Enlevés le dimanche 11 avril alors qu’ils se rendaient à l’installation d’un de leurs confrères à la Croix des Bouquets, près de Port aux Princes, les derniers religieux encore retenus par un gang haïtien – dont le curé Michel Briand, d’Ille-et-Vilaine, et Agnès Bordeau, religieuse mayennaise de la congrégation de la Pommeraye (Mauges) ont été libérés ce 30 avril, a annoncé dans un communiqué la société des prêtres de Saint-Jacques, basée à Guiclan.
Michel Briand, comme quatre curés haïtiens qui avaient été enlevés, faisaient partie de cette société de prêtres missionnaires qui est implantée depuis des décennies en Haïti. Le 11 avril, sept religieux dont deux français (un curé, une religieuse) et trois civils proches du père Joseph Anel, qui devait être installé à la Croix des Bouquets, avaient été enlevés par un gang, qui avait demandé 1 million de dollars de rançon, avant de réviser ses exigences à la baisse.
Le 15 avril, l’Église catholique avait organisé une journée de fermeture de toutes ses institutions, et des messes pour les religieux enlevés et les victimes de l’insécurité galopante dans le pays ; à Pétion-Ville, à la sortie de la messe, la police a gazé un cortège, ce qui a déclenché des scènes de panique et d’émeutes.
Le 17 avril, après le versement de 50.000 dollars, une somme qui devait suffire à libérer tout le groupe, seule la mère du père Anel, une haïtienne âgée de 70 ans, dont l’état de santé était jugé préoccupant, avait été libérée. Le 23 avril , trois religieux, tous haïtiens, avaient été libérés à leur tour.
Les enlèvements de religieux avaient commencé bien avant. L’Observatoire de la Christianophobie indique, citant la presse locale, que « le 1er avril quatre personnes dont le pasteur de l’église adventiste Galaad à Diquini ont été kidnappés […] en pleine messe […] par plusieurs personnes dont au moins était armé d’une Kalachnikov ». Ils ont été libérés le 5 avril.
Une rançon versée ?
La société des prêtres de Saint-Jacques ne précise pas si une rançon a finalement été versée. Les derniers otages ont été déposés à quatre heures du matin devant ses locaux le 30 avril, d’après la société de prêtre qui indique que les otages sont « affaiblis » mais n ‘ont « pas été maltraités ». Des proches des otages indiquent aussi que l’Etat français s’est impliqué dans les négociations qui ont donné lieu à la libération du groupe de religieux.
Néanmoins, Haïti continue d’être gangrenée par l’insécurité et les gangs – des enlèvements contre rançon ont lieu tous les jours.
Louis-Benoît Greffe
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