Après le saccage de son cabinet médical, un médecin septuagénaire exerçant dans un « quartier sensible » de Mantes-la-Ville a décidé de tirer sa révérence. Les milliards d’euros déversés par l’État via la politique de la ville dans les cités d’Île-de-France n’auront donc pas fait de miracles…
Son cabinet saccagé dans une cité de Mantes-la-Ville
Claude Fossé, médecin désormais âgé de 74 ans, n’avait probablement pas imaginé une telle fin de carrière lorsqu’il a prêté le serment d’Hippocrate. L’homme exerçait depuis 45 ans dans une cité « très sensible » des Yvelines : celle des Merisiers à Mantes-la-Ville, commune limitrophe de Mantes-la-Jolie.
Un quartier que le quotidien Le Parisien présente comme « populaire » mais qui est surtout classé « prioritaire » par l’Agence nationale de la cohésion des territoires. La cité des Merisiers, à l’instar de nombreux autres quartiers similaires en région parisienne, est notamment en proie au trafic de drogue et à la guerre des bandes.
C’est donc dans ce décor qu’était situé le cabinet médical du médecin, « place des Merisiers, entre les tours et la mosquée », précise Le Parisien. Jusqu’à ce lundi 24 mai au soir, où les lieux ont été totalement saccagés par des inconnus tandis que Claude Fossé était l’un des trois derniers médecins de la cité. Mais l’ensauvagement du quartier à eu cette fois raison de sa volonté puisqu’il a décidé de mettre un terme à son activité.
Décrivant la scène, le médecin des Yvelines fait part de son désarroi : « Tout ça pour rien. Il n’y a rien à voler dans mon cabinet. J’ai découvert ce carnage lundi soir. J’exerce le mardi et je viens la veille pour préparer les lieux. En arrivant, j’ai vu la porte ouverte, le courrier dehors, j’ai tout de suite compris. J’ai ressenti une immense déception. Ils ont même déversé des produits chimiques pour masquer les empreintes ADN. »
Le début d’un séparatisme médical ?
Une immense déception à laquelle pourrait aussi s’ajouter de l’incompréhension, les quartiers « prioritaires » étant par ailleurs souvent présentés comme dépourvus de services publics et de professionnels de santé.
En pénétrant dans son cabinet médical, Claude Fossé, qui n’estime pas avoir de conflit particulier avec qui que ce soit, a ainsi retrouvé des débris de verre jonchant le sol un peu partout. D’autre part, les vandales ont également renversé une armoire et jeter des papiers à terre après avoir forcé la porte d’entrée au pied-de-biche.
Suite à ce saccage, le médecin, qui aurait pu prendre sa retraite depuis plusieurs années déjà, envisage cette fois d’arrêter définitivement son activité. « Tant pis, je vais prendre du bon temps et penser un peu à moi », explique-t-il. « C’est malheureux, mais les gens devront faire sans moi. Je n’ai plus la force. Basta ! ».
Quant à sa patientèle, elle devra désormais « se rendre ailleurs » et attendre « trois ou quatre mois avant de trouver un créneau ». Et Claude Fossé de conclure : « C’est triste pour eux, mais moi, je ne peux plus. »
Enfin, il y a fort à parier que cette mésaventure ne devrait pas contribuer à susciter des vocations parmi les professionnels de santé pour venir exercer dans ce genre de quartier. Les milliards d’euros déversés dans ces zones « prioritaires » depuis des années par l’État via la politique de la ville n’éviteront peut-être pas, à terme, la création de déserts médicaux à quelques dizaines de kilomètres de Paris. De là en conclure que les causes du problème ne seraient pas uniquement « sociales » ?
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Mantes-la-Ville (78). Un médecin de 74 ans voit son cabinet saccagé dans un « quartier prioritaire »”
fakeniouze évidente
cette action résulte de la prise de conscience des djeunes du quartchier pour moderniser le cabinet de ce médecin !