La fonderie française fait face à de grandes difficultés. L’État a mis en place un plan d’action pour la reconversion d’une partie des salariés.
Fragilisée, la filière de la fonderie automobile française va bénéficier d’un plan de 50 millions d’euros pour accompagner la reconversion des salariés. Cette décision, annoncée par le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, ne parvient pas à apaiser la colère des syndicats.
Le secteur de la fonderie en difficulté
Les fonderies françaises comptent 50 000 salariés, dont 13 500 sont employés au sein de la filière de la fonderie automobile, qui rencontre actuellement de grandes difficultés. L’important recul du marché des véhicules diesel, accompagné de l’essor des véhicules électriques, ont fait baisser les besoins en fonte du secteur automobile et mis à mal les comptes des PME concernées.
Par ailleurs, nombreux sont les constructeurs automobiles à préférer importer les pièces depuis des pays où la main-d’œuvre est jusqu’à 8 fois moins chère qu’en France, comme c’est le cas en Turquie par exemple.
Conséquence : de nombreuses fonderies françaises sont placées en redressement judiciaire, à l’image des Fonderies du Poitou fonte et alu, qui emploient 600 salariés.
Un plan de 50 millions d’euros pour la reconversion des salariés
Le 26 avril, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé la mise en place d’un plan d’action de 50 millions d’euros pour soutenir les fonderies françaises. L’Etat doit verser 30 millions d’euros à ce fonds, qui sera abondé par les constructeurs automobiles Stellantis et Renault à hauteur de 10 millions d’euros chacun.
L’objectif annoncé est d’aider à la reconversion des salariés des fonderies automobiles, en finançant notamment des formations et des aides au déménagement. Toutefois, les syndicats sont loin d’approuver ce plan d’action.
Ainsi, à Ingrandes-sur-Vienne, la CGT fonderie aluminium regrette que cette décision s’apparente davantage à un plan d’accompagnement des licenciements, et explique qu’il aurait été plus judicieux pour l’État d’investir pour faciliter la diversification de la production.
De son côté, le gouvernement précise que ce fonds de 50 millions d’euros n’est qu’un outil au sein d’un plan d’action plus large, visant à soutenir la transition du secteur de la fonderie automobile. 420 millions d’euros vont être versés par l’État et les constructeurs Renault et Stellantis dans un fonds appelé Fonds Avenir Automobile, qui servira notamment à encourager la diversification des fonderies françaises.
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