Vite, un cheval de bois, une épée et un bouclier de carton, et à l’assaut ! Quelques livres sur le thème de la chevalerie et du Moyen Age avec un inédit de Madame la Chouette, qui présentera cette semaine sur son blog un superbe album, Sire Gauvain et le Chevalier vert, où le meilleur chevalier de Bretagne et d’ailleurs sera mis à dure épreuve.
https://www.chouetteunlivre.fr/
Déborah Pinto, Les chevaliers
« Le valeureux chevalier Tristan est de retour au château du seigneur Hubert. Baisse le pont-levis pour le faire entrer ! » Après le tournoi, le seigneur va, de son épée, adouber l’écuyer de Tristan. Bref, nous voilà au cœur de la vie des chevaliers – dans un livre à tirettes et à fenêtres : quoi de mieux pour apprendre que de solliciter ses petites mains, surtout quand l’album est cartonné ? – Dès 2 ans
Déborah Pinto, Les chevaliers, Nathan, coll. « Mes Kididoc à jouer », 2019, 10 p., 11,95 €
Pascale Hédelin, Les Chevaliers
« En principe, les chevaliers doivent respecter certaines règles : c’est le code d’honneur. » Par exemple, « défendre un enfant et risquer sa vie » quand l’ours le menace ; « ne jamais trahir ni abandonner un compagnon », surtout quand les flèches volent… Mais cela, est-ce toujours vrai ? « Est-ce que tous les chevaliers sont gentils » ? Malheureusement non… Certains « attaquent les dames et terrorisent les gens », d’autres « sont des brutes qui ne pensent qu’à s’amuser, se bagarrer ou s’enrichir ». « La vie au Moyen Âge », « Devenir chevalier », « L’équipement », « Les batailles » et « Les loisirs » : en cinq grandes parties, tout l’univers des chevaliers et des comparaisons avec aujourd’hui. Car, enfin, « pourquoi n’y at-il plus de chevaliers aujourd’hui ? » Les pages fourmillent de détails, un peu dans le style des « cherche-et-trouve », avec un versant « imagier ». Textes complémentaires, jeux et index permettent d’en savoir plus sans s’ennuyer. – Dès 4 ans
Pascale Hédelin, Les Chevaliers, illustrations d’Emmanuel Ristord, Didier Balicevic, Hélène Convert, Sylvie Bessard et Marion Billet, Milan, coll. « Mes années Pourquoi », 2013, 94 p., 11,90 €
Didier Lévy, Sylvain de Sylvanie, chevalier
Sommé de ranger sa chambre, « Sylvain porte Charlemagne dans ses bras. Il est lourd, encombrant. Sylvain manque souvent de tomber avec. Dans le grenier, il lui cherche une place parmi les meubles poussiéreux quand soudain le cheval tourne la tête : “On part une dernière fois à l’aventure, Chevalier Sylvain ?” » Oh que oui ! Et, « d’un seul coup, le cheval décolle, traverse la fenêtre du grenier et file dans le ciel ! » Direction, la Sylvanie, ce royaume secret dont Sylvain est le meilleur des chevaliers. Ennemis farouches, dragons « toutes flammes dehors », terribles chutes d’eau, que d’aventures… La fin du conte est d’une rare poésie : alors que le cheval Charlemagne décide de rester en Sylvanie, Sylvain rencontre un vieil écrivain, qui lui confie un « vélo-scarabée » pour rentrer à la maison… y faire ses devoirs et, qui sait, revenir en Sylvanie ? Le duo auteur-illustratrice a fonctionné à merveille pour nous offrir, comme nous y invite Eloïse Scherrer, une « cure de jouvence en imaginaire ». Dès 4 ans
Didier Lévy, Sylvain de Sylvanie, chevalier, illustrations d’Eloïse Scherrer, Sarbacane, 2018, 40 p., 17,50 €
Clotilde Jannin, Bertrand Du Guesclin, hardi chevalier
