L’été approche avec son lot d’habitudes bien ancrées. Saison des barbecues, vacances et événements sportifs majeurs avec cet été au programme : Euro de football, Jeux Olympiques et bien évidemment, Tour de France.
Grande fête cycliste et populaire chaque année, le Tour partira cet été de notre belle région bretonne, connue pour son amour de la Grande Reine. La deuxième étape sera un classique des temps modernes puisqu’au départ de Perros-Guirec, le long de la fameuse côte de Granit Rose, les coureurs prendront la route de Mûr-de-Bretagne pour ce qui devrait ressembler, comme lors des éditions précédentes, à une course de côte dévastatrice.
Une arrivée à Guerlédan
Lors de cette seconde étape attendue le dimanche 27 juin prochain, l’arrivée se fera officiellement à Guerlédan, les communes de Mûr-de-Bretagne et de Saint-Guen ayant, comme vous le savez, fusionné à l’aube de l’année 2017. Un premier passage sur la côte de Mûr ou de Ménéhiez (les deux appellations sont correctes) aura lieu avant l’arrivée et probablement, l’explication finale entre favoris et puncheurs voulant se mener à la bataille et pourquoi pas, au maillot jaune pour ces premiers jours de Grande Boucle.
Montée sèche et violente
Avec 2 kilomètres tout ronds à près de 6,9% de moyenne dont une grande partie finale à 10%, ce mur porte parfaitement son nom, tout en ligne droite, franchi ces dernières années en force et de manière très souvent impressionnante.
Du long des 183,5 kilomètres que comptera cette deuxième étape du Tour de France 2021, la tension promet d’être permanente. Les leaders ne voudront pas rater le wagon de tête lors de l’arrivée escarpée au pied du mur quand les puncheurs et autres dynamiteurs de courses se montreront également en chemin. L’étape sera propice aux échappées avec un parcours rythmé mettant aux prises plusieurs côtes au fil de la journée.
Lorsque l’on regarde le palmarès des vainqueurs d’étape et le profil de cette arrivée, difficile de ne pas penser au trublion champion du monde Alaphilippe pour ajouter son nom à la liste des vainqueurs à Guerlédan. Initialement, cette arrivée est apparue la première fois au Tour en 2011 sous la houlette de Bernard Hinault, légende locale ayant soufflé cette localité à l’oreille de Thierry Gouvenou et Christian Prudhomme.
Cadel Evans premier vainqueur à Mûr en 2011
Il l’ignorait encore, mais l’Australien allait, quelques semaines plus tard, remporter son seul Tour de France. Un Tour rondement démarré avec une victoire en force, comme il en avait le secret en haut de la butte d’arrivée, dans les Côtes-d’Armor. Contador fut le premier à lancer les hostilités, mais contré par le d’ores et déjà en forme grimpeur australien, il voyait alors la victoire lui échapper d’une demie-roue.
Cocorico en 2015
Pour la seconde arrivée à Mûr de Bretagne, on pensait bien assister à une énième domination de l’équipe Sky emmenée par son leader Christopher Froome. Sous un tempo assourdissant, la sélection se faisait de l’arrière du peloton et seuls les plus forts trouvaient le souffle nécessaire pour résister aux coups de pédales dévastateurs du Britannique.
À moins de 300 mètres de la ligne, la Sky relâchait son effort, offrant quelques secondes non négligeables aux plus courageux et surtout, aux survivants. L’occasion pour le français d’AG2R, Alexis Vuillermoz de placer une attaque étouffante sur le bord de la route, au cœur des pourcentages les plus raides. Daniel Martin et Alejandro Valverde, pourtant spécialistes de ce genre d’efforts, ne le reverront pas. Vuillermoz mettait tout le monde d’accord avec près de cinq secondes d’avance et signait alors, la plus belle victoire de sa jeune carrière.
Dan Martin tient sa revanche en 2018
Il s’en était souvenu et voulu de ne pas être sorti plus tôt, alors qu’il semblait le plus à même d’aller s’imposer en 2015. L’irlandais aura appris de son erreur pour l’effacer de la plus belle des manières trois ans plus tard. Cette fois-ci non pas au départ de Rennes, mais de Brest, Martin ne suivra pas le modèle connu trois ans plus tôt. Parti à 1,2km de la ligne d’arrivée, il ne sera jamais repris, et ce, malgré le retour plein de panache de l’espoir français d’alors, Pierre Latour.
En force et plein de punch, Martin aura prouvé en deux présences simultanées qu’il y a bel et bien deux manières de jouer la gagne à Guerlédan : dans les derniers hectomètres ou en surprenant le peloton des favoris au pied du mur.
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