Cette semaine dans C’est Cash, Estelle Farge et Olivier Delamarche décryptent la pénurie de main-d’œuvre. Alors que la crise sanitaire semble toucher à sa fin, la reprise économique est freinée par plusieurs pénuries. Pénurie de matières premières mais également pénurie de main-d’œuvre.
Le phénomène est mondial. Comment l’expliquer ? Sera-t-il durable ? Les salariés et demandeurs d’emplois vont-ils se retrouver en position de force ? Pour aborder ces problématiques, C’est Cash reçoit Frédéric Boccara, membre des économistes atterrés.
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Une réponse à “Pénurie de main d’œuvre : le pouvoir aux salariés ?”
Pour Borjas (Harvard 2003) une hausse de l’offre de 10 % réduit le salaire hebdomadaire de 4 %, le salaire annuel de 6,4 % et la fraction du temps passé dans l’emploi de 3,7 %. Borjas conclut son étude en affirmant qu’entre 1980 et 2000, l’immigration aux USA aurait accru l’offre de travail d’environ 11 %, ce qui aurait réduit le salaire des natifs d’environ 3,2 %.
Ainsi, Borjas, Freeman et Katz (1992 et 1997) attribuent le quart de la baisse de salaire relatif de dix points qu’ont subie les travailleurs n’ayant pas terminé leur éducation secondaire au cours de la période 1980-1988 à l’immigration, qui au cours de cette période a porté la proportion d’immigrés sur le marché du travail américain de 6,9 à 9,3 %.
Bref la classique armée de réserves de prolétaires importée servilement par houri verte pour du bétonnage écolo (la surface d’un département tous les 15 ans), la baisse des salaires en lieu et place d’une robotisation à la japonaise dans une montée en gamme industrielle, et le diviser pour régner multiculturel assurance-vie de l’oligarchie occidentale.