Le Parisien l’assure : « L’Arbre aux Hérons, un ‘bestiaire mécanique’ de 35 mètres de haut et 55 mètres de diamètre, sera bel et bien inauguré en 2027 dans ‘l’écrin extraordinaire’ de la carrière Miséry, une carrière désaffectée des quartiers ouest de Nantes ». Vu de Paris, le dossier est sans doute difficile à décrypter. Johanna Rolland a bien présidé vendredi dernier une réunion sur l’avenir de l’Arbre aux Hérons. Mais elle n’a pas du tout annoncé qu’il serait inauguré en 2027. « Ce n’est pas l’étape finale » a-t-elle au contraire spécifié. « Le temps du vote interviendra d’ici la fin de l’année. » La seule certitude est que la décision finale sur ce vieux projet est repoussée une fois de plus.
Il est né en 2004 quand Jean-Marc Ayrault a décidé de consacrer l’espace privilégié des chantiers navals de Nantes à une sorte de parc d’attraction urbain, les Machines de l’île. Il devait comprendre un éléphant mécanique et un manège sur le thème de la mer (tous deux réalisés), une baleine mécanique (apparemment abandonnée), un arbre aux hérons (toujours en projet donc) et deux ou trois autres équipements restés dans les limbes. Dès le départ, les clés ont été confiées à deux transfuges de Royal de Luxe, Pierre Orefice et François Delaroziere.
Depuis lors, le dossier refait régulièrement surface, sous des formes qui évoluent. L’emplacement attribué à l’Arbre est passé de l’île de Nantes à la rive droite de la Loire. Le dessin de l’Arbre a été revu à trois reprises : il a fallu lui ajouter des dizaines d’étais, indispensables à sa stabilité mécanique.
Déjà des millions dépensés
Cette fois, la principale nouveauté est la réévaluation de l’enveloppe financière. Au lieu des 35 millions d’euros annoncés depuis des années, l’Arbre devrait en coûter 52,4. Une augmentation subite qui indigne l’opposition de droite au sein de Nantes Métropole mais aussi les alliés Verts de Johanna Rolland.
Au moins 8 millions d’euros ont déjà été dépensés sur ce projet en études et prototypes divers. Une branche prototype a été créée dès 2007 aux Machines de l’île et un héron prototype est installé à proximité depuis quelques jours. La plus grande partie des dépenses passe par Pierre Orefice et François Delarozière sous forme tantôt de droits d’auteur, tantôt d’honoraires de bureau d’études, tantôt de factures de fournisseurs.
Le « temps du vote » annoncé par Johanna Rolland devrait intervenir à la fin des études techniques encore en cours. Mais il ne semble pas que les études commerciales aient été menées. L’Arbre aux Hérons est destiné à accueillir du public. Or, entre les frais de fonctionnement, les dispositifs de sécurité, le personnel nécessaire, les assurances, l’entretien et les interruptions de fonctionnement imposées par la météo, les conditions d’exploitation s’annoncent très délicates. L’Arbre aux Hérons n’en a sans doute pas fini avec les arrêts de jeu.
Illustration : la carrière Miséry, site théoriquement choisi pour l’Arbre aux Hérons, photo B.I., droits réservés
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