Italie. Le pass sanitaire bientôt obligatoire sur tous les lieux de travail ?

L’Italie envisage de rendre obligatoire le pass sanitaire pour tous les salariés à partir du 15 octobre. Des sanctions seraient appliquées aux réfractaires.

Le pass sanitaire bientôt obligatoire pour tous les salariés en Italie ?

L’Italie, jadis pays de la dolce vita, figure désormais parmi les États européens en pointe en matière de terreur sanitaire. Dernier acte en date, la présentation par le gouvernement italien le 16 septembre au soir en Conseil des ministres d’un projet de loi visant à rendre obligatoire le « Green Pass » [NDLR : nom donné au pass sanitaire en Italie] dans les entreprises du secteur public mais aussi dans le privé.

C’est notamment ce qu’a déclaré la ministre des Affaire régionales Mariastella Gelmini au micro de Radio Rai : « Le gouvernement est prêt à accélérer sur le pass sanitaire (…) Nous nous dirigeons vers l’obligation du pass sanitaire non seulement dans le secteur public mais aussi dans le secteur privé ».

Ainsi, ce pass serait donc exigé à partir du 15 octobre prochain sur tous les lieux de travail italiens et ne seraient alors exclus du dispositif que les retraités, les femmes et hommes au foyer et les chômeurs selon la presse italienne. Ce même 16 septembre, le quotidien Corriere della Sera indiquait que « l’Italie sera bientôt le premier pays européen où il ne sera pas permis de rentrer dans une usine, au bureau, dans un cabinet professionnel ou dans n’importe quel autre lieu de travail sans un Green Pass valide ».

L’objectif non dissimulé du gouvernement du Premier ministre Mario Draghi derrière cette obligation : contraindre les Italiens à se vacciner encore davantage contre le Covid-19 tandis que la couverture vaccinale atteint actuellement près de 75 % de la population âgée de plus de 12 ans.

Des sanctions à la clé pour les réfractaires

Quant aux salariés qui ne comptent pas céder aux injonctions des autorités, l’exécutif italien a d’ores et déjà fait savoir que l’absence de pass sanitaire sera sévèrement sanctionnée par des amendes comprises entre 400 et 1 000 euros. Des sanctions qui seront encore plus fortes pour les salariés identifiés comme ayant eu recours à la contrefaçon pour se procurer un faux pass.
Par ailleurs, si officiellement le licenciement n’est pas envisagé, un salarié qui serait absent pendant cinq jours ou plus en raison de l’absence de pass sanitaire verrait « la relation de travail sera suspendue de même que le salaire » selon certains médias italiens.
D’autre part, toujours selon le Corriere della Sera, « à l’intérieur des bureaux et des entreprises, les employés devront exhiber leur certificat qui devra être vérifié par un responsable désigné par l’entreprise, comme c’est déjà le cas aujourd’hui dans les écoles. »

Mario Draghi favorable à la vaccination obligatoire

En ce qui concerne la possibilité de faire des tests réguliers pour les salariés ne souhaitant pas se faire vacciner, des débats ont actuellement lieu en Italie avec des syndicats exigeant que l’État prenne ceux-ci à sa charge alors que, dans le même temps, le gouvernement Draghi considère qu’une telle mesure pourrait réduire l’incitation à la vaccination que représente ce pass sanitaire. Il y a fort à parier que l’Italie s’inspire du modèle grec, où, depuis le 13 septembre dernier, les employés non vaccinés des secteurs public et privé doivent se faire tester à leurs frais une ou deux fois par semaine en fonction de leur profession.

Enfin, derrière l’obligation de ce pass sanitaire sur les lieux travail visant à augmenter la couverture vaccinale en Italie afin de parvenir à une hypothétique « immunité collective » présentée par certains comme impossible à atteindre, on voit déjà poindre en arrière-plan la possible instauration d’un passeport vaccinal en cas de dégradation de la situation sanitaire à l’approche de l’hiver. Une vaccination obligatoire à laquelle Mario Draghi s’est dit favorable lors d’une conférence de presse le 2 septembre dernier. Les Italiens sont prévenus…

Crédit photo : Flickr (CC BY-NC-ND 2.0/European Central Bank) (photo d’illustration)
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