Ci-dessous nous vous proposons le travail d’étudiants de l’Université d’Academia Christiana, qui ont participé à des ateliers sur la rédaction et le journalisme. Soyez donc indulgents avec eux chers lecteurs, c’est une première ! (mais pas avec leur formateur, en l’occurence un membre de la rédaction de breizh-info)
La Bretagne frappée par des guerre des gangs ? Un titre qui aurait pu prêté à rire il y a encore quelques années. Les évènements récents à Nantes, à Vannes, à Rennes, à Brest, et même dans des villes plus petites inquiètent néanmoins. Samedi dernier, un homme a été tué au couteau à Saint Malo, « sur fond de trafic de drogue ». Il s’agirait d’un règlement de compte entre gangs rivaux.
Ces meurtres deviennent de plus en plus courant. Il y en a eu à Rennes, en mars et en janvier , avec parfois des courses poursuites en voiture et des fusillades qui menacent alors les passants. Il s’agit d’un phénomène nouveau, inconnu il y a encore quelques années.
Ces affrontements ne sont pas seulement liés aux contrôles des points de vente : la consommation de stupéfiant a augmenté ces dernières années . Elle entraine un accroissement du trafic et aiguise les appétits des barons locaux de la drogue.
Les produits arrivent surtout par les ports, qui sont devenus des plaques tournantes. Ils sont ensuite écoulés vers les différents lieux de vente. Contrairement à une croyance commune, les zones rurales sont de plus en plus touchées. Désireux de diversifier leur clientèle et de s’éloigner des lieux connus par la police et leurs rivaux, les vendeurs s’installent désormais à la périphérie des centres urbains. La conséquence principale est que les violences liées sortent des quelques cités où elles étaient plus ou moins confinées pour faire tache d’huile dans la ruralité.
Les violences sont le fait de jeunes membres des gangs désireux de se faire remarquer, qui sont envoyés par les chefs pour menacer les groupes rivaux. Ces gangs ont souvent un fondement ethnique ou clanique, qui garanti la cohésion du groupe. Ils sont de ce fait très difficiles à infiltrer et le fonctionnement interne est assez opaque. Les chefs ont un accès large aux nouvelles technologies et gèrent avec professionnalisme des affaires dont les ramifications n’ont plus rien à envier aux multinationales.
Difficile de prévoir jusqu’où l’escalade peut se poursuivre. Il n’est pas inenvisageable que les métropoles bretonnes connaissent de manière récurrente des violences que l’on pensait réserver à Marseille. C’est déjà un peu le cas à Nantes, proportionnellement à la taille de la ville, comme en témoignent nos nombreux articles sur les fusillades.
Tout cela illustre la dégradation spectaculaire de la sécurité, qui touche tout le territoire français. Les estimations des quantités trafiquées indiquent un accroissement régulier des quantités. C’est tout le sens des saisies records annoncées en grande pompe : si on en trouve plus, c’est surtout à cause de l’augmentation des quantités vendues. Il y a peu d’espoir que la tendance s’inverse dans les prochaines années.
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