À la suite d’une énième intervention des policiers dans un quartier « sensible » de Vannes visant des trafiquants de drogue, un groupe d’individus a tenté de pénétrer dans le commissariat de la ville en menaçant de « caillasser » et de « cramer » le bâtiment.
À Vannes, des voyous menacent les policiers… au commissariat
Le 27 mai dernier à Vannes, c’est une nouvelle saisie de drogue qui a été effectuée par les forces de l’ordre dans la cave d’un immeuble du quartier de La Bourdonnaye, non loin de Ménimur. Jusqu’ici, rien que du très classique dans la préfecture du Morbihan. L’opération de police, aidée par une unité cynotechnique, a ainsi permis de mettre la main sur une dizaine de barrettes de résine de cannabis ainsi que sur des cocottes de cocaïne.
Mais les événements vont prendre une tournure inédite par la suite. En effet, tandis que l’opération policière avait pris fin dans le quartier, huit individus se sont présentés devant le commissariat de Vannes peu avant 20 heures. Une présence motivée par la volonté de récupérer des « affaires » leur appartenant, à savoir un sac de vêtements emporté par les policiers lors de l’intervention.
Toutefois, l’accès au commissariat leur est refusé et ils se retrouvent alors bloqués au niveau du sas d’entrée. Manifestement très énervés, certains individus profèrent plusieurs menaces à l’encontre des policiers vannetais, leur promettant notamment de « cramer » ou de « caillasser le commissariat comme ça se passe à Paris ».
Le leader du groupe : un Algérien en état de récidive
Pour disperser le groupe, les policiers ont dû faire usage de gaz lacrymogènes tandis que le meneur de la bande, âgé de 22 ans, a été arrêté. L’homme, originaire d’Algérie et arrivé en France en 2009, a été présenté au procureur de Vannes dès le lendemain, le 28 mai.
Au cours de son audition, s’il reconnaît une partie des faits, l’individu, sans emploi et au casier judiciaire déjà bien chargé, plaidera un manque de compréhension de ses paroles de la part des policiers. Dans le procès-verbal que le prévenu a refusé de signer, le commandant de police rapporte les propos suivants : « Je suis venu à Vannes à la demande de mon patron pour tenir la discipline à la Bourdonnaye, dans le cadre du trafic de drogue. Cela n’est pas normal de ne pas pouvoir récupérer le sac. Les petits sont en bas, c’est moi qui les commande. S’il le faut, on va tout caillasser et tout brûler au commissariat ».
Autre détail ne plaidant pas en la faveur de cet homme officiellement domicilié à Saint-Lô (Manche), il a été condamné à huit reprises autour du point de deal de la Bourdonnaye entre le lundi 24 et le jeudi 27 mai par les policiers.
Placé en détention provisoire, il a comparu devant le tribunal de Vannes le 1er juin. Lequel lui a infligé une onzième peine, à savoir 12 mois de prison dont quatre avec un sursis probatoire. Une condamnation qui a entraîné en parallèle la révocation d’un sursis de deux mois. En outre il s’est vu infliger une interdiction de séjour de deux ans dans le Morbihan. L’Algérien, qui était déjà sous contrôle judiciaire après être sorti de prison le 27 mars dernier, a été incarcéré à l’issue de cette comparution immédiate.
À noter enfin qu’un autre membre du groupe ayant tenté de pénétrer dans le commissariat sera interpellé un peu plus tard dans la soirée du 27 mai après avoir dégradé une porte de garage sur le chemin du retour. L’individu, âgé quant à lui de 21 ans, habite à Nanterre (Hauts-de-Seine) et est déjà défavorablement connu des services de police…
Le Conseil régional peut donc être satisfait : la Bretagne n’en finit plus d’attirer les « talents » parisiens…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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