Le 9 septembre était publié le rapport de la Cour des comptes relatif aux « DÉPENSES PUBLIQUES PENDANT LA CRISE ET LE BILAN OPÉRATIONNEL DE LEUR UTILISATION« . Ce rapport, arrêté en juillet dernier, a fait l’objet d’une audition du président de la Cour des comptes devant la commission des finances de l’Assemblée nationale.
Le gouvernement n’a eu cesse, depuis 18 mois, de mettre en avant sa grande générosité envers les entreprises touchées par les fermetures administratives ou le ralentissement de leur activité mais aussi envers les ménages impactés pour certains de manière significative.
Comment est envisagé l’avenir financier de la France ? Comment cette nouvelle dette dite « Covid » va t’elle être remboursée ? L’annulation de l’ensemble de ces dépenses n’a pas été la solution retenue.
La Cour des comptes apporte son expertise et donne son avis sur la gestion financière des dépenses ainsi que des préconisations pour le futur. Quelle portée a ce rapport ? Est il réellement objectif quand on se rappelle que Pierre Moscovici a été nommé par Emmanuel Macron au poste de président de la Cour.
La lecture du rapport mais aussi le visionnage de l’audition de la commission finances de l’Assemblée nationale amènent à quelques réflexions dépassant les technicités du document :
- une logique hausse des dépenses publiques, particulièrement dans le domaine médical notamment par la réouverture des lits d’hôpitaux et de l’achat du matériel médical, en équipant davantage les EPHAD.
Ce constat est à contrebalancer avec l’information du syndicat FO en juin 2021 selon laquelle plus de 1800 lits auraient fermé en 3 mois.
Autre public visé par les aides : le secteur économique frappé brutalement par les successives fermetures administratives. Alors que les chefs d’entreprise ont eu l’obligation de s’adapter du jour au lendemain : gérer le télétravail, le chômage partiel de leurs salariés, se mettre à la vente à emporter, le constat de la Cour des comptes emploie un discours ferme vis à vis de la fraude. Ils sont responsables des effets pervers de la générosité des dirigeants français. Pierre Moscovici est très fier de mettre en avant « on n’a jamais autant parlé de contrôles, ce n’est pas un luxe ». La fermeté est de mise et n’a aucune comparaison avec, par exemple, la gestion des cartes vitales. Rappelons qu’en février 2021, le député Brindeau, rapporteur de la commission d’enquête sur la fraude sociale en septembre 2020, estime que 3 millions d’assurés dits fantômes sont comptabilisés. Bien que le problème perdure depuis plus d’une quinzaine d’années, que des solutions multiples ont été envisagées, les malhonnêtes bénéficiaires étrangers continuent de se soigner à moindre coût grâce au système de santé français. Mais pour cela… que du laxisme.
Sur la question des dépenses sans compter, le président de la Cour des comptes est élogieux vis-à-vis du gouvernement. Le soldat Macron a volé au secours de ses concitoyens.
Mais la recommandation première vis-à-vis de ces dépenses est qu’elles soient stoppées. Soutenu par le président de la commission des finances de l’Assemblée Nationale, Eric Woerth, ces largesses ont une fin. « IL N Y A PAS DE PERMIS DE DEPENSER » « pas de reprise si il n’y a pas de sérieux dans les dep publiques » ira jusqu’à dire le député de l’Oise, lui qui est actuellement mis en examen pour avoir fait profiter Bernard Tapis d’un avantage fiscal dans le dossier Adidas.
Point remarquable : les aides du plan de relance de l’Union européenne d’un montant de 39 milliards au bénéfice de la France ne sont pas évoquées dans leur globalité, particulièrement quant à leur coût final. La France, étant un des neuf pays contributeurs nets au budget de l’Union européenne, elle va verser davantage qu’elle ne va toucher d’aides.
Voir à ce propos l’alerte donnée par Nicolas Bay (RN), député européen le 6 avril 2021
📹« Le plan de relance va coûter à la France entre 70 et 80 milliards d'euros. Encore une fois, nous versons beaucoup plus que ce que nous recevons ! » @publicsenat pic.twitter.com/I5vwYnsblb
— Nicolas Bay (@NicolasBay_) April 6, 2021
Ajoutons que pour l’obtention de ces aides, chaque Etat membre doit se plier à orienter les dépenses comme l’UE le souhaite. Priorité est donnée à la transition numérique et la transition énergétique. Quid de la situation catastrophique des hôpitaux et plus généralement du système de santé français ?
Ce rapport, très élogieux pour le gouvernement, est diffusé au bon moment, quelques mois avant la présidentielle. Des oublis, des zones d’ombre ; bref un rapport à décharge qui pose question sur le rôle joué par cette juridiction financière et son président. Ils sont loin les propos de Pierre Moscovici envers Emmanuel Macron qui le qualifiait de « populiste mainstream » en 2019.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Augmentation de la dépense publique post COVID : le difficile exercice d’équilibriste de Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes”
ben alors, la dette sera remboursée par les petits enfants, et maintenant par les arrières petits enfants, ils s’en foutent, arroser les clans ça rapporte quelques voix !