Ci-dessous nous vous proposons le travail d’étudiants de l’Université d’Academia Christiana qui s’est déroulée du 16 au 22 août, étudiants qui ont participé à des ateliers sur la rédaction et le journalisme. Ci-dessous un article extrait du journal rédigé en interne intitulé L’ETINCELLE.
Ce n’est une surprise pour personne, notre Président exhorte fermement les Français à se faire vacciner. Par une stratégie de manipulation piteusement consensuelle, il distord des éléments de philosophie pour mieux faire avaler son discours. La recherche de la vérité et du bien commun ne l’intéresse pas. Il se contente d’affirme çà et là une chose et son contraire, avec pour seul souci la validation de ses mesures.
Il affirme sans équivoque « aucune liberté n’existe sans devoir (…). La liberté où je ne dois rien à personne n’existe pas. Que vaut votre liberté si vous me dites que vous ne voulez pas vous faire vacciner? Si demain vous contaminez votre père, votre mère ou moi-même, je suis victime de votre liberté (…) Ça, ce n’est pas la liberté, ça s’appelle l’irresponsabilité, l’égoïsme ». Ces formules autoritaires séduisent son électorat et sa caste ploutocratique. Décortiquons-les un peu.
La première phrase est pour le moins étonnante. Aucune liberté n’existe sans devoir ? Vraiment ? Ce doit être une des expressions philosophiques les plus approximatives qui soit ! La liberté est intrinsèque à la nature de l’homme. Ce n’est ni l’État, ni la société qui la lui accorde, mais bien Dieu qui a voulu que l’être humain, en tant qu’être raisonnable, soit doté de cette qualité spécifique. On ne le dira jamais assez. L’homme est libre, mais la liberté n’est rien d’autre que l’exercice d’un choix réalisé en vue d’une fin que la volonté peut ne pas vouloir. Elle implique un agir, fondé sur une décision liée à l’acte du jugement.
C’est un entremêlement de la connaissance et de l’agir. L’objet du droit et de l’État contemporain ne peut être la liberté. L’homme n’est jamais plus libre que quand il est raisonnable.
L’homme n’est jamais plus libre que quand son agir est juste. Emmanuel Macron ne fait pas référence à la liberté métaphysique en tant que-t-elle, mais à l’engagement et aux contraintes qui s’exercent sur le citoyen au sein des sociétés contractualistes, et qui s’apparentent en réalité davantage à une forme sophistiquée de dressage. L’État devient contraignant comme une mère : « tu pourras sortir si tu as rangé ta chambre ». Ce n’est plus Big Brother mais Big Mother ! Clarifions bien notre propos : l’État ne doit pas laisser faire tous les comportements. Nous ne sommes pas libertariens. Dire que l’homme est libre sans aucune restriction, ce n’est pas permettre tous les « agirs ». L’objet du droit est de contraindre les usages de la liberté qui pourraient présenter un risque grave pour le bien commun. Comme le note clairement Pierre Boutang : « Qu’est-ce que la justice, sinon soumettre à la loi du bien commun les volontés particulières, en conservant leur droit profond, masqué en elles par la démesure ? »
La deuxième partie de la déclaration de notre Président est l’expression de cette obscure marotte voltairienne « Ma liberté commence là où s’arrête celle des autres. ». Là encore, cette déclaration n’est supportée par aucun élément philosophique rigoureux. C’est l’expression d’une société où chaque volonté est portée au rang d’absolu. Les hommes se trouvent alors antagonistes, et neutralisent leur opposition en vue d’un statu quo pacifique. Ce modèle n’a de société que le nom. Une communauté se doit d’être tournée vers l’amitié avec les autres membres. La liberté ne s’arrête pas là où commence celle des autres, elle est là pour servir les autres.
Erwan Lebreton