L’Allemagne est une République fédérale constituée de seize États. Chacun de ceux-ci dispose d’un Office de protection de la Constitution. Ces officines ont pour vocation de surveiller les organisations politiques qui ne sont pas conformes aux attentes du régime politique en place. Un Office de protection de la Constitution existe également au niveau fédéral (Bundesamt für Verfassungsschutz – BfV).
Au cours des derniers jours, diverses organisations ont été placées sous surveillance : Querdenker, PEGIDA et le blog internet PI-News.
Querdenker
Querdenkern est un mouvement très hétérogène ayant émergé en avril 2020 et qui considère les mesures anti-coronavirus prises par la chancelière fédérale démocrate-chrétienne Angela Merkel (CDU) comme étant antidémocratiques.
Fin avril 2021, l’Office fédéral de protection de la Constitution a déclaré que les manifestations contre les mesures anti-corona font l’objet, depuis un an, d’une surveillance en précisant : « Les protestations et manifestations légitimes contre la politique corona sont de plus en plus, et récemment de manière croissante, instrumentalisées et provoquent des escalades. » et « Les institutions démocratiques sont, d’une manière mettant en danger la sécurité, délégitimées et méprisées. » Parmi les mouvements organisant des rassemblements et visés par la surveillance figure avant tout Querdenker. Ce dernier et d’autres cherchent, selon l’Office de protection de la Constitution, des connections avec les milieux de la droite extrême, appellent à ignorer des décisions des autorités et répandent des théories du complot, ce qui constitue un effet de catalyseur et vise à « ébranler en permanence » la confiance dans les institutions étatiques.
Le ministre fédéral de l’Intérieur, le social-chrétien bavarois Horst Seehofer (CSU), exige une surveillance afin de « protéger l’État de droit et le peuple face aux extrémistes ».
PEGIDA
PEGIDA (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes – Les Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident) (https://www.pegida.de/) est un mouvement qui organise, souvent le lundi, un rassemblement à Dresde, la capitale de la Saxe, contre l’islamisation. Actif depuis 2014, PEGIDA est désormais classé par l’Office saxon de protection de la Constitution comme présentant une « orientation extrémiste avérée », tout en communiquant qu’il existe désormais des éléments suffisants afin d’établir que PEGIDA est devenu au cours des années un mouvement contraire à la Constitution. Ce développement découle d’une radicalisation verbale et idéologique croissante.
Les protagonistes et acteurs de PEGIDA peuvent être désormais surveillés officiellement à l’aide de moyens utilisés par les services secrets, tels qu’écoutes téléphoniques et lecture des courriels, ainsi que par l’infiltration par des espions.
Le président de l’Office de protection de la Constitution de Saxe, Dirk-Martin Christian, précise que si PEGIDA est dorénavant surveillée, ainsi que des personnes et activités liées à cette organisation, les participants pacifiques aux rassemblements de PEGIDA qui exercent leur droit fondamental d’expression ne le seront pas
PI-News
Quelques jours plus tôt, l’organe de presse der Spiegel révélait que le blog dédié à la lutte contre l’islamisation Politically Incorrect (PI-News) (http://www.pi-news.net/) est l’objet d’une surveillance et est classé « extrémiste avéré ».
Un des auteurs réguliers du site, Michael Stürzenberger, est sous surveillance depuis plusieurs années. Il avait organisé la récolte de signatures contre la construction d’un grand centre islamique à Munich, capitale de la Bavière, est orateur régulier lors de rassemblements de PEGIDA à Dresde ou de filiales de PEGIDA en Rhénanie du Nord-Westphalie ou à Nuremberg en Bavière et parcourt l’Allemagne et organisant des rassemblements contre l’islamisation sous la bannière du mouvement citoyen Pax Europa (Bürgerbewegung Pax Europa – BPE) (https://paxeuropa.de/), qui affirme « défendre les valeurs et les libertés de l’Occident et lutter contre l’islamisation de l’ Europe ».
L’année dernière, l’Office de protection de la Constitution déclarait que le magazine Compact, diffusé à 40.000 exemplaires et qui avait atteint une diffusion de 85.000 exemplaires lors de la crise migratoire, dont le rédacteur en chef est Jürgen Elsässer, était classé en tant que cas suspect.
Lionel Baland
Crédit photo : pixabay (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “Les services secrets allemands accentuent leur pression sur les patriotes.”
les democraties libérales , comme l’allemagne , deviennent des dictatures , des régimes autoritaires qui ne peuvent plus supporter la moindre opposition , qui est classée extrémiste et non démocratique dès l’or qu’elle commence à révéler la réalité ; c’est les tenants de la pensée unique qui se prétendent le camp du bien , sectaires , intolérants , qui se comportent comme les dictateurs de notre trop fameuse révolution.
la gestapo en marche ? ben oui comme chez nous du reste !