L’année 2020 s’est avérée très délicate pour de nombreuses entreprises en Bretagne. Plus d’un an après le début la pandémie, les startups bretonnes ont-elles le moral ? Le fonds d’investissement West Web Valley s’est intéressé à la situation de plusieurs d’entre elles dans les cinq départements bretons.
Ciel bleu pour les startups bretonnes ?
Comment se portent les startups bretonnes après une année marquée par la crise sanitaire et les incertitudes économiques ? C’est une question à laquelle a tenté de répondre West Web Valley, un fonds d’investissement breton lancé il y a huit ans et qui se présente comme un accélérateur de startups disposant d’un fonds de capital-risque de 35 millions d’euros.
West Web Valley vient ainsi de réaliser le premier observatoire régional des startups. Pour ce faire, le fonds a ciblé plus d’un millier d’entreprises installées sur les cinq départements bretons du 15 mai au 15 juin 2021 et a obtenu des réponses de la part d’un peu plus de 200 de ces entités. Des startups bretonnes qui, précisons-le au préalable, ont en moyenne quatre années d’ancienneté.
Le premier enseignement à retirer des résultats de l’étude est que les dirigeants de ces entreprises innovantes interrogés présentent un moral plutôt bon. Il faut dire que la French Tech, cet écosystème désignant les startups françaises dans leur ensemble, a traversé l’année 2020 avec beaucoup moins d’encombres que d’autres secteurs économiques plus traditionnels. En effet, avec des levées de fonds atteignant les 5,4 milliards d’euros l’année dernière, en hausse de 7 %, elle est même parvenue à battre un record. Rappelons toutefois que la French Tech a bénéficié d’un important soutien de la part de l’État, ainsi que du report des PGE (prêts garantis par l’État).
Des entreprises majoritairement dépendantes du marché français
Par la suite, l’observatoire rapporte également que 64 % des entreprises innovantes interrogées ne sont présentes que sur le seul marché français. Une certaine dépendance vis-à-vis des clients hexagonaux qui peut cependant s’expliquer par la jeunesse de ces startups, lesquelles cherchent tout d’abord à maîtriser leur environnement immédiat avant de s’aventurer sur le marché international.
Quand à la typologie de leurs clients, il apparaît que pour plus des trois quarts de ces entreprises innovantes bretonnes, il s’agit de commercer avec d’autres professionnels. Ce que l’on nomme le marché B2B (« Business To Business »).
En ce qui concerne les secteurs d’activité les plus prisés, les startups bretonnes questionnées se sont principalement développées dans le RetailTech, à savoir l’accompagnement des commerces physiques dans leur digitalisation, dans la EdTech (technologies et innovations destinées à l’enseignement et la formation en ligne) ainsi que dans la FoodTech (désignant les entreprises innovantes en lien avec l’alimentation).
Le million d’euros de chiffre d’affaires dépassé…
Sur le plan financier, il s’avère que 23 % des startups bretonnes de l’étude déclarent un chiffre d’affaires de plus d’un million d’euros par an. La proportion la plus forte (26,9 %) étant représentée par les entreprises réalisant entre 100 000 et 500 000 € de chiffre d’affaires annuel. À l’opposé, 18,7 % d’entre elles sont pas parvenues à franchir la barre des 10 000 €.
Du côté de l’origine des financements de ces startups, les banques et Bpifrance (banque publique d’investissement) sont les principaux investisseurs. Viennent ensuite les subventions et les prêts d’honneur. Les fonds d’investissement (7,4 %) et le crowdfunding (2,78 %) arrivent finalement loin derrière.
À noter par ailleurs que, contrairement aux idées reçues circulant généralement au sujet des startups, plus d’un quart d’entre elles déclarent que leur succès passe avant tout par « le développement organique » et annonce ainsi ne jamais vouloir procéder à une levée de fonds.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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