La gauchosphère intello parisienne se réunissant en meute chaque été à Avignon pour le festival de théâtre recycle cette année encore une vieille marotte : le sentiment d’insécurité. Voici la présentation de la pièce « Et c’est un sentiment qu’il faut déjà que nous combattions je crois » de la compagnie Légendes Urbaines :
Été 1981, Les Minguettes, Vénissieux dans la banlieue lyonnaise : vols de voitures, rodéos, incendies et affrontements avec la police au pied des barres d’immeubles… Des rodéos se produisaient déjà à la fin des années 1970, mais ils n’apparaissaient que dans des entrefilets de la presse locale.
Est-ce parce que l’actualité était particulièrement pauvre en cet été 1981 ? Est-ce dû à l’arrivée de la gauche au pouvoir quelques mois plus tôt ? Toujours est-il que la couverture médiatique de ces événements va faire basculer radicalement les représentations des quartiers populaires. Le mythe journalistique d’une banlieue désœuvrée et dangereuse naît, cet été-là, à la périphérie de Lyon… et demeure vivace aujourd’hui. Choisir l’été 1981 comme hypothèse d’un point de départ de l’image médiatique de ces quartiers est forcément arbitraire. Toujours est-il que se cristallise certainement à ce moment-là un certain nombre d’ingrédients fondateurs de ce mythe.
Les grands ensembles ne sont plus cet objet curieux à cheval entre modernité et inquiétude mais sont devenus définitivement l’image de la banlieue en balayant celle issue du XIXe siècle d’un ensemble pavillonnaire. Ils sont
désormais associés à une Histoire récente de l’immigration africaine et nord-africaine. La fin des Trente glorieuses a laissé place au chômage de masse et elle n’apparaît dans la presse qu’au travers de faits divers transformés en faits de société.
Car la banlieue n’est point ces lieux jadis populaires devenus aujourd’hui enclaves étrangères mais une simple « invention médiatique » :
Sur scène un plateau télé, des journalistes et au centre du débat, une enquête sur l’origine et la fabrication d’un mythe contemporain : la banlieue médiatique. Passant habilement de la fiction au making-off, David Farjon et son équipe mettent en jeu, avec malice, non plus le récit mythique de la banlieue mais bel et bien sa mise en récit.
Le moins qu’on puisse dire est que David Farjon, le metteur en scène de la compagnie, accumule savamment les clichés de la boboterie de gauche :
La pièce « Et c’est un sentiment qu’il faut déjà que nous combattions je crois » est subventionnée et « accompagnée » par : Coproduction Collectif 12 Fabrique d’art et de culture, Mantes-la-Jolie ; Ecam, Kremlin-Bicêtre ; Théâtre Paris-Villette – Scène contemporaine Jeunesse ; Théâtre de Vanves, Scène conventionnée danse d’intérêt national/art et création. Soutiens DRAC Île-de-France, Conseil départemental du Val-de-Marne, EPT Grand-Orly Seine Bièvre, Région Île-de-France, Spedidam, ADAMI, Ville de Villejuif. Avec la participation artistique du Jeune théâtre national.
La Compagnie Légendes Urbaines est en résidence sur le territoire Grand-Orly Seine Bièvre.
Crédit photo : DR
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Une réponse à “Festival d’Avignon : une pièce contre « le sentiment d’insécurité »”
le jeune Théo aurait bien aimé la voir cette pièce sur l’insécurité