Le réseau Diwan appelle à manifester le 22 septembre prochain à Carhaix face aux attaques dont il est la cible de la part de l’État concernant sa méthode d’enseignement immersif tandis que Paris veut réduire la part du breton afin d’augmenter l’enseignement en français.
Une manifestation à Carhaix le 22 septembre
En amont, le 15 septembre, Diwan, avec les cinq autres réseaux d’enseignement immersif des langues régionales, devait participer à un entretien à distance avec le Premier ministre Jean Castex. Une première déception sur la forme puisque les responsables du réseau d’enseignement en langue bretonne pensaient être reçus en présentiel compte tenu de l’ampleur des enjeux du dossier. Matignon en a décidé autrement…
Dans un communiqué, si Diwan annonce son intention d’écouter, « à ce stade, les propositions de sécurisation du gouvernement », l’association n’entend pas transiger sur ses fondements : « Il est clair toutefois que nous n’accepterons aucun compromis sur la méthode par immersion telle que pratiquée depuis plus de 40 ans à Diwan et qui a démontré son efficacité pour permettre aux enfants de devenir bilingues en breton et en français. »
Quant au mercredi 22 septembre, les responsables du réseau Diwan encouragent « tous [leurs] militants, parents et salariés à rejoindre la manifestation de Carhaix à 16h devant le château de Kerampuilh ».
Sur Facebook, une page spécialement dédiée à la manifestation du 22 septembre a par ailleurs été lancée.
Un guide réalisé par Diwan à destination des parents
En parallèle, signe de la forte détermination des acteurs de Diwan face aux pressions de l’Éducation nationale, la commission Communication Action du réseau a préparé cet été une première version d’un guide intitulé « Stourm » (signifiant « combat ») et axé sur 2 moments pour les écoles :
- La journée immersion le lundi 20 septembre,
- Une mobilisation le 16 octobre dont le lieu et les mots d’ordres seront à affiner en fonction de l’actualité mouvante.
Le guide en question, à consulter ici, offre notamment un rappel des évènements et une présentation des enjeux, une fiche argumentaire et deux fiches d’organisation pour les prochaines actions.
Le document liste synthétiquement les revendications de Diwan :
- La révision de la constitution : il s’agit de modifier l’article 2 de la constitution qui stipule que « le français est la langue de la république ». C’est sur la base de cet article que le Conseil Constitutionnel déclare l’immersion anticonstitutionnelle.
- Le versement des forfaits scolaires : La Loi Molac rend obligatoire le versement du forfait scolaire par les communes de résidences des élèves scolarisés à Diwan (si ces communes ne proposent pas elles-mêmes d’enseignement bilingue public/privé). Le Conseil constitutionnel a validé cette disposition, il s’agit donc d’obtenir tout simplement l’application de la loi par les communes !
- Le droit de donner un prénom breton à son enfant : le conseil constitutionnel a refusé l’utilisation des signes diacritiques (notamment le fameux ñ) dans les actes d’Etat Civil.
- Que la compétence de l’éducation bilingue et immersive soit exercée au niveau de la Bretagne : la Région Bretagne pourrait demander à prendre la compétence concernant l’éducation bilingue et immersive, cela permettrait de prendre les décisions à un niveau où la légitimité de l’enseignement du breton dans les écoles ne fait pas débat.
- Une reconnaissance de la coofficialité de la langue bretonne : cette revendication a été votée par le congrès du réseau diwan le 12 juin 2021. Cette co-officialisation permettrait de sécuriser une fois pour toutes la transmission de la langue bretonne.
Enfin, des t-shirts commandables sur ce lien ont également été édités afin de soutenir le combat de Diwan face à un État plus que jamais en lutte contre l’identité bretonne.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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