Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, était présent à Carhaix le 12 juillet, pour défendre son bilan en matière d’agriculture à l’Assemblée Générale d’Agriculteurs de Bretagne. Une présence qui ne fait pas la joie de tous les syndicats, la Confédération Paysanne en tête.
Benoît Collorec, son porte-parole départemental, vient d’ailleurs d’adresser une lettre ouverte au ministre que nous reproduisons ci-dessous :
M. le Ministre de l’Agriculture,
Vous étiez ce lundi 12 juillet, à l’Assemblée Générale d’Agriculteurs de Bretagne. Cette association de lobbying promouvant le système agro-industriel breton a donc eu vos honneurs et vous y avez sûrement vanté le dynamisme, l’excellence et la fierté exportatrice de l’agriculture bretonne.
Vous vous placez en seul décideur de l’orientation de nos campagnes pour les décennies à venir, sans prendre en compte la diversité des avis des agriculteurs locaux. Nous sommes à la croisée des chemins : les boomers arrivent à la retraite mais le renouvellement et la transition agroécologique sont délaissés. Si l’on veut installer une nouvelle génération de paysans, de surcroît en accord avec les attentes légitimes de la société et des annonces de transitions de l’exécutif, il est nécessaire de s’ouvrir à un schéma innovant, en rupture avec celui éculé et destructeur de l’agro-industrie bretonne.
En effet le système agro-industriel breton, qui a sans doute eu ses bienfaits, est aujourd’hui en fin de vie. Les agriculteurs disparaissent en masse, les algues vertes prolifèrent, les pesticides sont partout, les paysages s’uniformisent et l’on continu à déforester l’Amazonie afin que la Bretagne exporte des produits non-rémunérateurs pour les paysans.
L’agriculture est en crise ! Voilà quelque chose que l’on entend depuis un demi-siècle, mais on ne change surtout rien au système. Crise de vocation, crise écologique et crise économique : voilà le programme ! C’est aujourd’hui qu’il faut agir, mais vous avez choisi de faire une PAC qui dévalorise la bio, les petites fermes et qui maintient un système dévastateur des campagnes.
Votre venue sur un territoire est un acte fort. Il est alors important de rencontrer tous les acteurs professionnels et pas seulement ceux avec lesquels vous êtes en parfait accord. L’écoute des voix discordantes est l’occasion de s’ouvrir à de nouveaux horizons, de nouvelles solutions et de nouvelles perspectives.
Lundi, la Confédération Paysanne du Finistère n’a pas été conviée pour discuter avec vous, or c’est un syndicat représentatif qui propose un avenir et des solutions pour l’agriculture bretonne.
L’erreur est humaine, persévérer [dans son erreur] est diabolique (Sénèque).
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Une réponse à “Visite du Ministre de l’Agriculture dans le Finistère : la Confédération Paysanne mise de côté”
l’industrie agricole oui
les paysans traditionnel non !
et ça dure depuis Pisani (au temps de de gaulle)