À Nantes, il y a plusieurs quartiers « chauds » où la délinquance constitue l’activité principale. En ce moment, on parle beaucoup de celui des Dervallières. En Janvier, Johanna Rolland a même rendu visite à ses habitants pour les consoler…
Les habitants du quartier des Dervallères s’y habituent : coups de feu, meurtres, points de deal, guetteurs au pied des immeubles… la presse locale mainstream fait le minimum ave un traitement superficiel qui permet de ne fâcher personne. Surtout pas Johanna Rolland (PS), maire de Nantes. Car mettre sérieusement les pieds dans le plat à propos de la délinquance déboucherait immédiatement sur la question de l’immigration. Car trafiquants, tueurs, blessés et morts sont, pour l’immense majorité, des immigrés. Aborder un sujet tabou, ce n’est pas dans la culture d’un bas clergé médiatique qui se contente d’interroger Pascal Bolo, adjoint à la sécurité, quand il ne ne peut pas faire autrement.
On est donc étonné quand un quotidien parisien envoie un journaliste et un photographe effectuer un reportage aux Dervallières, avec du vécu, du vivant, de l’humain, du vrai journalisme de terrain. Il s’agit de Libération (mercredi 14 avril 2021). Évidemment, il ne faut pas compter sur ce journal pour appeler un chat un chat… Dans ces deux pages, pas une fois le mot « immigré » n’apparaît ; on se contente de parler des « habitants » et des « dealers ». Mais l’important pour le lecteur est de s’instruire. Ainsi un « chouf » gagne 100 euros par jour pour surveiller les allées et venues autour d’un point de deal. On append également l’organisation du trafic de drogue au 12 de la rue Edmond-Bertreux : « de la « nourrice » de l’immeuble qui sert de planque aux dealers à la « petite balance » qui trône dans le hall pour peser les sachets d’herbe et de cannabis, le défilé des clients à pied ou en voiture – « une cinquantaine par jour » – les bandes rivales qui se disputent les gages d’escalier de la rue Edmond-Bertreux – « un point historique et très lucratif » -, les horaires d’ouverture « de 9-10 heures à 1-2 heures du matin » quand ce n’est pas la grille des tarifs affichée sur le mur du hall voisin et les cartes de fidélité proposées sur les réseaux sociaux. Sans parler de l’odeur des joints qui, loin de stagner dans la cage d’entrée, s’infiltre « jusqu’au 11ème étage » ».
Un réseau de stups fonctionnant vingt-quatre heures sur vingt-quatre
En résumé, on a affaire à « un réseau de stups aux Dervallières fonctionnant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, avec guetteurs, revendeurs et locataires complices ». Il ne faut pas dire que Johanna Rolland ne fait rien. En janvier, après la fusillade, « elle s’est déplacée rue Edmond-Bertreux pour écouter la colère des habitants. « Un cirque médiatique », résume Curtis Derrien, jeune natif des Dervallières, très actif sur les réseaux sociaux pour relayer le combat des locataires qui réclament des vigiles en bas des bâtiments, une police municipale armée et une réponse judiciaire renforcée pour en finir avec « l’impunité ». En bref, l’assurance de pouvoir vivre en paix » (Libération, mercredi 14 avril 2021).
Le Breton Derrien est bien gentil mais il oublie que Johanna Rolland a d’autres préoccupations : elle s’occupe de la France, elle n’a donc pas le temps de « patauger » aux Dervallières. Bombardée porte-parole du PS pour la campagne présidentielle, elle aura en charge dans l’équipe d’Anne Hidalgo l’aménagement du territoire et les services publics (Presse Océan, vendredi 19 mars 2021).
Au cours de la campagne, on voit mal Mme Hidalgo venir visiter les Dervallières ; ce n’est pas son genre et ses électeurs parisiens possèdent un autre profil sociologique. « Dans un entretien à La Voix du Nord à l’occasion d’un déplacement à Douai, elle indique que » beaucoup d’amis socialistes, des intellectuels et des artistes » l’ont poussée » ‘Le Figaro, jeudi 18 mars 2021). Or aux Dervallières, il n’y a ni intellectuel, ni artiste, et un seul socialiste (Ali Rebouh, adjoint au maire) ; ça ne vaut donc pas le coup d’y aller – sauf si on s’intéresse au petit commerce de détail…
Bernard Morvan
Crédit photo : Breizh-info.com
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4 réponses à “Nantes. Johanna Rolland s’occupe de la France, pas des Dervallières”
Au moins les choses sont claires vous savez pour qui voter aux prochaines élections, à moins d’avoir la mémoire courte !!!
J’ai quitté le P.S à cause de tous cela.
C’était bien déjà le cas, avant de la réélire ?
les gens s’habituent, jusqu’au jour où ils recevront une balle perdue ou qu’ils croiseront la route d’un égorgeur
au moins il y a de l’activité dans ce quartier comme dans d’autres d’ailleurs au point que les gauchos au pouvoir pensent l’inscrire dans le pib de la france ; futés les blaireaux ! futés!