Il était à l’arrêt depuis des mois et l’un des deux porteurs s’était écarté – autant dire que cela sentait le roussi pour la vague artificielle du Surf Park à Saint-Père en Retz, projet qui était plutôt soutenu localement pour ses promesses d’emploi et de loisirs, mais avait suscité l’hostilité de militants d’extrême-gauche venus pour la plupart d’autres communes (Chauvé, Frossay) ainsi de quelques riverains.
Le maire Jean-Pierre Audelin indique dans les colonnes d’Ouest-France (10.6.21) que le porteur du projet « s’est lassé de toutes les contraintes imposées par le pôle d’équilibre territorial et rural », mais le maire maintient la transformation de 8 hectares de terres agricoles en zone de loisirs : «nous aurons peut-être l’occasion d’y implanter un autre projet », glisse le maire.
Pas question pour les opposants, d’extrême-gauche (Terres communes, rien à voir cela dit avec l’association du même nom sur l’ex-ZAD de Notre-Dame des Landes) aussi engagés dans l’opposition à d’autres projets porteurs d’emploi en Pays de Retz, comme Amazon à Montbert ou l’implantation d’une zone industrielle sur l’ex-île artificialisée dans les années 1970 au Carnet (Frossay), ou plus classiques.
« A croire que ces militants pour l’environnement préfèrent que les gens prennent leur voiture pour aller travailler dans l’agglomération nantaise » peste un riverain, qui était plutôt favorable à des emplois locaux, « mais je connais divers opposants, ils sont au RSA, aux aides sociales ou à la retraite, le travail, ils s’en foutent, c’est pour les autres ; ils sont bien contents pourtant qu’ils y en a qui triment pour leur payer leurs aides et pensions, non ? ».
L’association Pays de Retz environnement a engagé un recours contentieux contre le plan local d’urbanisme, et tient un argument de poids avec la Fédération française de surf qui rejetterait désormais toute création de vague artificielle. D’autres projets semblent en péril, notamment à Sevran près de Paris où le maire Stéphane Blanchet (DVG) n’est guère enthousiaste, notamment du fait de la mobilisation d’une association, Environnement 93, qui dénonce de futurs pompages dans la nappe phréatique pour l’alimenter. Deux autres projets sont fortement contestés dans le pays Basque, à San Sebastian et à Saint-Jean de Luz.
Des vagues artificielles inaugurées ailleurs… et en projet
Néanmoins le projet serait reporté dans d’autres départements – et d’autres vagues artificielles sont crées, notamment à Paris (XVe) par Wave in Paris depuis ce 10 juin sur des vagues artificielles de dix mètres de large, ou à Lyon dans l’espace de loisirs de l’OL, à Décines. La société Wavesurfer a déjà vendu une quinzaine de plateformes équivalentes en France et vise des grands hôtels, des centres commerciaux, les parkings, les parcs aquatiques – des projets existent aussi à Montpellier, Castets (Landes) près de l’Océan Atlantique.
Le Moniteur des Travaux Publics signale ce 11 juin l’existence d’un projet semblable à Bergerac : « le conseil dépaertemental de la Dordogne songe à créer un parcours d’eaux vives de 300 mètres et une vague artificielle de surf au niveau du dernier barrage de la ville. Un camping, des gradins d’une capacité de 3000 spectateurs, un bâtiment d’accueil comprenant des vestiaires, une salle de musculation et un point restaurant seront aménagés […] la maîtrise d’oeuvre est confiée à la société Hydrostadium, filiale du groupe EDF. Le coût est estimé à 10 millions d’euros ».
Louis Moulin
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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