En Bretagne comme au Pays Basque, la spéculation immobilière est devenue le cancer des territoires à forte identité.
Depuis plusieurs mois, le site d’Arbonne, dans la banlieue de Biarritz au Pays Basque Nord, cristallise le mécontentement des paysans basques. Depuis trois semaines, le terrain est d’ailleurs occupé par des militants du syndicat agricole basque ELB et de Lurzaindia, un collectif de soutien aux paysans. Or les 15ha du domaine d’Arbonne viennent de faire l’objet d’un premier rendez-vous avec une acheteuse parisienne fortunée : Diane de l’Espée. Bien entendu, son projet n’a rien à voir avec le monde agricole, ce qui a provoqué une levée de fourches dans un secteur (le BAB : Bayonne, Anglet, Biarritz) où le foncier a flambé depuis quelques décennies.
Ce mardi 13 juillet, 125 tracteurs venus de tout le Pays Basque ont convergé vers les terres de la discorde pour se constituer ensuite en défilé jusqu’aux portes de Biarritz.
La SAFER qui voudrait préempter une partie des 15ha estime le prix à 800 000€. Le projet étant d’installer plusieurs maraîchers sur les lieux. Le vendeur est, quant à lui, décidé à vendre sa terre pour… 3,2 millions d’euros, prix insoutenable pour l’organisation paysanne. La différence de point de vue entre les deux est perçu comme représentatif des tensions actuelles dans certains secteurs du Pays Basque entre de riches acheteurs, des vendeurs ayant envie de réaliser un solide bénéfice et des acteurs locaux dépossédés de leur pays.
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