Lycée Mona Ozouf de Ploërmel : les pudeurs de la Région

Le lycée public de Ploërmel ouvrira à la rentrée. Le nom de baptème de ce lycée aura été audacieux : Mona Ozouf. Cette grande historienne de la Révolution et des idées est toujours de ce monde et a amplement mérité cet hommage de son vivant.

Cependant, les éléments biographiques présentés sur le site de la Région interpellent :

D’une part, Mona Ozouf est bien plus que « la fille d’instituteurs, défenseurs de la langue bretonne », elle est la fille de Yann Sohier, indépendantiste breton fervent, membre de Breiz Atao et fondateur d’Ar Falz, organisation qui existe toujours. Pourquoi est-ce que le nom de Yann Sohier continue de gêner autant 90 ans après sa mort ?

Ensuite pourquoi insister autant sur son itinéraire de « bretonne républicaine » contée dans son ouvrage « composition française » sans faire mention de son attachement à la Bretagne et l’infuence des idées de son père dans sa vie d’historienne et de femme ? Et pourquoi ne pas souligner son refus du jacobinisme qui opprime les minorités linguistiques au nom d’un universalisme abstrait. Jacobinisme dont être encore largement imprégné la république française actuelle.

Enfin, dans cette bio succinte, Mona Ozouf est présentée comme une « féministe convaincue », ce qui est vrai mais de quel féminisme est-elle convaincue ? Selon de multiples interviews et livres sur la question, Mona Ozouf est avant tout une vraie partisane de la cause des femmes éloignée d’un « certain féminisme » (interview au Télégramme le 13/03/2020) c’est à dire la dinguerie néo-féministe inspirée des thèses américaines, ainsi que du « radicalisme bruyant » (interview à Canal Académie en 2012) de certains groupuscules. A contrario, Mona Ozouf oppose « galanterie à la française » à la « guerre des sexes » qu’a réussi à importer en Europe les passionarias du mysandrisme telles Alice Coffin.

Les mots ont un sens et ceux de la région Bretagne ne rendent pas compte de la réalité d’une histoire personnelle dans toute sa complexité.

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Une réponse à “Lycée Mona Ozouf de Ploërmel : les pudeurs de la Région”

  1. Rebours dit :

    Bonjour Bzh,

    tout à fait d’accord avec votre analyse concernant Mona Ozouf (Sohier) ! Toutefois, cet angle d’analyse ne permet pas au lecteur de comprendre le pourquoi de ce nom de lycée auquel on attache tant de république, d’égalité et justice pour tous.

    cet établissement est issu d’un combat acharné de plusieurs décennies envers l’enseignement privé. En effet, Ploërmel a toujours été délaissé au plan de l’éducation républicaine. L’histoire montre que le vide d’éducation a été largement comblé par les établissements privés des frères de J-M. De La Mennais. 120 ans d’enseignement privé au service des plus démunis et d’une région abandonnée par l’état. Aujourd’hui, il s’agit d’apporter l’égalité pour tous mais la réalité est tout autre ! Il faut avant tout servir les intérêts des laïcards acharnés et soit-disant permettre aux familles d’avoir le choix entre public et privé. Au nom de cet entêtement, un lycée public situé à Guer (Brocéliande) subira des pertes d’effectif mais quand il faut marquer le territoire contre un enseignement privé trop efficace alors on peut accepter des pertes publiques malgré des investissements colossaux à Brocéliande…
    Juste un petit chapitre pour inviter les lecteurs à se poser des questions sur ces décennies de lutte et peut-être aller chercher des réponses éclairées.
    L’enseignement privé est encore largement majoritaire en Bretagne et ça n’est pas le fruit du hasard. A suivre, Cyrille.

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