Cette affaire n’a pas fini d’alimenter les spéculations. Le Washington Post annonce ce 10 septembre la fin d’un « projet pilote » de cyber-sécurité et la récupération par le Pentagone de 175 millions d’adresses IpV4, soit 6% du stock mondial. Leur particularité : ce stock énorme, propriété de l’armée américaine, avait été activé dans les dernières minutes de la présidence Trump, le 20 janvier 2021.
En avril dernier, le média spécialisé français 01.net s’interrogeait : « Depuis le 20 janvier 2021, un nouveau « système autonome » – c’est comme cela que l’on nomme les grands réseaux informatiques qui constituent l’Internet – a fait son apparition sur la Toile et annonce par protocole BGP ses adresses IPv4 au monde entier. Baptisé « AS8003 », il n’a pas arrêté d’annoncer pendant des mois de nouvelles adresses, jusqu’à atteindre le nombre phénoménal de 175 millions d’adresses IPv4. Devenant ainsi le plus grand détenteur d’adresses IPv4 au monde, loin devant China Telecom et AT&T.
Ce qui est encore plus étrange, c’est que derrière cet énorme espace d’adressage se trouve une coquille vide, Global Ressource Systems LLC, une entreprise de Floride qui – selon Associated Press – n’existe que depuis septembre dernier, n’a pas de site Internet et ne répond ni au téléphone, ni aux e-mails. Encore plus étrange : toutes ces adresses appartenaient à l’armée américaine, qui n’en a jamais fait usage ».
Le Pentagone avait fini par se fendre d’un communiqué pour affirmer qu’il s’agissait d’un « projet pilote » censé « analyser, d’évaluer et de protéger l’espace d’adressage du Département de la Défense » et « d’identifier de potentielles vulnérabilités ». Derrière ces explications peu claires, certains experts avaient pensé à une opération de collecte de trafic – le réseau d’adresses est tellement grand qu’une partie du trafic internet aurait été rerouté par elles, ne serait-ce que par erreur.
Le 10 septembre, le Pentagone a annoncé la fin de ce projet et le retour sous contrôle direct de ces 175 millions d’adresses Ipv4. Le Washington Post s’interroge sur le moment du début du programme et la coquille vide derrière ces 175 millions d’adresses, ainsi que les objectifs réels de ce programme, au sujet desquels le Pentagone n’a donné aucune explication réelle et qui tienne la route.
Louis Moulin
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