Georges Guiscard (Le Privilège Blanc) : « Les Blancs vont assez vite reprendre conscience de leur appartenance raciale » [Interview]

Privilège blanc, racisme systémique, appropriation culturelle, micro-agressions… Voilà quelques-uns des concepts à la mode qui submergent les États-Unis et l’Europe depuis plusieurs mois. Que cachent-ils ? Un projet d’effacement de nos peuples et de nos cultures, avec une « chasse au Blanc » désormais ouvertement revendiquée.

Pour le comprendre, il faut se plonger dans cette pensée « décoloniale ». C’est à cela que s’attelle avec une grande clarté un nouveau livre signé Georges Guiscard, étudiant en sciences politiques et auditeur de l’Institut Iliade dont il a complété le cycle de formation en 2016. Un livre intitulé Le privilège blanc. Qui veut faire la peau aux Européens ?, édité par la Nouvelle librairie dans la collection de l’Institut Iliade qui frappe fort : Outre de multiples contre-vérités, ce qui est démasqué est une idéologie de nature religieuse, le « wokisme » et ses prophètes, ses martyrs – saint George Floyd –, ses dogmes, ses excommunications.

Une idéologie pleine de ressentiment qu’appuie, pour diverses raisons, une partie croissante de l’élite occidentale. Face à l’offensive dont ils sont la cible, aux Européens de réaffirmer avec fierté leur héritage nous indique l’auteur qui se définit lui même comme « Normand, Français et Européen, donc un Blanc » alors que nous débutons une interview au sujet d’un livre passionnant, qui s’attaque, en profondeur, à l’une des menaces idéologiques qui pèse sérieusement sur les Européens, les Blancs, aujourd’hui.

Breizh-info.com : D’où vient la théorie du Privilège Blanc ?

Georges Guiscard : Le premier à employer l’expression fut un militant communiste américain, Theodore W. Allen, en 1975. Selon lui, la race blanche aurait été « inventée » dans les plantations coloniales américaines dans le but de diviser les travailleurs : un sentiment de « privilège de la peau blanche » aurait permis aux travailleurs d’origine européenne de se sentir intrinsèquement supérieurs aux esclaves Noirs.

Le concept va plus loin : il postule que cette histoire esclavagiste et cette hiérarchisation raciale sont fondateurs des États-Unis, que ces derniers seraient érigés sur un racisme devenu consubstantiel à la société américaine. Ce racisme s’exprimerait de mille manières, il serait « structurel » ou « systémique » et engendrerait des discriminations quotidiennes, invisibles aux Blancs qui n’en souffrent pas. Un bon exemple est la couleur des pansements, qui rappellerait subtilement aux Africains que leur couleur de peau n’est pas dans les canons de la « norme blanche ». L’analyse a par la suite été étendue à l’Europe entière, coupable de la colonisation qui aurait eu les mêmes effets.

Breizh-info.com : Vous écrivez qu’il s’agit d’une idéologie dérivée du marxisme. Mais n’est-ce pas finalement l’effondrement communiste qui a obligé ses penseurs, ou plutôt les successeurs des penseurs communistes, à revoir leurs copies pour à nouveau s’assurer le contrôle idéologique des masses ? Après la lutte des classes, la lutte des races et des genres ?

Georges Guiscard : L’échec patent du communisme les a effectivement poussés à repenser leurs analyses. Mais le privilège blanc a une généalogie clairement marxiste : le schéma général tout d’abord, de dominants et de dominés, d’oppresseurs et d’oppressés, reprend les axiomes du marxisme classique. Ceux-ci ont été repensés d’abord par l’École de Francfort et sa « théorie critique », puis par les les intellectuels de la French Theory, les postmodernes et postructuralistes qui prétendirent mettre en lumière des « structures d’oppression » économiques, politiques ou symboliques.

À partir des années 80, ces thèses se sont mêlées à la réalité multiraciale des campus américains pour donner ce que l’on appelle la « théorie critique de la race ». C’est donc bien un dérivé du marxisme, dans lequel les non-Blancs ont été substitués aux prolétaires tandis que les Blancs jouent le rôle des bourgeois possédants. Et cette lutte des races s’accompagne, comme vous le dites, d’une lutte des sexes et des sexualités, toujours au nom du combat contre les structures d’oppression, en l’occurrence l’hétéro-patriarcat.

Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il y a là un plan longuement mûri. C’est, je pense, une évolution naturelle de la gauche. Confrontée à son échec, elle ne s’interroge pas sur la validité des fondamentaux théoriques. La gauche estimera toujours que ce qui ne fonctionne pas n’est tout bonnement pas allé assez loin. Elle a simplement fini par trouver plus opprimé que les prolétaires blancs, qui ont le tort de ne pas avoir mené à son terme la révolution communiste. Éric Zemmour dit que « l’idéologie révolutionnaire » de la gauche a trouvé un « peuple révolutionnaire » : les immigrés victimes de la domination des Blancs.

Breizh-info.com : Les grandes villes américaines (car on ne peut pas généraliser aux USA, encore moins à la ruralité américaine) sont totalement rongées, pilotées au travers du wokisme, et de l’idée de mettre fin au privilège blanc. Doit-on être inquiet en Europe lorsque l’on sait que tout ce qui émerge aux USA arrive 15-20 ans après en Europe (le Royaume-Uni étant lui aussi déjà totalement pénétré par cette idéologie) ?

Georges Guiscard : Nous avons toutes les raisons d’être inquiets. Vous parlez de 15-20 ans de décalage, mais le concept de privilège blanc, qui infuse certes depuis des décennies dans l’université américaine, n’est vraiment sorti des cercles intellectuels ou militants de la gauche radicale qu’à l’occasion des manifestations Black lives matter. Après la mort de George Floyd, le nouveau souffle de ce mouvement est parvenu jusqu’en France, dans les manifestations du Comité Adama d’Assa Traoré. Le privilège blanc a été évoqué en juin par la romancière Virginie Despentes ; 6 mois plus tard, Emmanuel Macron affirmait l’existence du privilège blanc dans une interview à L’Express. La diffusion de ces idées est donc fulgurante.

C’est la même chose avec l’idéologie du genre et les enfants trans. Ce qui, il y a quelques années à peine, semblait n’être qu’un délire circonscrit aux blogs Tumblr est désormais considéré comme un pilier du mode de vie occidental, que les Américains tentèrent même d’imposer aux Afghans. Les emblèmes de l’Occident sont devenus le drapeau arc-en-ciel et le visage de George Floyd. Tout cela est arrivé très vite, porté par les réseaux sociaux. Les jeunes n’ont plus besoin du lavage de cerveau de leurs professeurs, la conversion au wokisme passe par les influenceurs des réseaux sociaux ou par le capitalisme woke : c’est désormais du quasi-instantané.

Breizh-info.com : Paradoxalement, les « minorités ethniques » (en réalité plus nombreuses que les blancs dans le monde) défendues par les promoteurs de la lutte contre « le privilège blanc » méprisent bien souvent ceux qui entendent les défendre. Et refusent par ailleurs d’être réduits à une condition de victime. Les wokistes et autres ethnomasochistes patentés ne s’exposent-ils pas rapidement à un retour de bâton qui leur sera dur à digérer psychologiquement et physiquement ?

Georges Guiscard : Je ne suis pas tout à fait d’accord : ils se complaisent dans la position de victime. Ils disent vouloir s’en extirper, mais ils ne vivent que par elle, le concept même du privilège blanc repose sur la victimisation des non-Blancs. Ce qui ne les empêche pas, en effet, de vouloir être dominants, et notamment vis-à-vis de leurs allié blancs woke (ce qui signifie « éveillés » aux problèmes du racisme structurel). On pense bien sûr à Audrey Pulvar, qui explique que les Blancs doivent se taire pour que les autres puissent les traiter tranquillement de racistes.

Les militants anti-Blancs ne cesseront pas de se victimiser, même s’ils finissent par gagner. Il ne faut pas imaginer qu’ils veulent solder un compte pour rééquilibrer les relations et parvenir à un compromis. Comme d’autres, Christiane Taubira le dit explicitement dans sa préface de l’ouvrage Le procès de l’Amérique. Plaidoyer pour une réparation : « nulle réparation matérielle n’effacera un crime si grand que l’esclavage ou la colonisation ». Les Blancs seront toujours coupables, et s’il y a un coupable c’est qu’il y a une victime. Ils devront payer ad vitam aeternam, financièrement ou d’une autre manière.

Le retour de bâton est certain. Qu’il soit dur psychologiquement, je n’en suis pas si sûr : le wokisme a des traits religieux manifestes, post-protestants. Un Blanc wokiste convaincu sera persuadé qu’il est raciste, même s’il fait des efforts, même s’il lutte aux côtés des non-Blancs et accepte volontiers sa dépossession. Il y a un côté martyr volontaire, le coupable qui marche de lui-même à l’échafaud tant il s’en veut.

En revanche, il est indéniable que la suite sera physiquement violente. La théorie du privilège blanc installe un climat pré-génocidaire. Les Blancs sont coupables de tout, ils sont privilégiés, ils ne peuvent être sauvés ni pardonnés et leur existence même perpétue le privilège blanc. Les wokistes seront les premiers à faire les frais d’un discours qui légitime voire appelle à ce point la violence.

Breizh-info.com : Finalement, n’est-il pas par ailleurs normal que sur sa terre (l’Europe en l’occurence), l’Européen soit privilégié par rapport aux autres ? La mise en minorité progressive, dans le monde, de l’homme Blanc, ne va-t-il pas provoquer dans les années qui viennent un sursaut racial ? Autrement dit, alors que depuis 1945, les Blancs ne se définissaient plus entre autres, par leur couleur de peau, terrifiés par la réductio ad hitlerum, ne vont-ils pas prendre conscience de qui ils sont et de ce qu’ils doivent faire pour ne pas mourir ?

Georges Guiscard : La théorie du privilège blanc est une expression du malaise des sociétés multiraciales. Il y a une population indigène, par laquelle la société est modelée, qui correspond à son mode de vie. Les allogènes, même les mieux assimilés, sentent bien qu’ils ne seront jamais tout à fait comme les natifs, ce qui d’ailleurs n’implique pas en soi de discrimination. Le « privilège blanc » est le décalage, parfois important, entre les indigènes qui sont chez eux et les autres.

Évidemment qu’il est naturel pour un Européen d’évoluer dans une société européenne. C’est un truisme. Et c’est parfaitement normal puisque ces sociétés sont à notre image, puisqu’elles furent constituées par nos ancêtres. Il n’y a ni plus, ni moins de privilège blanc en Europe que de privilège bantou dans certaines régions d’Afrique ou de privilège Coréen en Corée. À écouter les décoloniaux et autres militants anti-Blancs, les Européens seraient les seuls à ne pas avoir le droit d’être eux-mêmes sur leur terre. Ce discours cache mal une volonté d’expropriation, de conquête de la terre ancestrale des Blancs.

Je crois en effet que les Blancs vont reprendre conscience de leur appartenance raciale assez vite. Un exemple est justement celui des Etats-Unis : les Euro-Américains n’ont jamais oublié qu’ils étaient Blancs. Certains font passer leur nationalité avant, mais les sociétés multiraciales ne font que mettre les différences en exergue et maintiennent cette perception aigue des différences. C’est schmittien, on sait ce que l’on est car on sait ce que l’on n’est pas. C’est en étant confronté à l’Autre que l’on prend conscience de ce que nous sommes. Pendant des siècles, les Européens ont dominé le monde ; leurs rivaux ne pouvaient être que d’autres Européens. L’aspect racial s’est estompé au profit des (légitimes) sentiments nationaux.

Julien Freund allait plus loin que Carl Schmitt en disant que « c’est l’ennemi qui vous désigne ». Il nous désigne à présent comme des Blancs, que l’on soit un ouvrier du Wyoming, un fermier boer d’Afrique du Sud ou un cadre du tertiaire parisien. Nous redécouvrons par la fréquentation de l’Autre que notre substrat ethnique premier est européen, que l’universalisme de l’homme abstrait est une chimère typiquement européenne. Ce fait n’est guère nié qu’en Europe de l’ouest. Un Français est évidemment plus proche d’un Estonien que d’un Malien : mais il ne suffit pas d’aller à Tallin pour s’en apercevoir, il faut aussi que le Mali vienne en France ! C’est ce que nous vivons aujourd’hui.