1332, quelque part en Bretagne. Une petite troupe de garnements se lance dans un grand jeu : prendre d’assaut un fortin bricolé avec de vieilles planches. À sa tête, le jeune Bertrand du Guesclin se sent déjà l’âme d’un chef ! Au fil des années, celui qui n’était qu’un écuyer mal dégrossi s’est révélé un chef de guerre infatigable et un meneur apprécié de ses hommes, que ce soit en Bretagne, en France ou en Espagne. Bertrand du Guesclin (env. 1320 — 1380) remporta de nombreux combats lors de ce que nous appellerons « la guerre de Cent Ans ». Fait prisonnier par les Anglais, il fixa à cent mille écus d’or le prix de sa rançon. Le roi le nomma à la tête de ses armées, avec le titre de connétable de France. Clotilde Jannin, mère de famille passionnée par l’Histoire, conte ici les aventures captivantes d’un jeune garçon courageux et déterminé devenu un chevalier estimé de tous. Les illustrations épurées de Fabien Le Clech font entrer le jeune lecteur de plain-pied dans un Moyen Âge coloré et dynamique. Dès 5 ans
Clotilde Jannin, Bertrand Du Guesclin, hardi chevalier, illustrations de Fabien Le Clech, Ed de la Nouvelle Librairie Jeunesse, 2021, 24 p., 9,90 €
Anne de La Boulaye, Le livre des chevaliers dont tu es le héros
Case 1 : « chevalier » ; case 2 : « château-fort »… Case 16. « Veillée d’armes, jeûne et prière. Après tant d’efforts, l’écuyer va enfin être armé chevalier. La nuit qui précède son adoubement, le jeune homme implore Dieu de le guider dans sa mission de chevalier. » Case 25 : « armoiries et blasons » ; case 59 : « romans de chevalerie »… En 63 étapes, celles du jeu de l’oie, avec ses chances et ses pièges, chaque joueur suit les principales étapes de la vie d’un chevalier, jusqu’à délivrer le trésor gardé par un dragon. Dans un jeu, pourquoi ne pas alterner l’histoire et les légendes ? Pour bien jouer – et tenter de gagner -, il est très utile de se reporter aux riches informations historiques et culturelles données au fil des pages. Un livre gai, plein de couleurs, de vie et d’aventures ! Dès 7 ans
Anne de La Boulaye, Le livre des chevaliers dont tu es le héros, illustrations de Léonard Dupond, Seuil Jeunesse, coll. « Livres-objets », 2015, 66 p., 16,90 € — Avec un plateau de jeu.
Claudine Glot, Sire Gauvain et le Chevalier vert
« Un soir de nouvel an, un mystérieux chevalier vert lance un étrange défi aux chevaliers de la Table Ronde : quiconque accepte de trancher la tête de ce chevalier vert avec sa hache, devra en retour, subir le même sort dans un an et un jour. » Ayant rappelé au roi Arthur qu’il est son champion, Sire Gauvain relève alors le défi. A la surprise de tous, une fois décapité, le chevalier vert se relève, reprend sa tête et rappelle à Gauvain sa promesse. De nombreuses aventures ponctuent l’année suivante, que ce soit sur le chemin semé d’embûches, au château de Haut-Désert ou, le dernier jour venu, au pied de la Chapelle Verte. Elles mettront à l’épreuve l’honneur de Gauvain, considéré comme le plus parfait des chevaliers de la Table Ronde.
Fondatrice du Centre de l’Imaginaire Arthurien, conférencière, commissaire d’exposition, Claudine Glot a consacré de nombreux ouvrages aux mythes et aux légendes. Elle s’inspire d’un manuscrit médiéval daté de la fin du XIVe siècle, Sire Gauvain et le Chevalier vert (Sir Gawain and the Green Knight), conservé à la British Library à Londres et rappelle, dans la postface que « J. R. R. Tolkien, qui appréciait et aimait particulièrement ce roman, l’a étudié, en a établi le texte et l’a traduit en anglais moderne ». Son texte suit au plus près de la trame médiévale, en livrant les pensées ou les dialogues nécessaires dans une langue précise et poétique – mais sans psychologiser. Les superbes illustrations de David Balade s’inspirent de la symbolique celtique et des tableaux et vitraux préraphaélites. Les originaux seront à admirer à l’Office de Tourisme de Brocéliande dès sa réouverture au public. Adolescents
Claudine Glot, Sire Gauvain et le Chevalier vert, illustrations de David Balade, Ouest-France, coll. Jeunesse, 96 p., 15 €
Photo d’illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine