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Royaume-Uni. Harry, ou les errances d’un prince perdu [L’Agora]

Je ne suis pas Britannique, je suis rarement en accord avec la politique du Royaume-Uni, actuelle ou passée. Mais on ne peut poursuivre des études universitaires couronnées par un doctorat de littérature anglaise sans céder à une attirance qui force le respect.

Le Royaume-Uni a une longue et riche histoire pleine de bruit et de fureur, une littérature magnifique, une langue subtile et élégante (quand elle n’est pas américanisée ou polluée par tant de mauvais locuteurs étrangers), des peintres, des musiciens, des penseurs, une culture architecturale et de décoration intérieure raffinée, parfois austère. De surcroît, on n’obtient pas le privilège d’étudier à Oxford ou Cambridge sans qu’un ravissement nous poursuive, de même qu’une rigueur intellectuelle ponctuée de cet esprit que l’on nomme wit, auquel se mêlent l’understatement et un certain sens de l’accueil.

La famille royale

Le Royaume-Uni est une monarchie amputée. 

Depuis la Glorieuse Révolution de 1688, mais davantage encore depuis le triomphe systémique de la finance et de ses chacals et la soumission des souverains à ces interdictions qui les ont réduits à l’impuissance : interdiction de s’exprimer sur la politique, interdiction de s’élever contre des premiers ministres iniques tels que Thatcher et Blair, interdiction de nationaliser ce que les hyènes de la bourse emploient à leur seul profit, le pays a été livré totalement aux manœuvres républicaines. Car à Londres comme à Paris ou à Rome ou à Washington, les tares de la république sévissent : arrivisme, calculs politicards de bas étage, décisions prises à la corbeille (Wall Street, la City, Francfort), étouffement du bien commun au bénéfice des milieux d’affaires, des grands milliardaires, de tous les parasites de la planète dont les lobbyistes, tels des frelons venimeux et sournois, parsèment assemblées et parlements, de Bruxelles à Tokyo et de Berne à Madrid. 

Si importants sont toutefois l’image de la royauté britannique, l’aura qui l’entoure, le symbole qu’elle représente, son efficacité sociale rarement mentionnée (cela ternirait la fable de la République bienfaisante) qu’y attenter c’est la fissurer dangereusement. Les tenants de sa suppression, de moins de 5 % qu’ils étaient il y a vingt ans encore, représentent aujourd’hui près de 15 %. Chaque coup de dague porté contre l’un de ses membres ou contre l’institution la fragilise et accroît le péril de sa disparition.

La belle affaire, dira-t-on. Qu’a-t-on à se préoccuper de cette vieillerie qui coûte à la nation près de 80 milliards par an ? Certes, mais l’on dit rarement que le business (on me pardonnera ce mot vulgaire) royal rapporte plus de 120 milliards. La soustraction effectuée, ce sont environ 40 milliards qui font pencher la balance commerciale vers le haut. Un historien britannique s’était complu à décrire les conséquences de la baisse des revenus de l’aristocratie au XIXe siècle. On pouvait constater alors que des châteaux étaient délaissés, des propriétés vendues et transformées, des domaines supprimés, avec pour résultat un accroissement signalé du chômage : domestiques, jardiniers, métayers, commerçants des villages et des comtés (menuisiers, bouchers, épiciers, tapissiers), cultivateurs, d’autres encore. Tous ces gens, le duc, le comte ou le squire local les faisait vivre. Eux disparus, ils se retrouvaient gros-jean comme devant et otages de la charité des grands. 