Breizh-info.com : Quels conseils donneriez vous enfin à des jeunes à qui l’Education nationale, la télévision, les grands médias, lessivent le cerveau au quotidien (Netflix étant l’une des plus grande arme de destruction massive de la Civilisation européenne). Comment affronter la matrice, et avoir confiance en un avenir européen ?

Georges Guiscard : Éduquez-vous par vous-mêmes. Lisez, écoutez des conférenciers ou des intellectuels qui ne prêchent pas le politiquement correct globohomo, la vulgate « antiraciste » – souvent un nom de code pour « anti-Blancs » – et trans. Débranchez et jetez vos télés. Ne regardez pas Netflix, supprimez vos comptes Tik-Tok et Snapchat. Osez dire dans vos cercles familiaux, amicaux, au travail, ce que vous voyez et ce que vous pensez. Vous verrez que vous n’êtes pas seuls et donnerez du courage aux autres. Sortez, faites du sport et prenez le soleil.

Nous avons pour nous la vérité et la justice car nous ne faisons qu’être sur notre sol et vouloir demeurer ce que nous sommes. Notre peuple a toujours été menacé ; il a toujours prévalu. Nous avons inventé, mesuré, conquis à peu près tout ce que l’humanité connaît aujourd’hui. Le génie européen s’exprimera toujours tant qu’il restera des hommes pour le porter.

Ne vous excusez pas d’être Blancs, n’ayez pas honte de vos ancêtres. Jamais. Nos adversaires ne détestent pas ce que vous faites mais ce que vous êtes. Ils jalousent et haïssent ce qu’ils ne sont pas. Leurs revendications sont infondées, leur logique est spécieuse et leur rhétorique dangereuse. Le « privilège blanc » qu’ils veulent détruire est notre civilisation, le patrimoine que nous ont laissé nos aïeux. La race blanche qu’ils veulent abolir – ce que disait textuellement Noel Ignatiev, une référence des études sur la blanchité – c’est nous, c’est notre existence même. Défendez-vous.

Et surtout, faites des enfants. Vous êtes le dernier fruit d’une lignée qui se perpétue depuis que la vie existe sur Terre. Cela fait des dizaines de milliers d’années que cette lignée est spécifiquement européenne. Avec vous vit la mémoire, la gloire et le succès de vos ancêtres qui avaient votre visage, vos mœurs, votre être au monde singulièrement européen. Vous avez le devoir de les protéger et de les transmettre intacts, plus grands si possible. Aucun but n’est aussi élevé, aucun combat n’est plus légitime que celui-ci. C’est le vôtre et vous ne pourrez pas vous y dérober. Alors, menez-le fièrement.

Propos recueillis par YV

Photo d’illustration : DR
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3 réponses à “Georges Guiscard (Le Privilège Blanc) : « Les Blancs vont assez vite reprendre conscience de leur appartenance raciale » [Interview]”

  1. Pschitt dit :

    Le mouvement « woke » joue un jeu dangereux pour lui-même, au moins aux Etats-Unis. Son message ultime est : « partout, les Blancs l’emportent sur les Noirs ». « So what ? » finiront par demander les premiers.

  2. Phil dit :

    Non, aux USA, comme ailleurs, le message est de créer une violence radicale contre les blancs et une guerre interne entre les diverses communautés. Pour la bonne raison que lorsqu’on divise un pays, on peut le gouverner par le haut.

    C’est d’ailleurs ce qu’ils ont fait en créant la droite et la gauche auparavant. Ceux d’en haut tiraient les ficelles des deux côtés, et ils étaient toujours les seuls gagnants, et le peuple, le perdant.

    • Nevada dit :

      Finalement nous rejoignons la théorie du « Grand Remplacement » de Renaud Camus. Mais je pense que le plus important est de savoir qui se cache derrière toutes ces manipulations et la photo de présentation d’un de vos autres articles donne une réponse parfaite: Macron et Attali. La mouvance sioniste. Ne pas voir cela équivaudrait à considérer simplement Hitler comme un fou dangeureux sans voir l’essentiel qui se cache derrière: la Finance.

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