 

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “Réflexions sur la dictature sanitaire et l’agonie du Léviathan, par Pierre-Antoine Plaquevent [Interview]”

  1. Le sith rouge dit :

    Oui, comme disait Clouscard:
    « Un discours théorique justifie dans une perspective universelle des intérêts de classe […] L’humanisme écologisant sera le véhicule de la bonne volonté (celle qui pave l’enfer), de l’idéologie […]L’idéologie humaniste [ouverture négrière, sainteté capitaliste écolo, féminisme, anti-spécisme] et libertaire [sociétalisme, gode-bébé-gpa] va se trahir et révéler son opportunisme [la destruction des acquis, l’oligarchie mondialiste, c’est fait !] »
    Le capitalisme de la séduction, 1981

    Oui, l’état est la sittlichkeit, la sublimation d’un holisme commun, une volonté commune, basés sur des mœurs, histoire, tradition communes etc… d’un peuple semblable… qui dans la démocratie est cette partie qui ne sait pas ce qu’elle veut: c’est pourquoi les romains rigolaient de la démocratie direct lotocrassique grecque chouardiniste… qui a fini en eau de boudin d’ailleurs.
    Aussi la division multiculturelle du peuple assure la destruction de l’état et de la démocratie par la même occasion.

    Le transhumanisme amènera un Léviathan fasciste, même si le rêve, nazi de fait, à la Reinhard Höhn, de voir une gouvernance par des agences est le projet globaliste occidental. Une féodalité polycratique anarcho-oligarchique dégénérée woke ne tiendra pas face à l’Eurasie de Xi et Poutine. La mort de la Mort ne se vend pas. Effectivement le transhumanisme est cette voie biopolitique qui va au delà de l’Argent et de la branlette consumériste du bobo; il signera la mort du Capital et de son sexe décérébré pousseur de caddie au supermarché biobio.

    Petit rappel marxiste:
    Le moteur de l’Histoire comme la lutte des classes sociales ne signifie nullement qu’il faille faire fi de la nation et de son Léviathan: « La haine des nations est l’internationalisme des imbéciles » Lénine (gauchisme maladie infantile du socialisme).
    La nation est un matérialisme (réalité) historique, elle explique l’importance donnée par les marxistes aux mouvements nationaux. Le « nihilisme » national par les globalistes, le post-national est antimatérialiste de fait, soutenue par les ennemis du « mouvement ouvrier », en premier lieu les chefs collabo de La Fiente Islamique, Sissy Micron des Caraïbes, négrier houri verte, et autres gôôôchos qui prêchent au prolétaire l’abandon de la souveraineté nationale pour le compte de l’impérialisme américain et plus récemment de l’oligarchie nowhere anationale.
    Les véritables marxistes, fidèles au matérialisme historique, considèrent que la question nationale va de pair avec l’affranchissement du prolétariat du joug de classe. C’est le thème de « L’état et la révolution » de Lénine. Qui dans le globalisme suicidaire occidental a une signification plus actuel encore:

    « L’État a été l’instance superstructurale de la répression capitaliste. C’est pourquoi Marx le dénonce. Mais aujourd’hui, avec la mondialisation, le renversement est total. Alors que l’État-nation a pu être le moyen d’oppression d’une classe par une autre, il devient le moyen de résister à la mondialisation. C’est un jeu dialectique. » Clouscard

    «Le cosmopolite représente le dernier degré de l’inhumanité capitaliste. Pour le cosmopolite l’homme est un personnage schématique, “citoyen du monde” sans famille et sans peuple, sans traditions ni particularités nationales. Pour le marxiste, au contraire, l’homme est le produit d’un développement social déterminé, d’un certain nombre de conditions précises qui lui confèrent une formation psychique définie, un caractère national.»
    Réalité de la nation. L’attrape-nigaud du cosmopolitisme.
    Georges Cogniot
    éditions sociales (contrôlées par le PCF, communistes… les vrais)

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