Selon une étude publiée par des chercheurs américains, les enfants nés depuis le début de la crise du Covid-19 auraient un QI inférieur de 22 % à ceux nés au cours de la décennie précédente. La diminution des interactions durant les confinements serait à l’origine de cette baisse de développement cognitif.
Le QI des enfants impacté par la pandémie ?
La crise du Covid-19 aura eu des conséquences multiples sur nos sociétés, jusqu’à impacter la santé des plus petits. Une étude publiée le 11 août dernier a révélé que les enfants nés depuis le mois de mars 2020 auraient des capacités cognitives, verbales et motrices générales nettement inférieures à celles des enfants nés avant la pandémie, en raison du manque de stimulation.
Aux États-Unis, des chercheurs de l’université Brown, dans l’État du Rhode Island, ont ainsi mené des travaux sur la question et examiné les scores cognitifs généraux des enfants en 2020 et 2021. Le score moyen de QI (quotient intellectuel) aux tests standardisés pour les enfants âgés de trois mois à trois ans se situait autour de 100 entre 2011 et 2019, mais il est tombé à 78 pour les enfants nés pendant la pandémie.
Dès le premier confinement, les gens ont été contraints de rester chez eux, les entreprises, les crèches, les garderies et les écoles étant fermées, et les interactions avec les personnes extérieures au foyer étaient fortement limitées. De nombreux parents se sont retrouvés dans l’obligation de jongler entre la garde des enfants et le travail à domicile, avec du stress et de l’épuisement à la clé.
Les enfants nés entre 2020 et 2021 n’ont pas pu interagir avec le monde extérieur autant qu’avant, et la stimulation limitée à la maison semble avoir contribué à ce déclin, selon l’étude.
Les milieux socio-économiques défavorisés davantage exposés
L’étude, qui n’a pas encore été examinée par des pairs, a porté sur 672 enfants de l’État de Rhode Island, dont 188 sont nés après juillet 2020 et 308 avant janvier 2019. Par ailleurs, 176 autres enfants sont nés entre janvier 2019 et mars 2020. Les enfants étaient pour la plupart blancs, nés à terme et ne présentaient aucun trouble du développement connu.
Les enfants de sexe masculin et ceux issus de milieux socio-économiques défavorisés ont obtenu de moins bons résultats aux tests standardisés, ce qui a mis en évidence que les changements environnementaux associés à la pandémie « affectent de manière significative et négative [le] développement des nourrissons et des enfants », indique la publication.
« Le cerveau du nourrisson est également né avec une immense capacité d’apprentissage, de remodelage et d’adaptation, mais il est sensible et vulnérable à la négligence et aux expositions environnementales qui commencent même avant la naissance », ont écrit les auteurs de l’étude.
Quelles conséquences sur la croissance des enfants ?
Selon le groupe de chercheurs américains, il est difficile de savoir si ces résultats cognitifs inférieurs auront un impact à long terme. Toutefois, la pose des bases de la cognition a lieu au cours des premières années de la vie et, comme le concède le Dr Sean Deoni, auteur principal de l’étude, c’est « un peu comme pour la construction d’une maison – il est plus facile d’ajouter des pièces ou des fioritures lorsque vous construisez les fondations ». Il ajoute : « Plus l’enfant vieillit, plus la capacité à rectifier le cap diminue ».
Étant donné que ces données proviennent d’un territoire relativement aisé des États-Unis, où l’aide sociale et les allocations de chômage sont généreuses, il est à craindre que les choses soient pires dans des États plus pauvres des USA et, par extension, des pays du monde ayant vécu des situations similaires durant la crise du Covid-19.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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