Entre erreurs à répétition, méfiance et difficultés financières, les Français, et plus particulièrement les jeunes générations, seraient davantage attentifs à leur fiche de paie depuis le début de la crise sanitaire.
Une fiche de paie étudiée de plus près
Ainsi, la société ADP, spécialisée dans la gestion des ressources humaines, a réalisé une étude auprès de 32 000 salariés dans 17 pays, dont 1 920 en France. Parmi les principaux enseignements, l’enquête révèle que, depuis la crise sanitaire, près d’un Français sur trois déclare regarder sa fiche de paie plus attentivement qu’auparavant.
Mais tous les salariés accordent pas la même attention au document. À ce titre, ce sont les jeunes de moins de 24 ans qui sont les plus vigilants puisque 34 % d’entre eux déclarent ainsi regarder de plus près leur bulletin de paie en fin de mois. Chez les plus 45 ans, cette proportion est inférieure de 9 points et tombe ainsi à 25 %.
Quant à la grille de lecture par secteur, on constate que les salariés des loisirs et de l’hôtellerie sont également les plus attentifs à leur fiche de paie. 4 sur 10 affirment ainsi la regarder de plus près depuis la crise. Ces chiffres peuvent s’expliquer par la situation compliquée des salariés de ce secteur fortement impactés par la crise sanitaire et dont beaucoup ont été mis en activité partielle. Il en est de même des salariés du domaine de l’immobilier (42 %) et du BTP (37 %) qui examinent leur rémunération plus attentivement depuis le début de la pandémie.
Autre catégorie désormais plus vigilante sur les bulletins de rémunération, les freelances font plus attention à leur net à payer par rapport aux salariés qui ont un contrat en CDI (35 % contre 27 %).
Une vigilance notamment justifiée par des erreurs sur les bulletins
Outre le caractère instable du contexte social en France et les difficultés économiques rencontrées par certains, la plus grande attention portée par les salariés à leur fiche de paie est aussi motivée par les éventuelles erreurs que pourrait contenir le document. Car des erreurs, il y en a et, selon un tiers des salariés, celles-ci sont en leur défaveur puisque 33 % déclarent être toujours, souvent ou parfois sous-payés. Un tiers affirme également être payés en retard (30 %).
Du côté des employeurs, plus de la moitié (52 %) des entreprises admet que les réclamations des salariés font partie des manières d’identifier les erreurs de paie.
Les salariés ont aussi commencé à utiliser des applications pour faciliter la gestion de leurs finances. Là encore, les jeunes de 18 à 24 ans se détachent de leurs aînés. Près d’un tiers d’entre eux utilisent désormais des outils pour gérer leur budget contre seulement un sur cinq des salariés de plus de 45 ans.
La crise a mis en lumière ces Français qui souffrent de difficultés financières. En effet, si ces salariés font de plus en plus attention à leurs finances, c’est aussi parce que certains peinent à gérer leur trésorerie entre le jour de la paie et l’échéance de leurs factures. Près d’un jeune sur cinq évoque ainsi cette problématique. Une difficulté partagée également par trois salariés sur dix issus du secteur des médias et 22 % des freelances, intérimaires ou CDD.
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