Supprimons la royauté et ce sont des millions de Britanniques qui en pâtiront. Le nombre incalculable d’institutions de charité établies par la famille royale et entretenues par elle – car tous, du prince Charles, de la princesse Anne et de leurs frères (malgré quelques brebis galeuses) aux ducs et duchesses de la parenté et leurs enfants, ont un emploi du temps bien rempli et leur action est hautement utile. Ainsi, ce qu’un Sean Connery a constitué en Ecosse, un fonds d’aide aux jeunes en recherche d’une formation conduisant à un emploi, Charles l’a fait en Angleterre. Et puis, on ne compte plus les hôpitaux, les dispensaires, les asiles, les écoles, les œuvres diverses établis par la Couronne depuis la nuit des temps ; à quoi il convient d’ajouter le personnel, innombrable, qui y travaille. On serait en droit, je ne l’ignore ni ne le nie, d’affirmer que les défauts de la gente royale qui en déprécient la substance sont légion. Je n’en disconviens pas. Une simple comparaison, pourtant, avec les vices, les souillures, les déchets de la corruption républicaine et soi-disant démocratique suffirait à puissamment mitiger le jugement. Des rois ont trompé leur reine ? Ne regardons pas de trop près les réalités présidentielles, on en rougirait. Et que dire du cirque électoral, des empoignades sordides entre candidats qui se pavanent sur une estrade en clamant : « Votez pour moi, moi, moi ! » « Eux », en effet, car l’unique but de leur candidature est la satisfaction de leur moi, à quoi s’ajoute le souci de s’enrichir en servant les intérêts de la nébuleuse oligarchique planétaire (NOP) dont ils sont les valets intéressés. Et puis quel roi, le moins bon d’entre eux, a-t-il jamais atteint le niveau de médiocrité d’un François Hollande ? Quel souverain d’antan aurait-il eu l’idée scélérate qui fut la sienne d’établir une loi décrétant qu’un individu squattant votre domicile en votre absence en deviendrait le propriétaire légitime au bout de quarante-huit heures ? Quel monarque a-t-il traité de « sans dents », pour s’en moquer, les plus pauvres de ses sujets ?

Du conte de fée au pourrissement du symbole

La royauté, même amputée, c’est aussi et peut-être surtout la part du rêve à laquelle la majorité des citoyens britanniques aspirent. Elle est en train de virer au cauchemar par la faute d’un rejeton médiocre, psychologiquement fragile, soupçonné de bâtardise et que l’on peine à plaindre en dépit de la tragédie qu’il a vécue en perdant sa mère. Tragédie que des millions d’autres enfants vivent partout dans le monde sans éveiller les dix mille échos de la pleurnicherie médiatique. Il y a vingt ou trente ans, la reine Elizabeth, figure digne et honorable, n’eût sans doute pas cautionné l’idylle dissonante de Harry avec une petite arriviste américaine qui fait tache dans l’ensemble monarchique britannique. Ne mettons pas sur un même pied, pour l’amour du Ciel, leur histoire et celle d’un autre couple, autrefois, lequel sut ravaler son amertume pour ne pas nuire à la couronne. 

Personnellement, j’ai toujours détesté Wallis Simpson. Elle a détourné de son devoir un prince qui eût pu être un bon roi. Il a évidemment été faible, séduit par une femme intrigante et ayant une grande expérience des hommes. Mais Edouard VIII avait la fibre sociale et  d’autre part répugnait à une guerre que voulait absolument, par haine de l’Allemagne et révérence absolue envers l’omnipotence anglo-américaine, un Churchill haineux, criminel de guerre, poussah vaniteux, magot puant le cigare et le whisky. On reproche à celui qui abdiqua en 1936 d’avoir marché à côté des dignitaires nazis et d’avoir répondu à l’invitation d’Hitler : accusation aussi absurde qu’imbécile. Peut-on juger de Hitler et de ses sbires dans les années 30 avec nos yeux d’aujourd’hui ? Edouard, encore prince de Galles et donc héritier, ne faisait que répondre à des invitations d’Etat ; pouvait-il deviner les horreurs à venir qui l’eussent incité à décliner les sollicitations d’une Allemagne qui s’était courageusement relevée après les injustices et les humiliations du diktat de Versailles ? Ni lui ni son épouse, par la suite, n’ont proféré de malédiction envers la famille royale, ni ne se sont épanchés devant les caméras d’une parvenue du journalisme à la mode, ni n’ont modulé une quelconque plainte, pleuré misère et lavé leur linge sale à la face du monde.

Harry, garçon instable, peu intelligent, influençable est sous le joug d’une upstart calculatrice, rouée, sournoise, ambitieuse et retorse. Issue, il est vrai, de la fange hollywoodienne, comédienne rompue – il en existe des contrefaçons par milliers à Los Angeles, – elle répand mensonges, lamentations et jérémiades dans toute la presse. Elle s’y entend, la rossarde, à concocter des scénarios larmoyants pour lecteurs et téléspectateurs à l’âme de midinette. 

Osons le dire : ce couple mal assorti, insulte à la grandeur de l’Angleterre, n’aurait jamais dû être autorisé à exister, et la reine, sans doute fatiguée par l’âge, a fait preuve en l’occurrence d’une indulgence coupable. Une seule solution est dès lors à considérer : ôter le reste de ses titres, pensions et revenus à ce prince indigne, interdire à lui et à sa dulcinée l’entrée du territoire britannique et effacer, à coups de burin, toute trace de leur nom.

Dr Michel Bugnon-Mordant 

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