L’insécurité, facteur déterminant du vote de 42% des Français. C’est ce qu’il ressort d’un sondage l’Ifop pour Internorm, qui montre aussi que les Français qui iront voter (c’est à dire sans doute une minorité d’électeurs) disent très clairement et très majoritairement qu’ils voteront en fonction des enjeux régionaux et locaux, et non nationaux, à l’occasion de ce scrutin, et ce de manière plus affirmée que lors du précédent scrutin en 2015.
On vous fait découvrir ce sondage ci-dessous (à télécharger ici en intégralité)
Les enjeux locaux au cœur des intentions de vote aux élections régionales
Élections locales, critères locaux? Alors que les élections régionales sont généralement une occasion « d’envoyer un message » à l’exécutif qui l’interprète ainsi comme un « test » de son action à l’échelle nationale, force est de constater que le scrutin du 20 juin s’annonce très localisé : à peine 15% des votants potentiels déclarent qu’ils détermineront leur vote en fonction d’enjeux nationaux, soit une proportion deux fois plus faible que celle que l’Ifop observait au précédent scrutin régional (37% en 2015). A l’inverse, ils annoncent très massivement qu’ils détermineront leur vote en fonction d’enjeux régionaux ou locaux : à 85%, contre 63% en décembre 2015.
Malgré l’ampleur des critiques sur la gestion de la crise du Covid par les autorités publiques et sanitaires, cet enjeu de politique nationale ne devrait d’ailleurs pas beaucoup affecter le rapport de force électoral aux dépense du gouvernement : 61% des votants potentiels déclarent que leur vote ne tiendra pas compte du bilan de la gestion de la crise sanitaire par Emmanuel Macron et son gouvernement, et ceux pour qui ce bilan devrait jouer négativement (22%) sont à peine plus nombreux que ceux affirment que ce bilan jouer en faveur du Président (17%).
Santé, emploi, sécurité… des critères importants dans le vote
Malgré cette volonté de localiser son vote, ce sont des thématiques régaliennes qui figurent parmi les éléments les plus déterminants dans la décision que prendront les électeurs. En tête, portée par la crise sanitaire et les difficultés des soignants, la santé est citée par 64% des répondants comme un élément important dans cette décision, devant l’emploi (62%), la sécurité (58%) et le pouvoir d’achat (58%). Partagée pour partie avec l’Etat, l’enseignement secondaire dans les lycées arrive quant à elle en cinquième position (52%), devant la lutte contre le terrorisme (51%).
Sur la question de l’insécurité, les Français se déclarent largement insatisfaits du bilan d’Emmanuel Macron en la matière : 68% partagent ce jugement négatif.
A noter que « curieusement », alors même que le sondage porte parfois sur des prérogatives que n’ont pas les régions, la question de l’immigration n’est nullement posée aux sondés, alors qu’un récent sondage montre que 62% des Français souhaiterait un référendum sur la question (source : Cnews).
Étude Ifop pour Internorm, réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 11 juin 2021 auprès d’un échantillon de 1 004 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine