Le 28 place Viarme à Nantes a déjà vu de bons restaurants. On se souvient en particulier du Charette (avec un seul « r » : le nom rendait hommage au chef vendéen fusillé sur la place Viarme en 1796). L’emplacement, à l’angle de la rue Menou, est aujourd’hui occupé par le Pierrot Gourmet. Sa façade d’un rouge soutenu s’est vite fait une place dans le paysage gastronomique nantais.
Elle annonce en toutes lettres une « cuisine du marché ». Contrepartie d’un travail sur des produits frais, bio et locaux, la carte, affichée sur une grande ardoise, est resserrée. Le choix se limite à deux ou trois entrées, autant de plats et de desserts. Qu’y trouve-t-on ?
Priorité aux produits
Tout dépend des arrivées du marché ! La carte évolue d’une semaine à l’autre, voire d’un jour à l’autre pour les poissons. On découvrira par exemple, parmi les entrées : râble de lapin roulé au pesto, œuf parfait sauce fromagère, saumon gravlax et blinis, poivron farci à l’épeautre et au chèvre… Parmi les plats : émietté de joue de bœuf braisée, cabillaud en croûte avec écrasé de pommes de terre, suprême de volaille à la mousseline de mogettes, poulpe grillé aux palets de pomme de terre… Parmi les desserts : classique plateau de fromages, fraises au fromage blanc, choux à la vanille, millefeuille vanille-caramel…
En d’autres termes, la cuisine du Pierrot Gourmet donne la priorité aux produits. Elle les appelle par leur nom, pour commencer. Puis elle leur donne une pleine expression grâce à des préparations savantes mais surtout pas chichiteuses ou tape-à-l’œil. Si les quantités sont mesurées, la qualité de l’exécution est remarquable. Les cuissons sont exactes (même si un cabillaud est signalé un soupçon trop cuit). Les assaisonnements subtils (et le sucre pareillement côté desserts). La présentation élégante. Le chef Nicolas Lebeaupin a fait ses classes aux côtés de grandes toques, et ça se sent. Ce qui ne se sent pas en ce mois de juillet, en revanche, c’est sa passion pour les champignons : il faudra revenir à la fin de l’été.
Qualité et sobriété
La carte des vins n’est pas très étendue mais bien composée. Un classique muscadet Domaine de la Foliette à 22 euros accompagne fort bien le saumon gravlax et un saumur-champigny Domaine Legrand à 28 euros la joue de bœuf. Si l’on désire un peu d’originalité, un negroamaro des Pouilles à la couleur intense convient à de nombreux plats (5,50 euros le verre).
La salle aux dominantes noire et rouge, la vaisselle, les serviettes en « vrai » tissu sont conformes à l’esprit général de la maison : qualité et sobriété. Tout comme le service, discret et efficace ; on devine aisément le sourire sous le masque…
Les tarifs restent raisonnables au regard de la qualité, à 21 euros le menu entrée + plat + dessert, avec parfois des suppléments pour des plats plus exceptionnels. Pour une trentaine d’euros avec un verre de vin et un café, on passe un excellent moment d’après déconfinement.
Pierrot Gourmet, 28 place Viarme, 44000 Nantes, 02 40 35 25 57, [email protected]
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Une réponse à “Pierrot Gourmet : le rouge et le noir place Viarme à Nantes”
quand c’est bon et de qualité, un choix restreint n’est pas rédhibitoire, au contraire
que les cranes d’oeuf de science-po Paris restent chez eux à manger du burger;
Sciences Po. La gastronomie française présentée comme étant « raciste » (breizh-info.com)