Rap, football, publicité : les codes de la culture racaille se diffusent toujours plus dans la société française. Dernier exemple en date, le hashtag en arabe « Khalass » popularisé sur Twitter par le site de paris sportif Betclic. Un cas d’école à étudier.
« #Khalass » : le hashtag en arabe de Betclic arrive en tendances Twitter
La progression de la culture racaille en France n’est pas qu’une vue de l’esprit. Cette diffusion intervient par plusieurs canaux. Via le rap tout d’abord : nous l’avons souvent répété sur Breizh-info, ce genre musical est monté en puissance ces dernières années pour devenir le plus écouté de l’Hexagone, notamment au sein des plus jeunes générations où sa domination est sans partage.
Cette culture racaille, on la retrouve également autour de certains sports et principalement du football, comme l’ont démontré il y a quelques jours les épisodes du retour de Karim Benzema en équipe de France et de « l’hymne des bleus » avec le rappeur Youssoupha.
Mais la publicité n’est pas en reste, en témoigne un tweet de la société de paris sportifs BetClic relevé par le site Fdesouche.com. Le message, posté le 27 mai, contient en effet un hashtag qui n’est pas anodin : « #Betclickhalass »
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— Betclic France ? (@Betclic) May 27, 2021
Pour les non-initiés, « Khalass » est un mot arabe signifiant « payer ». BetClic, leader des paris en ligne en France, n’utilise pas le terme de manière anodine puisqu’il s’agit de s’adresser et de séduire une clientèle bien identifiée, c’est-à-dire plutôt jeune, en partie d’origine extra-européenne et globalement sensible aux codes de la culture racaille véhiculée à travers le rap et le monde du football professionnel. Mais ne vous y trompez pas : une partie de la jeunesse autochtone française (en d’autres termes « les petits Blancs ») s’est déjà approprié ce genre de code et les utilise bien volontiers.
Un ciblage manifestement efficace puisque le hashtag #Betclickhalass a figuré parmi les tendances Twitter durant l’après-midi du 27 mai :
Le concurrent Winamax et la culture racaille assumée
Toutefois, le tweet de BetClic n’a rien d’une opération isolée. Pour s’en rendre compte, il suffit de s’intéresser à la politique de communication de Winamax, son principal concurrent sur le marché français.
À commencer par le spot publicitaire ci-dessous qui se passe de commentaires (à regarder et écouter jusqu’à la fin) :
Winamax, c’est aussi une campagne d’affichage publicitaire très particulière puisque ressemblant à s’y méprendre aux graffitis recouvrant les murs des zones urbaines :
Depuis 1 mois, avec @WinamaxSport on a envahi les rues, les gares et les stations de métro de tags.
On espère que ça vous a donné le smile. ?? pic.twitter.com/H4uwfDKxJ7— TBWA\PARIS (@TBWA_PARIS) October 1, 2019
Par ailleurs, suite aux polémiques ayant eu lieu après cette campagne d’affichage à l’automne 2019, Mathieu Porri, directeur de la communication de Winamax, ne cachait alors pas la stratégie de la société : « Toutes les marques ont ce positionnement, nous ciblons des jeunes de moins de 30 ans et il est vrai qu’aujourd’hui, tous les jeunes écoutent du rap, c’est l’essentiel de la hype, et mettent un survêtement ». Les choses ont le mérite d’être claires…
Crédit photo : Capture Twitter Betclic (photo d’illustration)
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