Commencé en janvier 2019, le chantier de construction de la centrale électrique à cycle combiné de Landivisiau touche à sa fin. Si les tests préliminaires sont concluants, la centrale aura droit à une mise en service pour fin 2021, afin de soutenir l’approvisionnement en électricité de la région pendant la période hivernale.
Un projet colossal étalé sur plus de dix ans
Il y a une dizaine d’années, le projet de la centrale électrique à gaz de Landivisiau était évoqué pour la première fois. À l’époque, le Conseil Général de Bretagne signait le fameux Pacte Électrique Breton avec l’Etat, en accord avec l’Ademe, RTE et l’Anah. Pour sécuriser l’approvisionnement en électricité de la Bretagne, ce pacte prévoyait la mise en place d’actions concrètes organisées autour de trois axes : une participation active dans la transition énergétique, une meilleure maîtrise de la consommation énergétique et l’implantation d’un site de production local.
La dernière centrale électrique au gaz de France, selon le ministère de la transition écologique, devrait permettre de résoudre les problèmes de pannes de courants liés à la surconsommation hivernale en Bretagne. Pour cela, la centrale de Landivisiau sera capable de générer 446 MW d’électricité par an. La production sera assurée par une technologie alliant une turbine à gaz et une turbine à vapeur, incorporées dans un récupérateur de chaleur s’élevant sur 40 mètres de haut. Pour l’approvisionner, GRT a dû lancer la construction de deux gazoducs, s’étendant respectivement sur 20 et 98 km.
Le coût total de ce chantier est estimé à 450 millions d’euros. Cette somme colossale, c’est le groupe TotalEnergie qui l’a investie, en dépêchant sur place Siemens, changé de la logistique du chantier. En contrepartie, 40 millions d’euros devraient être versés chaque année par EDF à TotalEnergie et à la région Bretonne pour faire fonctionner la centrale. Elle est prévue pour tourner pendant un cycle de 25 ans. Après quoi, son coût de remise à neuf et son utilité générale joueront un rôle déterminant dans sa remise en service pour un nouveau cycle.
Une source de discorde pour les habitants
Choisie pour sa facilité de mise en service, son rendement en électricité plus élevé qu’une centrale à charbon et ses émissions de CO2 moindres, la centrale de Landivisiau divise les habitants. Construite au départ pour alimenter la région en électricité, nombreux sont les opposants qui remettent en question son utilité. En effet, depuis la signature du Pacte Électrique Breton, la Bretagne s’est dotée de nombreux parcs éoliens et photovoltaïques, lui permettant de produire 20% de ses besoins en énergie.
Si les partisans du projet rappellent son rôle de soutien à la production d’énergie assurée par les centrales éoliennes et solaires, les opposants voient dans la construction de la centrale un énorme gâchis de moyens et d’espace, dénonçant son aspect polluant et dangereux. La maire de Landivisiau, pourtant, ne démord pas sur l’utilité de la centrale, promettant une mise en service sans nuisance et sans pollution. La Bretagne, très éloignée des sites de production électrique, a désespérément besoin d’un apport stable en énergie lors des pics de consommation.